La bataille
Première phase : Ariete attaque, Rommel déborde.
Dés le 26 mai après-midi, l’état-major de la brigade suit le repli de ses colonnes motorisées sur Bir Hakeim. Par ailleurs, il est informé de ce qui se passe chez les voisins. En début de soirée, les liaisons téléphoniques avec ces derniers sont rompues. Prête, la brigade attend l’assaut.
Le 27 mai, vers 9h00, une colonne de chars, venant du sud-est, avance à grande vitesse dans un nuage de poussière. Ce sont deux vagues de 50 et de 20 chars italiens M 13-40 (132ème régiment de chars) soutenus par le 8ème Bersaglieri et le 8ème Régiment d’artillerie, tous trois régiments de la Division blindée Ariete). A 1200 mètres, ils ouvrent le feu. Immédiatement, la riposte est brutale. 11 canons antichars et les 40 Bofors appliquent des tirs tendus. Simultanément, l’artillerie tonne et ses tirs d’efficacité à obus fusants hachent l’infanterie qui débarque, tout en empêchant l’artillerie italienne de se mettre en batterie. Devant les pertes, les troupes adverses sont contraintes à rembarquer et à se replier. Les chars italiens sont désormais seuls. De 9h30 à 10h15, ils sont sous les feux croisés de tous les 75 français.
Les deux vagues d’assaut sont brisées. 32 chars ennemis sont détruits dont 6 à l’intérieur de la position. Après ce sanglant échec, la division Ariete est contrainte au repli. Dans le même temps, Rommel (15ème et 21ème panzers et 90ème division légère) a débordé Bir Hakeim par le sud et se dirige vers le nord-est en direction d’El Adem et Tobrouk. Il détruit plusieurs unités britanniques, mais n’a pas encore atteint les réserves blindées alliées.
Dans le courant de la journée, des patrouilles sortent du réduit et s’en prennent aux éléments motorisés allemands qui suivent l’avance du général Rommel. Les jours suivants, d’autres coups de main sont lancés dans la profondeur.
Simultanément, l’artillerie harcèle tous les convois qui sont à portée de tir, occasionnant des pertes significatives. Le 28 mai, la situation du camp retranché n’est guère brillante car il se trouve encerclé sur trois côtés, les communications avec le gros des forces britanniques sont coupées et les codes secrets ont été saisis par les allemands. Désormais seul vestige de la première ligne de défense dite « des boxes », la 1re BFL se voit confirmer ses missions : tenir Bir Hakeim, interdire toute incursion ennemie au nord de la position, harceler tout ce qui tente de passer au sud.
Pour répondre au troisième volet de la mission, l’artillerie matraque les convois, essentiellement logistique, repérés qui cherchent à suivre les colonnes de Panzers. Ces tirs sont très dispendieux puisque 1/3 des munitions sont consommées dans la journée. Au nord, les patrouilles gênent les mouvements de l’Axe dans un rayon de 50 kilomètres.
Le 29 mai, Rommel est suffisamment gêné par ce harcèlement pour être obligé de s’installer en défensive derrière le centre de la ligne anglaise (plus tard dénommée la « Marmite du Diable »). Au sein de la brigade française, les sorties se poursuivent avec autant de succès. En revanche, les forces allemandes passent désormais hors de portée de l’artillerie. De plus, suite à une méprise de l’aviation alliée, la position est bombardée.
Le 30 mai, le général Ritchie prépare une contre-offensive. Les germano-italiens font leur jonction au travers les champs de mines au centre du dispositif allié, mais leur situation reste fragile. Vers 8h00, des hindous de la 3ème Brigade, défaite trois jours plus tôt, arrivent à Bir Hakeim après avoir errés dans le désert.
Ils révèlent l’existence de 25 pounder laissés sur leur ancienne position. Aussitôt, des artilleurs se rendent sur zone et récupèrent trois pièces (deux seront remises en état) et 3000 obus.
Le 31 mai]], la brigade est réapprovisionnée grâce à la cinquantaine de camions de la 101ème Compagnie auto. Ce convoi permet de ramener plus de 5 m3 d’eau, 6000 coups de 75, plusieurs milliers de coups de 40 Bofors et des renforts du service de santé.
