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Adieux à l’artillerie du général d’armée Jean-Philippe WIRTH, ex-inspecteur général des armées, fait à WAGRAM, le 6 juillet 2006.
Publiés dans la revue ARTI n°8 - janvier 2007
« Portrait de l’Artilleur par lui-même »
A vous qui m’écoutez en ce jour de Wagram
Où je m’adresse à vous sans aucun état d’âme,
Artilleurs, mes chers frères, je voudrais témoigner
Des atouts de notre arme avant de m’éloigner.
Initié depuis l’aube à l’esprit interarmes,
L’Artilleur est resté extérieur au vacarme
D’une mêlée ardente où les coups de menton
Alimentaient jadis une guerre de boutons.
Son principal atout est logé sous son front.
Le soupçonner d’orgueil serait lui faire affront.
Il sait qu’à lui tout seul il ne saurait prétendre
Epuiser l’adversaire et soudain le pourfendre.
Servir un matériel est pour lui chose innée.
Le travail en équipe est dans sa destinée.
La rigueur est son fait, le drill sa nourriture,
La planification sa seconde nature.
Celui-là sait compter et les hommes et les sous,
Les secondes et les crêtes, les millièmes et les coups.
Le tir pourtant dit-on, son art, le rend modeste
Puisque la dispersion y fait tout et le reste.
Rapidité d’action, observation curieuse,
Confort invétéré, et précision furieuse
Sont finalement le fruit d’un joyeux caractère
Fortement réputé dans notre Armée de terre.
Adieu, mes chers amis, que le Bon Dieu vous garde
Et par la Sainte Barbe que vive la Bombarde !
général d’armée Jean-Philippe WIRTH
Draguignan, le 6 juillet 2006