Ancien Régime.
Créé par l’ordonnance royale du 24 octobre 1784, le Corps Royal de l’Artillerie des Colonies est constitué le 1er avril 1785, en 5 brigades de 4 compagnies chacune. Formé à Douai, puis dépôt à Port-Louis, deux brigades (2ème et 4ème) sont stationnées à Lorient ; une brigade est en Inde (1ère), Saint-Domingue (5ème), Martinique (3ème). Il est rattaché au ministère de la Marine.
Révolution et Empire.
Le 8ème Régiment d’Artillerie est créé le 20 juillet 1792 et passe au ministère de la Guerre, à l’artillerie de terre, le 27 août 1792. Un bataillon est stationné à Rennes, en plus des compagnies toujours stationnées dans les colonies.
Le 8ème Régiment d’Artillerie à Pied est créé en 1794, avec la formation du 2ème bataillon. Son dépôt, après Rennes, est successivement à : Douai (1794 à 1800) ; Boulogne (1800-1808) ; Douai (1808-1810) ; Anvers (1810-1811) ; Douai (1811-1814) ; Rennes (1814-1815) ; Rennes et La Rochelle en février 1815.
Le régiment est licencié en novembre 1815.
De 1815 à 1848.
Le Régiment d’Artillerie à Pied de Rennes est créé le 21 mai 1816. Il tient garnison à Rennes (1816-1819) puis Toulouse (1819-1820). Le 16 août 1820, il redevient le 8ème Régiment d’Artillerie à Pied, et tient garnison à Toulouse (1820-1825), puis Valence (1825-1829) avant d’être dissous à Toulouse le 5 août 1829.
Il réapparaît le 21 mai 1830 sous l’appellation 8ème Régiment d’Artillerie. Il tient garnison à Rennes (1830-1831), à La Fère (1831-1835), à Metz (1835-1840), à Toulouse (1840-1844), Besançon (1844-1849), Metz (1849-1850), La Fère (1850-1853) et Vincennes (1853-1854).
Ses campagnes pendant cette période :
Second Empire et Guerre de 1870.
Le 16 mars 1854, le 8ème Régiment d’Artillerie est transformé en 17ème Régiment d’Artillerie à Cheval. Mais suite au décret du 14 février 1854, le 8ème Régiment d’Artillerie Montée est formé à Toulouse le 16 mars. Il reprend rapidement la ronde des garnisons : Toulouse (1854-1857), Rennes (1857-1861), Douai (1861-1865), Metz (1865-1868), La Fère (1868-1870). Puis le rythme s’accélère : Vincennes le 6 septembre 1870, Rennes le 11 septembre, Saint-Omer le 11 mars 1871, puis Saint-Omer et Aire-s-Lys le 28 avril 1871.
Ses campagnes pendant cette période :
De 1871 à 1914.
Le nouveau 8ème Régiment d’Artillerie est créé le 10 mai 1872. Il s’installe sur plusieurs garnisons. De 1872 à 1873, il est à Lille, Calais et Aire-sur-la-Lys. De 1873 à 1883, il est à Châlons-sur-Marne, Toul, Longwy, Montmédy.
Le 1er septembre 1883, il devient le 8ème Régiment d’Artillerie de Campagne. De 1883 à 1887 son dépôt est à Châlons-sur-Marne, de 1887 à 1894 le régiment stationne à Nancy, Toul et Châlons. De 1894 à 1914, il est resserré sur Nancy.
Première Guerre mondiale.
Le régiment constitue l’appui feu de la 11ème Division d’Infanterie (la division de fer), du 20e Corps d’Armée commandé par le général Foch.
Le 4e Groupe (10 et 11e Batteries à cheval) à la 2ème Division de Cavalerie.
Sa conduite exemplaire en Lorraine en 1914 et à Verdun en 1916 lui vaut deux citations à l’ordre de l’armée et l’attribution de la fourragère de la croix de guerre.
Il est articulé en 3 groupes d’active équipés du canon de 75 mm. Voici les lieux et les dates où il a fait campagne pendant cette guerre.
Lorraine (E. Nancy, Vic-s-Seille) du 15 au 18 août ; Morhange du 19 au 21 août ; Grand Couronné (NO. Lunéville) du 21 août au 16 septembre ; La Somme (Bray) du 25 septembre au 20 octobre ; Artois (SO. Arras) d’octobre au 2 novembre ; Flandres (N.Ypres) du 8 novembre 1914 au 18 avril 1915.
Artois (N. Arras) du 20 avril au 8 juillet ; Champagne du 1er septembre au 24 décembre.
Lorraine (E. Nancy) du 13 février au 13 mars : Verdun (rive gauche) du 24 mars au 17 avril ; La Somme (NE. Bray) du 1er juin au 15 août, puis du 17 novembre au 12 décembre.
Lorraine (NE. Nancy) du 29 décembre 1916 au 16 janvier 1917 ; Chemin des Dames (N. Oeuilly) du 29 mars au 12 juin ; Woëvre (O. Flirey) du 28 juin au 6 octobre.