Dans la nuit du 31mai au 1er juin, le convoie rapatrie les blessés, les hindous et les prisonniers. Dans le même temps, au nord, le détachement du capitaine Messmer (commandant une compagnie de Légion), accompagné des antichars du lieutenant Sartin et des pièces de 75 du capitaine Quirot, s’en prend à un convoi motorisé italien escorté de chars occasionnant des pertes et la confusion. En fin de journée, il est contraint de décrocher devant une contre attaque de chars allemands. Il est alors soutenu par le détachement du lieutenant colonel de Roux. Des opérations similaires ont lieu au sud sous les ordres du lieutenant colonel Amilakvari qui est pris à partie par la chasse ennemie. A la fin de cette première phase, le bilan est particulièrement positif pour la 1re BFL : 41 chars, 7 automitrailleuses et 1 canon détruits, 154 italiens et 98 allemands ont été faits prisonniers.
Deuxième phase : Rommel s’en charge.
Pour sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve, le général Rommel doit impérativement ouvrir un véritable passage est-ouest au niveau de la « Marmite du Diable » et s’emparer du réduit de Bir Hakeim en y consacrant les divisions italiennes Ariete et Trieste, un bataillon de la Pavia, la 90ème division légère allemande et trois régiments de reconnaissance. De son côté, le général Ritchie, pensant que Rommel veut regagner ses bases en perçant au niveau de la « Marmite du Diable », souhaite couper sa retraite. Pour cela et après relève par une brigade anglaise, la 1re BFL devra se porter plein ouest en direction de Rotonda Segnali (environ 80 km).
Le 1er juin, un groupement interarmes, comprenant le bataillon du Pacifique, la B1 (CNE Quirot), une batterie de DCA (EV Bauche), une section antichars (75mm) et un groupe du génie, sous les ordres du lieutenant colonel Broche, quitte la position en direction de l’ouest. La colonne est rapidement repérée par l’aviation de l’Axe et ne rejoint Rotonda Segnali que vers 19h30après avoir détruit un char. Vers 20h00, le groupement est attaqué par des Messerschmitt 110 qui occasionnent quelques dégâts. En revanche, la DCA abat quatre appareils ennemis.
A Bir Hakeim, la brigade se prépare à faire mouvement pour rejoindre son élément précurseur et attend l’arrivée de son échelon B. Pendant ce temps, les patrouilles continuent de ratisser les environs de la position dans un rayon de vingt kilomètres. A partir de midi, l’aviation allemande s’active. Elle conduit cinq raids de 12 à 24 bombardiers afin d’écraser la position. Une pièce de DCA est détruite et les servants tués.
En fin de journée, la brigade est étirée sur 160 kilomètres entre Rotonda Segnali (groupement Broche), Bir Hakeim et Bir Bu Maafes (échelon B).
Dans la nuit, la VIIIème Armée, comprenant que la situation vient de changer, ordonne à la 1ère BFL de rester à Bir Hakeim.
Le 2 juin au matin, la 90ème division légère et la division Trieste s’installent sur leurs bases de départ à l’ouest et au nord en vue de lancer l’assaut. Toutes les patrouilles sont rappelées, le groupement Broche reçoit l’ordre de rejoindre Bir Hakeim et l’échelon B de regagner son ancienne position. Vers 10h00, deux parlementaires italiens viennent demander au général Koenig de se rendre. Celui-ci refuse, assez vertement dit-on.
Vers 10h30, les obusiers de 105 allemands ouvrent le feu et pilonnent la position. Les 75 français ne peuvent effectuer de contre batterie, leur portée étant insuffisante. En début d’après-midi, un terrible vent de sable se lève et aveugle tous les belligérants. Vers 19h00, la tempête faiblissant, 30 bombardiers allemands lâchent leurs bombes. Cette mission est renouvelée à quatre reprises avant la tombée de la nuit.
Vers 22h00, le groupement Broche rend compte qu’il est sur le chemin du retour et qu’il s’installe pour la nuit.
Le 3 juin, les britanniques décident de conduire une bataille purement défensive en vue de pouvoir contre attaquer ultérieurement lorsque les renforts auront rejoint.
Ce jour, Bir Hakeim connaît son premier raid aérien dès 6h00 du matin. Douze autres se succéderont et la DCA du camp retranché parviendra à abattre 8 bombardiers. A 9h00, le groupement Broche pénètre sur la position après avoir brisé l’encerclement par surprise. Les défenseurs peuvent voir dans leurs jumelles une centaine de chars et plusieurs batteries. L’artillerie de l’Axe, évaluée à une dizaine de groupes, entreprend un pilonnage qui ne cessera plus jusqu’à l’issue de la bataille.
