Le 1er juillet 2004, 60 ans après l’avoir perdue, le 68e régiment d’artillerie d’Afrique retrouve son appellation d’origine par décision ministérielle n° 0044 du 13 janvier 2004. Dernier régiment d’artillerie d’Afrique encore en activité, le 68e RAA est à ce titre dépositaire des traditions de l’artillerie d’Afrique et autorisé officiellement depuis 1993 à porter des attributs spécifiques rappelant cet héritage.
L’artillerie d’Afrique, c’est une épopée de plus de 130 ans, entamée en 1830 lorsque l’armée française prend pied sur le continent africain, à Sidi Ferruch en Algérie. Présents sur les terres algériennes, tunisiennes et marocaines, les artilleurs africains sont de tous les combats qui marqué l’histoire du siècle écoulé. Au cours de la première guerre mondiale, les 1er à 7e Groupes d’Artillerie d’Afrique (GAA) ancêtres des RAA, contribuent à la crainte légendaire inspirée par l’artillerie française aux Allemands, de Verdun en Champagne, des deux Morins en Picardie.
La décennie de 1920 voit la naissance des six premiers régiments d’artillerie d’Afrique (numérotés de 62 à 67), suivis en 1941 du 68e RAA puis en 1943 du 69e. Après le Rif et le Levant, les artilleurs africains vont donner leur pleine mesure au cours de la campagne de Tunisie en 1942-43, en faisant échec aux offensives de l’axe malgré un désavantage matériel très net. Rééquipés avec du matériel américain, les RAA vont emprunter les sentiers de la gloire : campagne d’Italie, débarquement en Provence, libération de la France, invasion de l’Allemagne, au cours de laquelle, au cours de laquelle un officier du 64, le capitaine, TOUYERAS, sera le premier à hisser le drapeau français sur le nid d’aigne d’Hitler. L’artillerie d’Afrique poursuivra son aventure par l’Indochine, puis la guerre d’Algérie la verra tirer ses derniers coups. L’indépendance algérienne sonne le glas de l’artillerie d’Afrique, dont les derniers régiments sont dissous en 1964.
Quarante ans plus tard, le 68e RAA reprend le flambeau de cette épopée, en souvenir de laquelle est organisée chaque année une journée du souvenir au régiment.