Verdun du 29 janvier au 23 mars ; Picardie (O. Amines) en réserve du 28 avril au 30 mai ; Le Matz (O. Ressons) du 6 au 13 juin, à l’ouest de Soissons du 19 juin au 12 août ; au nord-est de Vic-s-Aisne du 16 au 25 août ; L’Ailette (Coucy) du 1 au 15 septembre ; Flandres (Roulers) du 7 au 17 octobre ; La Lys (Deinze) du 21 au 31 octobre ; L’Escaut (N. Audenarde) du 3 au 11 novembre.
Entre-deux-guerres
Avec le IIIe Groupe du 8ème et deux autres groupes du 264ème, il est constitué le Régiment d’Artillerie de Marche 8/264 à Mailly du 5 mars 1919 au 31 mai 1919.
Mais le 1er juin 1919, le 8ème Régiment d’Artillerie de Campagne est recréé. Il est à Nancy, Toul et Lunéville en 1919, puis Nancy et Toul en 1920. Puis le régiment part en occupation en Allemagne.
Le 1er mars 1923, le régiment devient le 8ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire. Il stationne à Nancy de 1923 à 1940.
Ses campagnes pendant cette période :
Seconde Guerre mondiale :
Campagne 1939-1940 : Il appartient à la 11ème Division d’Infanterie
Il est dissous à Clermont-Ferrand en juillet 1940.
Reconstitué le 1er janvier 1945 dans une structure à trois groupes, il est à Saint-Mihiel en avril 1945. Quelques éléments participent à la fin de la campagne de mai en Allemagne : le 1er Groupe à Offenburg ; le 2e Groupe à Rastadt puis à Emmendingen le 5 juin ; de juillet à octobre le 3e Groupe et l’état-major du I/8 sont à Offenburg et Kehl. Le 17 juillet, le 2e Groupe fait mouvement sur Strasbourg.
De 1945 à nos jours
Le 15 avril 1946, le 8ème RA est réduit à un Groupe, le 1/8ème RA. En juin 1946, il est à Lambach, Drachenbronn, Langensoultzbach. Le 2 mai 1947, il est au quartier Drouot à Nancy.
Le 8ème RA est reconstitué le 1er avril 1949 en une batterie de commandement et 4 groupes. Du 1er avril au 1er octobre il est ainsi réparti : la batterie de commandement et le IV/8ème à NANCY ; le I/8ème à HAGUENAU ; le II/8ème à LA FERE ; le III/8ème à MOULIN-les-Metz. Puis du 1er octobre 1949 à 1955, seul le II/8ème change de garnison en s’installant à VERDUN.
Il participera ensuite aux opérations en Afrique du Nord.
Il sera en Algérie de 1955 à 1963, dans l’Est Constantinois, au sein de la 2e DIM.
Le Ier Groupe sera ainsi déployé : Akbou (au Sud-ouest de Bougie) du 11 juin au 7 octobre 1955 ; Guelma, Duvivier (au sud de Bône) du 8 octobre 1955 au mois de mars 1957. Il participe au Barrage sur la frontière tunisienne à Sakiet (à l’Est de Souk Ahras) de mars 1957 à septembre 1962. Il est à Blandan (Est de Bône) du 29 septembre au 23 octobre 1962.
Le IVème Groupe est en Grande-Kabylie (au nord-est de Tizi-Ouzou) du 26 juin au 11 octobre 1955. Puis il est à Randon, Combes (sud-est de Bône) du 13 octobre 1955 au 11 mars 1957. Il participe au Barrage sur la frontière tunisienne, au Sud-est de Souk Ahras : Gambetta, Ouenza du 12 mars 1957 à novembre 1960 ; Souk Ahras, Aïn Zana de novembre 1960 à juillet 1962. C’est à Blandan (Est de Bône) où il s’installe du 11 août 196 au 5 octobre 1963, qu’il est transformé en 8ème Groupe d’Artillerie le 1er octobre 1962. Il est à Bône-les-Salines du 6 octobre 1963 au 12 novembre 1963. A son retour en métropole, le 8e Groupe d’Artillerie est dissous le 30 novembre 1963 à Sissonne.
Le 8ème Régiment d’Artillerie est recréé le 15 mai 1964 à Commercy, à partir du centre d’instruction du 60ème RA et du 66ème RA rentrant d’Afrique du Nord. Il appartient à la 15ème Brigade motorisée de Verdun. C’est le général Massu qui lui remet son étendard e 14 juillet 1964.
Faits d’armes portés sur l’étendard du régiment.
Il porte, cousues en lettres d’or dans ses plis, les inscriptions suivantes :
Sa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l’ordre de l’armée et l’attribution de la fourragère de la Croix de guerre 1914-1918 (10/08/1918).
Sa devise :
"Pour la France et de bon cœur"
Le 8eme Régiment d’artillerie de Commercy est dissous le mardi 25 juin 2013.
[1] Le régiment ayant été fortement sollicité pour fournir son personnel engagé à d’autres unités de la division (la 10e Division Blindée), il est fait appel à du personnel en provenance du 403ème Régiment d’Artillerie de Chaumont. C’est pendant cette opération qu’est conforté le besoin en drone lent pour acquérir en temps réel le renseignement par images. Les enseignements tirés du succès de cette expérience orienteront le choix vers les drones Crécerelle qui doteront par la suite le 6ème Groupe du 7ème Régiment d’Artillerie, puis le 7e Régiment d’Artillerie jusqu’à sa transformation en 61e Régiment d’Artillerie.