Des escarmouches ont lieu au nord du périmètre et l’artillerie française disperse des éléments d’infanterie qui cherchent à pénétrer dans les champs de mines.
Au soir, les réserves en munitions (après renforcements) au sein de la brigade sont encore importantes : 20000 coups de 75, 4000 coups de 25 pounder et 30000 coups de DCA.
Le 4 juin, de 6h00 à 8h00, quatre vagues de stukas piquent sur le réduit. Ils commettent des dégâts importants, mais la DCA réussit à en abattre un. A 9h00, nouveau raid aérien et nouvelle victoire avec un avion abattu. Dans le même temps, un véritable duel d’artillerie s’engage entre les deux belligérants.
Bien que sa portée soit moindre, l’artillerie française réussit à délivrer des tirs d’interdiction et de harcèlement de grande qualité. En revanche, les consommations sont énormes et font craindre pour les stocks. A 13h00, un convoi réussit à passer et livre 1300 coups de 40 Bofors. A 17h00, l’ennemi tente un simulacre d’attaque pour repérer les défenses et plus particulièrement les antichars et les batteries. Un seul canon tire et détruit un char. L’ennemi se retire. Dans l’est, l’activité est toujours intense. Les germano-italiens envoient des reconnaissances appuyées par des chars et des antichars de 50mm. Les batteries du 1er RAFFL les prennent à partie.
En soirée, le vent de sable se lève mais les combats se poursuivent. Dans la nuit, un convoi britannique livre des munitions de 75.
Le 5 juin, les allemands adressent un nouvel ultimatum, lui aussi rejeté. Dès 9h00, la position est à nouveau violemment bombardée. L’artillerie adverse utilise cette fois des matériels de 155 mm et 210 mm.
Les batteries d’artillerie constituent les objectifs prioritaires. Malheureusement aucune contre batterie n’est envisageable. En revanche, elle prend à partie toutes les tentatives d’infiltration qui sont repoussées. Dans l’après midi, des batteries nomades britanniques tirent sur celles de l’ennemi qui sont obligées de faire face, ce qui soulage d’autant le camp retranché. Mais ayant bloqué une contre-attaque blindée anglaise dans la région de Knightsbridge, Rommel envoie sa 15ème panzervers Bir Hakeim.
Le 6 juin, Rommel prend personnellement le commandement du groupement constitué en vue de s’emparer du camp retranché. Vingt et un groupes d’artillerie et l’aviation vont s’efforcer de détruire toutes les défenses. Dès l’aube, l’artillerie allemande crache le feu. Vers 11h30, deux bataillons se lancent à l’assaut à la jonction des marsouins du BP et des légionnaires du BLE2. A nouveau, l’artillerie française se déchaîne, tirant à la cadence de 8 coups/minute par pièce. L’attaque est enrayée et les ambulances ennemies, munies de drapeaux blancs, relèvent les très nombreux morts ou blessés. A 13h00 et à 20h00, deux nouvelles attaques de l’infanterie depuis le sud-ouest sont refoulées dans les mêmes conditions. Avec la tombée de la nuit, l’artillerie se tait et le combat de patrouilles commence.
Malgré le courage et la volonté des défenseurs, l’investissement se renforce.
Le 7 juin, au sud-est, les chars attaquent, tandis qu’à l’ouest et au nord-ouest, des assauts combinés chars-infanterie sont lancés. L’ennemi tente de saturer les défenses. Tous les défenseurs, et plus particulièrement l’artillerie, parviennent à endiguer ces tentatives. Plus tard, un nouveau bombardement aérien vient encore ravager la position. Compte tenu des consommations, le stock de munitions baisse de manière inquiétante. Fort heureusement, dans la nuit, un convoi de ravitaillement français parvient à passer et livre 10 camions d’obus de 75, 2 d’obus antichars, 1 de DCA et 2 citernes d’eau. Rommel a maintenant pris la mesure du dispositif défensif français, notamment des batteries d’artillerie, et déterminé l’axe d’attaque le plus favorable (face au BM 2 ). En outre il fait rejoindre plusieurs unités de Flak équipées des fameux 88.
Le 8 juin à l’aube, le convoi de ravitaillement repart. A 7h30, avec la levée de la brume, l’attaque commence par un bombardement aérien mené par 60 Junkers 88. Simultanément, l’artillerie de l’Axe ouvre le feu, essentiellement sur la face nord. Celui-ci ne cessera qu’à la tombée de la nuit. L’assaut, conduit par des chars, des automoteurs et de l’infanterie, démarre vers 10h00 au nord-ouest, mais se brise sur le champ de mines à 200 mètres des lignes.
