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721- Historique du 721ème Groupe d’Artillerie Guidée
 

Préambule

Au cours des années 1956-1957, confrontée à la menace soviétique, l’OTAN commença la mise en place d’une « barrière » antiaérienne (semblable à la DEW Line américano-canadienne) qui s’étendrait de la mer du Nord à l’Adriatique.

La France se vit confier le secteur sud de ce barrage en Allemagne Fédérale. En l’absence de matériel français approprié, les États-Unis offrirent à la France (qui l’accepta) de lui fournir les équipements d’un régiment à quatre batteries de missiles sol-air Nike-Ajax à longue portée et charge explosive classique et d’en former aux États-Unis les opérateurs et dépanneurs.

La formation des spécialistes "Nike"

En octobre 1957, un premier contingent de personnels techniques mixte des armées françaises de terre et de l’air (5 officiers et 13 sous officiers) commença un stage de 14 mois sur l’Ajax, à Fort Bliss (USA).

Ce premier contingent fut complété au fur et à mesure des stages par des personnels de différentes spécialités et, in fine, par le « package training » du régiment tout entier (250 militaires).

Dans le courant de l’année 1958, il fut décidé que le régiment français serait également équipé du missile à longue portée et à capacité nucléaire Nike-Herculès.

La création du 721°GAG

C’est ainsi que fut constitué aux Etats-Unis l’encadrement du « 1er Bataillon Nike français ». Ce nouveau corps de troupe perçut des équipements Nike à Tobin-Well, avec lesquels il réussit totalement ses premières écoles à feu, effectuées au champ de tir américain de Mac-Gregor.

En juin 1959, les français ainsi formés rejoignirent Karlsruhe, en RFA, où ils furent hébergés par le 485°Groupe d’artillerie antiaérienne, lequel devint officiellement, en 1960, le 721°GAG (Groupe d’artillerie guidée), régiment à 4 unités de tir et dont le chef de corps fut le colonel RASPAUD.

Les équipements Nike lui furent livrés et le 721°GAG absorba nombre de cadres du régiment hôte qui fut dissous.

Les déploiements du 721°GAG

Le régiment fit ensuite mouvement vers les garnisons de Stetten (État-major, 1° et 2° Batteries), Münsingen (3° Batterie) et Mengen (4° Escadron, Armée de l’air). Avec 3 pelotons de lancement par unité de tir, le Groupe fut alors placé sous le contrôle opérationnel de l’OTAN et il fut intégré aux formations alliées qui constituaient la « barrière de défense Nike » face à l’Est.

Des difficultés rencontrées dans les travaux d’infrastructure retardèrent les débuts opérationnels du régiment qui passa enfin avec succès ses évaluations technico-opérationnelles et prit la veille opérationnelle au printemps 1961. Il était alors subordonné à la 4ème ATAF américaine, sous couvert du 1er CATAC français et du Centre opérationnel de Drachenbronn.

Dissolution du régiment et fin du Nike français

En janvier 1962, le 721°GAG fut dissous et ses équipements Nike furent versés à une nouvelle 520° Brigade d’Engins de l’Armée de l’air française.

La plupart des cadres techniques du régiment et certains de ses opérateurs restèrent provisoirement sur place, les autres furent dispersés. Le plus grand nombre d’entre eux rejoignit par la suite l’une des trois futures formations Hawk françaises envoyées en stage à Fort Bliss et constitua l’ossature des trois régiments antiaériens 401, 402 et 403.

Fin 1964, une autre Brigade d’Engins française (la 521°) fut mise sur pied et elle prit position à Bottingen, Inneringen, Haiterbach et Ehingen. La réunion des deux brigades françaises forma le 500° Groupe d’Unités d’Engins de l’Armée de l’Air, avec son état-major à Friedrichshafen.

Le 25 octobre 1966, toutes les unités Nike de l’Armée de l’air française furent à leur tour dissoutes et leur matériel spécifique, à l’exclusion des missiles et des équipements de transmission de données qui étaient propriétés de la France, fut rendu aux Forces américaines.


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