Ferdinand Foch est fils de fonctionnaire. Il est né à Tarbes, le 2 octobre 1851.
Il suit sa scolarité à Tarbes, Rodez et aux collèges de Saint-Étienne et de Metz.
À la déclaration de guerre contre l’Allemagne, en 1870, il s’engage au 4e Régiment d’Infanterie.
À la fin de la guerre franco prussienne, en 1871, il est reçu au concours et intègre l’École polytechnique, dont il sort officier d’artillerie.
Après son passage à l’Ecole d’Application de l’Artillerie, à Metz, il est rapidement affecté comme sous-lieutenant, puis lieutenant, au 24e Régiment d’artillerie, à Tarbes. Il passe une année à Saumur pour se perfectionner en équitation et connaître la cavalerie. A son retour au régiment, lieutenant d’une batterie à cheval, il est noté comme officier « hors-ligne ». Il suit le cours technique de l’artillerie à Bourges puis, capitaine, commande une batterie à cheval à Fontainebleau. Il est ensuite stagiaire au cours de tir de l’artillerie, avant de rejoindre l’état-major.
Il entre ensuite à l’Ecole de Guerre. Après deux années de stage, il est affecté à l’état-major du 16é corps d’armée à Montpellier.
Puis il commande un groupe à cheval au 13e R.A. où il est noté « des plus remarquables ».
Il est professeur d’histoire, de stratégie et de tactique générale à l’École Supérieure de Guerre, de 1895 à 1901. Il y devient l’un des théoriciens français de l’offensive [1]. Il est promu lieutenant-colonel en 1898.
De retour dans son arme, il sert au 29e R.A. puis commande le 35e R.A.
Il est nommé colonel en 1903. Chef d’état-major de 5e Corps d’armée, il commande ensuite l’artillerie de ce Corps et devient membre du Comité de l’artillerie. Nommé général de brigade (1907), il prend le commandement de l’École de Guerre de 1907 à 1911. Général de division en 1911, il prend le commandement de la 13e Division, puis de la 8e Division. En 1913, général de Corps d’armée, il commande le 20e Corps d’armée de Nancy.
Quand éclate la Première Guerre mondiale, il participe, dans ce commandement, à la bataille de Lorraine, puis, à la tête de la 9e armée, à la bataille de la Marne [2] ; il prend également part à la « course à la mer ». Nommé à la tête du Groupement provisoire du Nord, il dirige en 1915 l’offensive d’Artois et, en 1916, la bataille de la Somme. Critiqué sur ses choix tactiques et accusé de conduire des offensives trop lourdes en pertes humaines, il n’est pas épargné par la disgrâce qui touche Joffre, à la fin de l’année 1916.
Mais au bout de quelques mois, les revers subis par le général Nivelle provoquent son rappel aux plus hautes responsabilités. Tandis que le général Pétain prend le commandement en chef de l’armée française, le général Foch est nommé « chef d’État-major général ». Au printemps 1918, les Anglais acceptent que lui soit confié le commandement unique des troupes alliées. Surpris en mai par l’offensive allemande au Chemin des Dames, il sait reprendre l’initiative et mener les troupes à la victoire. Signataire de l’armistice à Rethondes, le 11 novembre 1918, il défile à la tête des armées alliées, lors du défilé de la Victoire, le 14 juillet 1919.
Il est nommé maréchal de France le 4 août 1918, puis du Royaume-Uni et de la Pologne, à l’issue de la Première Guerre mondiale. Le jour de l’armistice il est nommé à l’Académie des sciences, et dix jours plus tard, le 21 novembre il est élu à l’Académie française.
Décédé le 20 mars 1929, le maréchal Foch est inhumé aux Invalides.
Dans tous les commandements qu’il a exercés, il a toujours su brillamment mettre en œuvre l’artillerie dont il disposait.
On lui connaît quelques phrases et remarques célèbres : « ... il importe au plus haut point de faire préparer et appuyer par l’artillerie toute attaque d’infanterie ». « Que les attaques soient principales ou secondaires, c’est à coups de canon qu’elle doivent d’abord être montées ». Dans l’offensive il emploie la Réserve générale d’artillerie selon les principes énoncés vingt ans auparavant : « ... l’emploi en masse des artilleries à tir rapide et de gros calibre sur les points d’application de l’effort ».
Une dernière anecdote révélatrice de la part qu’il estime devoir accorder à l’usage de l’artillerie. Après la victoire, il s’étonne de lire dans le projet du « Règlement provisoire sur l’emploi tactique des grandes unités » que « l’infanterie a les moyens de faire face aux diverses nécessités du champ de bataille » ; alors, plus soucieux d’éviter des pertes à l’infanterie que de lui laisser une gloire coûteuse, il note : « tandis qu’en réalité, si brave soit-elle, elle se fait détruire, comme le prouve l’expérience, sans une action préalable et indispensable de l’artillerie que l’on avait grandie en 1917 jusqu’à l’aphorisme : l’artillerie conquiert la position, l’infanterie l’occupe ».
Foch, artilleur dans l’âme, a été une des lumières de l’artillerie française.
[1] Il se fait connaître par la publication de ses conférences : Des principes de la guerre et De la conduite de la guerre.
[2] On lui prête alors l’expression "Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j’attaque".