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Le détachement de drones SDTI en Afghanistan : un parcours méritant
 

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Article extrait de la revue Sioux 221 - Juin 2012 de la Fédération Nationale du Repérage.

Le 23 juin 2012, le drone tactique SDTI de l’armée de terre a effectué son dernier vol dans le ciel afghan. Armé par le 61ème régiment d’artillerie de Chaumont, le détachement basé sur la FOB Tora a ensuite débuté ses préparatifs de retour en France, dans le cadre du désengagement en cours. Les drones Harfang de l’armée de l’air sont, eux, déjà rentrés depuis mars 2012.

Les SDTI étaient arrivés en Afghanistan le 15 octobre 2008, après l’embuscade d’Uzbine au cours de laquelle leur absence avait été pointée du doigt. Ils ont effectué leur premier vol le 9 novembre 2008 et auront donc opéré pendant plus de trois ans et demi. Huit engins étaient déployés. En près de 4 ans de présence, ils ont effectué 771 missions pour une durée totale de plus de 2100 heures de vol (soit en moyenne des missions de 2h 45 mn - plus longues en hiver à cause d’une meilleure portance de l’air). Toujours en moyenne, les SDTI ont réalisé quatre missions par semaine sur toute la durée de l’opération, permettant plusieurs milliers de détections et des centaines d’identifications positives d’insurgés.

Ce déploiement a permis de démontrer toute la pertinence d’un drone tactique, dans la main du chef interarmes. Le SDTI a ainsi permis de repérer de nombreux objectifs, en appui des opérations dans la zone française, d’accompagner des convois logistiques pour assurer leur protection et de fournir de nombreux renseignements image. Le SDTI aura particulièrement contribué à éviter la perte de nombreuses vies humaines, tant militaires en détectant les mises en place d’embuscade ou de bombes contre nos soldats, que civiles en faisant annuler des tirs qui auraient pu causer des dommages collatéraux. Enfin, l’arrivée du SDTI sur des zones où nos forces étaient prises à partie a permis de faire cesser les échanges de tir et de faire décrocher les insurgés de leurs positions. Il est ainsi permis d’affirmer que le drone offrait une présence rassurante, qui lui a valu dès 2009 son surnom d’ « ange gardien ».

La mission des différents détachements SDTI est donc pleinement réalisée et a permis de développer une meilleure intégration du drone tactique dans les opérations interarmes. La vie ne s’arrête cependant pas après l’Afghanistan : de nombreuses perspectives attendent le 61e RA : l’évaluation puis l’acquisition d’un successeur pour le SDTI dans les années à venir, le développement d’outils nouveaux dans l’acquisition et l’exploitation de l’imagerie, la création d’une batterie supplémentaire en charge du renseignement multicapteurs, l’augmentation des missions sur le territoire national. Un calendrier bien chargé attend donc les « Diables Noirs ».

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SDTI prêt au départ
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Le pas de tir

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