L’artillerie française tire à toute volée, soulageant ainsi les fantassins. A 13h00, nouveau raid aérien de 60 Junkers 88 visant le secteur sud, qui est immédiatement assailli par des chars accompagnés d’infanterie.
L’attaque est enrayée grâce à de très nombreux tirs d’artillerie et l’arrivée de renforts émanant du BIM et la 22ème compagnie Nord-Africaine.
Les pertes sont élevées des deux côtés. La RAF entre en action et pilonne les positions de l’Axe ce qui offre un peu de répit. A 18h00, nouveau raid aérien suivi d’une nouvelle attaque au nord qui est relativement repoussée. A cet instant, il ne reste plus que 500 coups/pièce en état de tirer (plusieurs pièces sont hors service). Bien que repoussé, l’ennemi a réalisé quelques progrès. Ainsi, au nord ouest, l’observatoire d’artillerie, situé sur un mamelon, a été pris et tous ses défenseurs tués. En cours de nuit, les allemands poursuivent leurs infiltrations et s’enterrent.
Le 9 juin, nouveau bombardement aérien et déchaînement de l’artillerie allemande. Le périmètre défensif est totalement labouré et jonché de matériel détruit. A 12h30, l’artillerie allemande s’en prend particulièrement aux batteries du 1er RAFFL. A 13h00, nouveau raid aérien qui atteint le bloc opératoire du groupe sanitaire. A 13h20, déclenchement de tirs fusants, suivi immédiatement par un débouché d’infanterie appuyé par des chars, sur l’ensemble du périmètre.
L’attaque est bloquée, sauf au nord, car l’artillerie ne dispose plus de son observatoire pour conduire ses tirs. Dans ce secteur, les combats se poursuivent au corps à corps. La Légion et l’Infanterie de marine, embarqués sur leurs Bren Carriers, effectuent une sortie pour dégager les points d’appui en difficulté.
Surpris, l’ennemi recule et est pris à partie par les antichars et les 40 Bofors. L’artillerie appuie cette action, mais réduit les consommations à 1 coup/minute par pièce dans le but d’économiser les munitions. A 17h20, nouveau déluge de feu allemand, mais aucune attaque ne débouche. A 20h00, dernier bombardement aérien de la journée.
Dans la nuit, une tentative de parachutage allié ne permet de récupérer que 70 obus et 170 litres d’eau. Il ne reste plus que 150 à 200 coups par pièce de 75 en état de fonctionnement et quelques minutes de tir pour les 40 Bofors. La situation semble donc désespérée. Le général Koenig prend alors contact avec le commandement britannique en vue d’envisager une évacuation.
Le 10 juin, le combat reprend au nord, vers 9h00, avec la levée de la brume. L’assaut est enrayé de justesse. A 10h00, raid aérien allemand de 100 bombardiers auquel répond un bombardement de la RAF. A 12 h 00, nouveau soutien de l’artillerie anglaise qui tire sur les positions germano-italiennes et soulage momentanément les défenseurs. A 13h00, trois vagues de Stukas labourent le nord de la position française. A ce moment, deux chars allemands réussissent à pénétrer dans le réduit, mais immédiatement un est détruit et l’autre bat en retraite.
La défense devient désespérée. En effet, il ne reste plus que 6 pièces de 40 Bofors pour s’opposer à la Luftwaffe et 7 pièces d’artillerie avec pratiquement plus de munitions dans les soutes. A 17h00, la position nord-est est au bord de la rupture.
A la même heure, la 1re BFL fait connaître aux britanniques les modalités de son évacuation qui doit intervenir dans la nuit.
A 18h00, raid aérien de 120 appareils suivi d’une attaque de chars. Malgré des moyens terriblement diminués, les artilleurs parviennent à enrayer toutes les tentatives adverses. La position nord-ouest est entamée, mais l’ennemi, terriblement épuisé, est incapable d’exploiter son avantage. A 19h30, 130 bombardiers assomment une nouvelle fois les défenseurs. Il reste deux heures de jour et il faut impérativement conserver le périmètre inviolé pour avoir une chance de pouvoir s’exfiltrer.
Nouvelle attaque d’infanterie au nord, stoppée par l’artillerie qui tire ses derniers obus. A la nuit, le champ de bataille offre un spectacle apocalyptique où de très nombreuses épaves brûlent encore. Il convient dés lors de préparer la sortie en force.
