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Sainte - Barbe
 

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Les artilleurs fêtent depuis plusieurs siècles Sainte-Barbe. Aujourd’hui, plus qu’une sainte patronne qui trouve son origine dans les corporations du moyen âge, elle est devenue une figure emblématique dont la force de caractère commande à la foudre donc au feu. La vie de Barbe doit toujours être présentée accompagnée d’une explication et d’une contextualisation qui permettent une appropriation des valeurs qu’elle représente par tout un chacun.
Les artilleurs fêtent Sainte-Barbe le 4 décembre. Il s’agit d’une fête décentralisée à l’Ecole d’Artillerie et dans chaque régiment et garnison à laquelle participent amicales et associations d’anciens. C’est une fête où détente, bonne humeur et simplicité trouvent leur place. Généralement, les lieutenants vont réveiller « en fanfare » le chef de corps ; les sous-officiers de chaque batterie font de même avec leur capitaine.



Une bonne et belle fête de Sainte-Barbe est le symbole de la bonne santé psychologique d’une unité d’artillerie. Trois activités se développent selon une chronologie qui peut varier : montée des couleurs et/ou prise d’armes, challenge de sports collectifs et repas de cohésion.

A Paris, la Sainte-Barbe revêt une dimension particulière avec une cérémonie à l’Arc de Triomphe et une rencontre aux Invalides chaque premier samedi qui suit le 4 décembre.

Vidéo : la Sainte-Barbe 2010

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A la date du 4 décembre, est célébré le souvenir de Sainte Barbe, patronne de l’artillerie, des métiers du feu, de la forge et de la mine. Pour l’artillerie, une cérémonie militaire est organisée dans chaque détachement autonome quelque soit son importance.

Un personnel, généralement du grade de lieutenant, lit le texte suivant :

Légende de Sainte Barbe
« Barbe est la fille du roi Dioscore de Nicodémie en Asie Mineure. Voulant, à cause du grand éclat de sa beauté, la soustraire aux regards des hommes, il l’enferma dans une tour. La pieuse vierge vivait dans la prière et la méditation ne pensant qu’à plaire à Dieu. Dioscore, à plusieurs reprises, lui offrit de nobles alliances qu’elle dédaigna. Pensant alors qu’en se séparant de sa fille il pourrait adoucir ses résistances, il partit pour une contrée lointaine.

A son retour, voyant sa fille dans le même état d’esprit, le roi s’emporta au point de se jeter sur elle, l’épée à la main. Peu s’en fallut qu’il ne la tuât dans sa fureur, mais Barbe s’enfuit au sommet d’une montagne et se cacha dans une grotte. Peu après, le père dénaturé l’ayant découverte l’accabla de coups et la livra lui-même au Gouverneur romain pour être châtiée.

Celui-ci employa, mais en vain, tous les moyens pour l’ébranler. Il la fit battre à coup de nerfs de boeuf et jeter dans une prison.

Dieu fortifia Barbe pour subir sa passion : elle fut encore martyrisée, traînée à travers les places publiques et enfin décapitée. Son père, dans un acte de suprême barbarie, lui trancha la tête. A l’instant même, il tomba mort frappé par la foudre. »


Cette lecture est suivie d’une deuxième, réalisée généralement par le commentateur de la cérémonie à partir d’un micro off :

Exégèse de la légende de Sainte Barbe
« Depuis des siècles, les artilleurs et tous ceux qui utilisent la poudre fêtent Barbe comme sainte patronne suivant la tradition chrétienne qui vient d’être rappelée et comme cela existe dans de nombreux métiers. Mais Barbe est-elle aujourd’hui une sainte patronne ou, dans une approche plus adaptée à notre société, une figure emblématique dont la force commande à la foudre ? C’est cette deuxième définition qu’il convient de retenir.
Au-delà de la connotation religieuse, Barbe symbolise deux qualités fondamentales du soldat et de l’artilleur  :

  • sa force de caractère qui doit être une référence pour l’homme dans l’action et donc pour le soldat ;
  • sa maîtrise de la violence qui doit être un modèle pour l’artilleur qui connaît la force des armes qu’il est en mesure de lui opposer.

Ces vertus trouvent à l’évidence leur champ d’application autant en tant de paix, qu’en temps de crise et a fortiori en temps de guerre.

Barbe, en ce début de XXIème siècle est donc devenue dans l’artillerie de France un modèle, une figure emblématique qu’il convient que nous gardions tous en mémoire. »


Le cri des artilleurs

C’est ce qui ponctue les allocutions, le jour de la Sainte-Barbe ou à l’occasion de repas de corps ou d’activités de cohésion.

Et par Sainte-Barbe... Vive la bombarde !

Les facéties préparatoires à la prise d’armes de la Sainte-Barbe

Demain [1] matin Prise d’Armes, réveil 02h00, p’ti dej o3h00, perception des mousquets 04h00 ; rassemblement 05h00, inspection du brigadier 05h30, inspection du MDL 06h00, inspection de l’adjudant de bie 06h30, présentation aux chefs de section 07h00, présentation à l’officier adjoint 07h30, présentation au capitaine 08h00, rassemblement sur la place d’armes 09h00, présentation au chef de groupe 09h30, présentation au chef de corps 10h00, messe de ste barbe 10h30, rabolite [2] 11h30 !

[1] Récit rapporté par le Major Alain Pruneau et le Capitaine Thierry Gravier, anciens du 8è RA : le régiment d’Austerlitz.

[2] Ce serait un dérivé de ras le bol.

« Le coté pénible de l’époque aux FFA : un jour on attendait De Gaulle sur le terrain d’aviation, de Stetten, le régiment était rassemblé au cordeau, les flocons de neige passaient à l’horizontal et évidemment on a eu le réveil à 02h00 ! De gaulle est arrivé à 17h00 ! Il est descendu de l’hélico, il a salué le chef de corps et il est reparti. on était depuis le levé du jour en plein vent dans le neige. Cette expression serait alors apparu au sein des FFA. »


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