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La canon de Koufra
 

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Article rédigé par le capitaine Axel Rappolt, du musée de l’artillerie.

LE CANON DE KOUFRA

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© Musée de l’Artillerie Draguignan

La mise en service du canon de 75 mm modèle 1897 de campagne incite les établissements militaires à étudier à la veille de la Grande guerre, un matériel de montagne destiné à remplacer le canon de 80 mm de Bange.

Le commandant Bacquet puis le capitaine Ducrest mettent au point un obusier de 65 mm adapté à l’artillerie en 1906.

A la fin de la première Guerre mondiale, des études sont reprises et aboutissent en 1919 au canon de 75mm de montagne qui fut amélioré en 1928 et en dotation dans les régiments de montagne jusqu’en 1945.

Le canon de 75 mm de montagne du modèle 1919-1928 à tir rapide et à grand champs de tir vertical est un excellent matériel.

  • Le tube est en acier et se charge par la culasse avec une culasse à vis et volet Schneider.
  • L’affût rigide est en fer.

Ce matériel transportable sur bât à dos de mulet est prévu pour les opérations en montagne et en régions dépourvues de routes.

Il se démonte en sept fardeaux sur bât, mais il peut aussi être tracté par deux ou trois mulets avec limonière.

La mise en batterie est rapide : en quinze minutes à partir des fardeaux ou en quelques minutes s’il est tracté puis utilisé à l’échelon de l’artillerie portée pour les opérations de la prise de Koufra.

La puissance de ses obus est comparable à celle du canon de 75mm modèle 1897.

Le musée de l’artillerie dispose d’un canon de ce type .

Caractéristiques

  • Poids de l’obus : 3,8 à 4,45 Kg
  • vitesse initiale : 330m/s (6 charges)
  • portée : 8800m
  • cadence de tir : 20 coups/3 min, 120 coups par heure
  • secteur de tir vertical : -10° à + 40°
  • secteur de tir horizontal : 180 millièmes
  • longueur totale : 200cm.

Particularités

  • Tube rayé-culasse à vis et volet Schneider
  • Munitions en cartouches non assemblées
  • Appareil de pointage à correction de devers-affût à deux positions (basse de - 10° à + 20 °, haute de +20° à + 40°).

Voir du même auteur : -* la bataille de Koufra -* les artilleurs de Koufra.

Voici un extrait du récit du colonel Ceccaldi à propos de la seule pièce "bricolée" que Leclerc acceptat d’emmener à Koufra :

" Ceccaldi me dit-il je ne vous emmène pas je n’ai pas de camions à vous donner ".Les Laffly, en effet avaient rendu l’âme au puits de Sarra. Je réponds au Colonel que j’ai trois Chevrolet qui m’ont été donnes je ne me souviens plus comment aujourd’hui. " Vous n’aurez pas le temps de les aménager " ajoute t- il, nous partons immédiatement. Mais mon Colonel ils sont aménagés ! ! Nous avions profité de cette courte période de regroupement pour transférer les rampes de chargement des Laffly sur les Chevrolet. Nous avions même renforcé les plates formes avec des longerons prélevés sur des Matford abandonnés. Tout cela avec un outillage des plus rudimentaires. Le Colonel m’a regardé ; il m’a souri comme il le faisait parfois lorsqu’il était agréablement surpris ou content. D’accord me dit-il mais vous n’emmènerez qu’une seule pièce. C’est ainsi qu’un 75 de montagne, un officier, 2 s/officiers et 16 canonniers participèrent à l’opération."


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