Troisième phase : La sortie
Afin de surprendre Rommel, la sortie doit s’effectuer de nuit, par le sud-est, infanterie à pied en tête, chargée de déminer, suivie des convois des différentes unités. A 22 h 45, les unités d’infanterie gagnent leurs bases de départ tout en laissant des éléments réduits en place pour donner le change à l’ennemi, sauf au BM 2 qui doit assurer l’arrière garde de l’opération.
Dans le même temps, tous les véhicules en état de marche (308 environ) se réunissent au centre de la position. Les blessés et les prisonniers seront tous évacués. A 23 h 30, l’infanterie s’élance en silence. A 24 h 00, les véhicules s’ébranlent précédés par les Bren Carriers. Malheureusement, quelques camions sautent sur des mines. Les allemands lancent des fusées éclairantes et prennent la colonne sous leur feu. Il s’agit alors de franchir trois lignes successives (800, 1200 et 2000 mètres) pour rejoindre les forces alliées. La colonne se disloque et le commandant Laurent-Champrosay ordonne à ses subordonnés de rejoindre par petits groupes de véhicules le point de rendez-vous. Les pertes sont lourdes, mais à 7h 30, la majorité des rescapés sont recueillis. Une fois reconstituée, la 1re BFL pourra reprendre le combat.
Les pertes de cette bataille ont été élevées : 129 tués, 190 blessés évacués, 659 disparus (dont 612 capturés) sur un effectif initial de 5500 hommes. A titre d’exemple, le 1er RAFFL enregistre la perte de 7 officiers sur 30 et de très nombreux sous-officiers et canonniers. En revanche, elle peut s’enorgueillir d’avoir détruit : 52 chars, 11 automitrailleuses, 5 canons automoteurs et 10 avions (dont 7 certains) et capturé plus de 250 prisonniers. Les artilleurs, dont le courage et l’abnégation n’ont jamais pu être pris en défaut, ont grandement contribué à ce brillant résultat malgré leur matériel déjà obsolète.
L’impact de cette bataille sera majeur. Pour la France, il démontre qu’une unité valeureuse est capable de tenir tête et même de contrecarrer les plans allemands. Bien exploité par les médias du monde libre et par Radio Londres, il fait renaître l’espoir dans le cœur de bien des français. Le combat continue à l’extérieur et suscite des engagements au sein des FFL ou de la Résistance. De leur côté, les britanniques sont conscients que cette défense héroïque a sauvé leur armée du désastre, préservant ainsi l’avenir. Winston Churchill ne tarit plus d’éloges à l’égard des FFL et la légitimité du général de Gaulle s’en trouve renforcée.
Enfin, la valeur des troupes françaises est reconnue par les plus hautes autorités militaires de l’Axe.
Ainsi, plagiant le Premier Ministre britannique, on peut affirmer que Bir Hakeim n’est pas encore le commencement de la fin, mais déjà la fin du commencement.
Colonel (er) Patrick Mercier
Ecole d’artillerie
Pour en savoir plus sur les opérations de l’artillerie, lisez :Des Canons et des hommes, par le col (R) Patrick Mercier, Lavauzelle, 2011, 432 pages (Disponible à la boutique du Musée de l’artillerie).
Pour bien appréhender la campagne de Tunisie, voir cette vidéo de l’ECPA : La campagne de Tunisie, 17 novembre 1942 - 13 mai 1943
1 Box : camp retranché apte à se défendre tout azimut et protégé par des champs de mines occupé par une unité du volume d’une brigade.
2 BFL : Brigade Française libre.
3 1er RAFFL :1er Régiment d’Artillerie des Forces Françaises Libres.
4 BFM : Bataillon de fusiliers-marins.
5 Jock column : groupement interarmes à vocation de reconnaissance et interception du nom de son créateur le général Jock Campbell.
6 Bren Carrier : transport de troupe chenillé capable de transporter ½ groupe de combat et armé d’une mitrailleuse.
7 BLE 2 : Bataillon de Légion étrangère N°2.
8 DBLE : Demi-brigade de Légion étrangère.
9 25 pounder : excellent canon de l’artillerie de campagne britannique d’un calibre de 87,6mm, portée 12000 m.
10 BP : Bataillon du Pacifique.
11 BM 2 : Bataillon de Marche N°2.
12 Flak : DCA allemande.
13 BIM : Bataillon d’Infanterie de Marine.