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016- Historique du 16ème Régiment d’Artillerie - 16ème GA
 

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Documentation Musée de l’Artillerie

Créé à Toulouse le 14 février 1854, le 16ème régiment d’artillerie tire l’essentiel de ses traditions de l’Auvergne où il a stationné de 1873 à 1914 puis de 1919 à 1939.

Il s’est illustré en Crimée, en Italie et en Chine avant de participer aux campagnes coloniales.

En 1914/1918 il est appelé à renforcer tous les secteurs menacés.

Dissout à l’issue des combats de 1940, il renaît en 1945 et stationne successivement à Châlons-sur-Marne, Wittlich, Trèves puis Melun. Il s’implante à Rennes en 1984.

Depuis le 11 juillet 1984, le 16ème groupe d’artillerie, stationné à Rennes, est le gardien des traditions du 16ème RA, ainsi que de son étendard.

La mission du 16ème groupe d’artillerie est d’assurer le soutien de la Région Terre Nord-Ouest de Rennes, de son état-major et de tous les organismes qui lui sont rattachés et qui sont répartis sur les vingt départements de la Région Terre Nord-Ouest.

Les titres de batailles inscrits en lettres d’or sur son étendard témoignent de la conduite glorieuse de ses artilleurs au combat :

    • INKERMANN 1854
    • SOLFERINO 1859
    • EXTREME ORIENT 1884/1885
    • L’AISNE 1917/1918
    • SAINT-MIHIEL 1918

Décorations :
Croix de guerre 14/18
Croix de guerre 39/45

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LA TRAGEDIE DU SIROCCO.
Nuit du 30 au 31 mai 1940.
Article transmis par le général de division Claude Perrot, ancien chef de corps du 16ème RA

Le 16ème régiment d’artillerie divisionnaire,à 3 groupes de 75 motorisés, appartient à la 25ème division d’infanterie mécanisée. Il stationne à Clermont-Ferrand.

Le 3 septembre 1939, le 16ème RAD est envoyé à la frontière de l’est dans le secteur de Rohrbach les Bitche. Il gagne ensuite le nord, dans la région de Boulogne puis de Calais.

Le 10 mai 1940,le régiment est aux Pays-Bas avec la 25ème DIM et le 14, il se replie sur la Belgique. Une partie du 16ème RA prend part au combat des unités encerclées dans Lille, le reste se dirige vers Dunkerque. Au cours de ces mouvements le régiment, attaqué en colonne de route, le 27 mai, oppose une résistance désespérée et détruit 12 chars. Il sera cité à l’ordre de l’armée pour ce fait d’armes. Le groupe parvient à gagner Bray-Dunes le 28 mai au soir où le chef d’escadron Dietz rassemble la plupart des officiers. La journée du 29 se passe sur la plage et le 30 mai au matin l’ordre est donné d’aller à Dunkerque.

Dans l’après-midi, le commandant de groupe apprend à ses personnels que le 1er groupe doit embarquer à bord du torpilleur T 62 (Sirocco). Le navire accoste à 20 heures et près de 800 soldats appartenant au 92ème RI, au 16ème RA et pour quelques isolés au 19ème Corps prennent place à bord du Sirocco. A 21h30 le bâtiment largue ses amarres et prend la direction du large par la route « y », la plus longue, pour son 2ème voyage en 24 heures.

La route « z », longue de 37 milles seulement,soumise au feu de l’artillerie déployée sur la côte, avait été rapidement abandonnée.

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La nuit du 30 au 31 mai offre une pâle clarté qu’atténuent et voilent parfois une brume basse et les fumées des réservoirs de pétrole en flammes. Le sillage du Sirocco peut toutefois le rendre vulnérable et il faut faire varier l’allure entre 14 et 7 nœuds pour le rendre moins brillant.

Vers 2 heures du matin, le Sirocco double une bouée toujours éclairée pour faciliter la navigation des petits bateaux ,lorsque le veilleur bâbord aperçoit deux sillages se dirigeant vers le bâtiment. Le capitaine de corvette de Toulouse-Lautrec, commandant le Sirocco, réagit vigoureusement et les regards inquiets voient les torpilles filer devant l’étrave. La satisfaction est momentanée car deux nouveaux sillages sont signalés sur l’arrière. Malgré l’accélération du navire une torpille atteint son but. Le choc n’est pas violent mais la vitesse décroit et le Sirocco s’immobilise. Les deux hélices ont été arrachées. Toulouse-Lautrec rassure, déclenche un S.O.S. et demande le remorquage de son bateau.

Le Sirocco n’est plus qu’une proie blessée à la merci d’une vedette rapide ou d’une attaque aérienne. Ces suppositions sont de courte durée car le ronflement d’un avion est perçu et se rapproche. Les moyens antiaériens(mitrailleuses et canons de 37) ouvrent le feu, mais l’avion largue 2 bombes dont l’une touche et traverse le pont. Elle éclate dans la soute à munitions du Sirocco, provoquant l’explosion de celle-ci. L’amiral(2S) de Toulouse-Lautrec écrira que les explosions presque concomitantes ont emporté, avec la moitié arrière du bâtiment, tout le personnel qui s’y trouvait.

Cramponné à la rambarde, le commandant crie des ordres mais il heurte lui-même une plaque de fer et projeté à l’eau, inconscient, il sera sauvé par un marin de son équipage. Le bateau a sombré en quelques minutes.

Un destroyer britannique, le Widgeon, déjà chargé et faisant route sur Douvres, arrive sur les lieux du drame. Il ne peut recueillir qu’un faible nombre de rescapés, d’autres le seront par un contre-torpilleur polonais, le Blyskawwica. Le paquebot Royal Sovereign prendra les derniers. 270 hommes seulement, sur un total de près de 950 marins et soldats ont pu être sauvés.

Le naufrage du Sirocco a pu être raconté à l’aide du témoignage de plusieurs rescapés reproduits dans l’ouvrage publié par Monsieur Jean Meyer, sous le titre « La Bataille de Dunkerque . 1O mai-4 Juin 1940 et la Tragédie du Sirocco », imprimé le 11 juin 1973 par l’imprimerie Egullion à Clermont-Ferrand et préfacé par le contre-amiral de Toulouse-Lautrec ancien commandant du Sirocco.

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