Article rédigé par le lieutenant-colonel VASSEUR, pour la revue ARTI n°8 - janvier 2007.
Le chef interarmes sur le terrain n’a sans doute jamais eu auparavant autant de moyens à sa disposition pour acquérir du renseignement : outre les unités et équipements dédiés au renseignement, de nombreuses fonctions opérationnelles contribuent à affiner la connaissance de l’adversaire et de l’environnement (terrain, population,...), à travers leurs équipements spécifiques ou communs, ou en raison tout simplement de leur présence répartie sur le terrain.
Cependant, pour que la contribution de ces différents moyens soit efficace, elle doit être centralisée et traitée aux différents niveaux de commandement ; ce traitement au sein d’une cellule spécialisée permet soit de faciliter les choix relatifs à la conduite de la manœuvre, soit de décider un traitement d’objectifs en boucle la plus courte possible.
La défense sol-air est l’un de ces « contributeurs renseignement » ; elle peut intervenir à la fois dans le
processus de renseignement général du chef interarmes, et dans la chaîne d’acquisition des objectifs.
Concernant le renseignement général au profit du chef interarmes, la défense sol-air dispose en effet d’un maillage de capteurs performants, caméras thermiques,
jumelles-télémètres laser, déployés sur le terrain à raison d’un équipement par pièce sol-air. Dans le cas d’une batterie Mistral à 3 sections de tir, ce sont donc 18 équipes de tir Mistral qui quadrillent une zone d’environ 20 km sur 10 km.
Concernant la chaîne d’acquisition des objectifs, la DSA (défense sol-air) dispose de ses capteurs spécialisés :
Au total, la défense sol-air dispose de nombreux moyens de détection, de renseignement et d’acquisition d’objectifs, susceptibles de contribuer à l’information et à l’aide à la décision du chef interarmes, au sol mais plus particulièrement dans sa zone aérienne de responsabilités et d’intérêts. Les caractéristiques des théâtres actuels d’engagement, qui peuvent comprendre une activité aérienne importante ou ponctuelle mais menaçante, militent pour l’emploi systématique de ces moyens au profit de l’action interarmes.
[1] Création d’une « boucle de zone » pouvant intégrer 8 radars.
[2] Ce radar fournit également l’altitude de la cible illuminée.