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Evolution de l’artillerie entre Sedan (1870) et la Marne (1915)
 

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Lors de la guerre avec la Prusse en 1870, l’artillerie française s’engage, comme elle l’avait fait en Italie, par batteries isolées tirant droit devant elles, sans idée de manoeuvre des feux. Elle dispose de tubes en bronze et à âme lisse, contrairement aux matériels allemands en acier, canons rayés et chargés par la culasse, donc plus performants, et, qui plus est, en infériorité numérique en tubes et en personnels.

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Les enseignements de cette défaite sont pris en compte par le Comité de l’artillerie pour orienter les recherches vers de nouvelles technologies.

On expérimente alors divers calibres (75, 80, 90) avec des canons en acier (firme Schneider) et à culasse vissée (de Bange). D’autres améliorations portent sur les fusées d’obus et sur les poudres. Restait à régler les problèmes de recul pour parvenir à un tir rapide et précis et, en ce domaine également, de nombreux essais seront faits sur le canon de 75 mm, calibre retenu par le Comité. Le 75 C de Sainte-Claire Deville, en gris bleu, sera adopté en 1897.

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D’autres matériels seront développés pendant cette période : canon de campagne Baquet 155mm, canon à tir rapide de 155 Rimailho, canon de montagne de 65 mm et le 75 sera modifié pour une utilisation en DCA. Mais les efforts budgétaires consentis au profit du ministère de la guerre (+ 50 % entre 1905 et 1912) ne porteront pas en priorité sur l’armement.

L’artillerie française de 1914 va se heurter à une artillerie allemande qui, connaissant la supériorité de notre 75, s’est dotée de moyens lourds, et d’une aviation d’observation.

En Lorraine, le 75 fait merveille et inflige aux allemands des pertes sévères, mais sur l’ensemble de la bataille des frontières, l’infanterie française est souvent engagée sans appui d’artillerie. Les armées françaises débutent alors une retraite marquée par de nombreux coups d’arrêt, comme celui de Guise, avant de se replier sur la Marne.

Après de multiples duels d’artillerie et d’infanterie en septembre 1914, l’artillerie française, même inférieure en calibre, reprend l’avantage et les troupes allemandes sont contraintes à se replier. En un mois, on avait consommé en moyenne 700 coups par pièces de 75 ce qui, ramené aux 3 800 pièces existant à la mobilisation, nécessitait une production journalière de 50 000 obus, puis 70 000 en juin 1915.

Lors des offensives du printemps et de l’automne 1915 en Artois et en Champagne, on parvient à placer une pièce tous les 32 mètres sur les 35 kilomètres de front. La consommation journalière en obus de 75 atteindra 320 000 coups en septembre. Les enseignements de ces offensives soulignent qu’il faut une artillerie lourde plus nombreuse. Il est alors prévu d’équiper 20 régiments d’artillerie lourde hippomobile avec des batteries de 105 long et de 155 ainsi que 10 régiments d’artillerie lourde à tracteur. L’avenir confirmera la part capitale tenue par l’artillerie dans l’écroulement de la résistance allemande.

Pour avoir une idée globale des matériels d’artillerie utilisés pendant la première Guerre Mondiale, nous vous recommandons la visite de ce site. [1]

Pour l’artillerie sur voie ferrée, voir sur ce site , en commençant par cet article, puis cet article.

[1] NDR : Hélas ! Ce site semble avoir disparu de la toile ! Si quelqu’un retrouve sa trace, je suis intéressé.


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