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107- Le passé, socle de l’avenir.
 

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-  (Extrait de l’éditorial du bulletin n° 107 de la revue « L’Objectif »)

Au moment où je reprends le flambeau, je mesure le défi qui m’attend, je dirais, qui nous attend, pour conduire une des plus importantes transitions jamais proposées.

Nous devons en effet continuer à gérer une situation très évolutive, caractérisée par le renouvellement des générations et l’amenuisement de la très attachante et très unie composante des anciens combattants, par les réorganisations successives ayant entraîné une réduction drastique du nombre de régiments, par l’abandon de la conscription avec ses conséquences inéluctables sur la population des réservistes, telle qu’on la connaissait, il y a encore peu de temps.

Parallèlement, une professionnalisation totale de notre défense s’est mise en place, et la tâche à accomplir face à cette situation est donc claire, il s’agit de mettre sur pied un système qui, toujours enraciné dans nos valeurs traditionnelles, saura accueillir, accompagner et suivre le militaire d’aujourd’hui au profit exclusif de nos unités, ces dernières en seront n’en doutons pas les chevilles ouvrières.

Certaines ont déjà parfaitement négocié ce virage, en mettant sur pied les structures qui permettent cette osmose, elles en perçoivent d’ores et déjà les dividendes et pourront utilement faire partager leur expérience aux nouveaux venus de la professionnalisation.

Et le passé, et les traditions dans tout cela ? Je pense pour ma part qu’il serait aussi réducteur de les traiter avec condescendance que de se complaire dans leur évocation. Entre ces deux attitudes, le juste équilibre doit permettre de prendre le meilleur de l’expérience accumulée pendant des siècles, pour asseoir l’avenir sur des bases sûres et reconnues, et que chaque artilleur sente avec force qu’il fait partie d’une communauté qui le transcende.

A cet égard, la célébration de la Sainte-Barbe à Paris, notamment, et celle de Wagram à Draguignan, me paraissent les deux points d’ancrage à maintenir absolument, en ce sens qu’ils symbolisent l’union, la mémoire, et la fierté de l’Arme et contribuent à la constitution de cet ensemble,vivant et cohérent, que beaucoup admirent et nous envient.

Je compte sur votre imagination, votre énergie, et votre foi en l’avenir pour que, sous l’impulsion du Général Raviart [1], en charge des intérêts supérieurs de l’Artillerie, et à qui je dis toute ma confiance et mon esprit de coopération, tous ensemble : artilleurs métropolitains, de marine, d’active, de réserve, amicalistes, ou tout simplement amis, nous bâtissions le mouvement moderne, efficace et cohérent qui doit accompagner notre arme en ce siècle naissant.

Général de division (cr) A. PEDRON

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[1] Le général commandant l’Ecole d’Application de l’Artillerie à Draguignan.






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Fédération Nationale de l'Artillerie