Accroissement important du nombre des unités d’artillerie entre 1910 et 1914.
Le nombre de régiments de campagne passe de 40 à 62. On ajoute alors les numéros de 41ème à 62ème R.A.C. Chaque régiment a 3 groupes de 75 modèle 1897.
Les 1er et 2ème régiments d’artillerie de montagne sont créés avec chacun 3 groupes de 65 modèle 1906.
Les 10 groupes d’artillerie à cheval sont affectés aux divisions de cavalerie. En temps de paix, ils constituent chacun le IVème groupe d’un régiment de campagne. Ces régiments sont :
Division de cavalerie
1ère
2ème
3ème
4ème
5ème
6ème
7ème
8ème
9ème
10ème
R.A.C.
13ème
8ème
42ème
40ème
61ème
54ème
30ème
4ème
33ème
14ème
Le nombre de régiments d’artillerie à pied [1] va réduire de 11 (numérotés de 1 à 11è RAP depuis 1910) à 9 régiments, puisque deux régiments seront transformés en régiment d’artillerie lourde (voir plus loin).
En Afrique du Nord création de 7 groupes autonomes d’Afrique (1er au 7ème), puis en juillet 1914, trois autres groupes autonomes de campagne d’Afrique pour le Maroc :
les 1er au 5ème groupe d’artillerie de campagne d’Afrique, constitués de batteries jusqu’alors rattachées aux 12ème et 13ème régiments ;
les 6ème et 7ème sont des groupes à pied d’Afrique, issus des 3è et 11è bataillons mis sur pied en 1889 ;
les 8ème, 9ème et 10ème groupes d’artillerie autonomes d’Afrique pour la Maroc.
En 1913, 5 régiments d’artillerie lourde, numérotés de 1er à 5ème [2], à 4 groupes de matériels lourds existants alors :
155C modèle 1904,
obusier de 120C modèle 1890 Baquet,
120L [3] modèle 78 de Bange (portée 9km, précis mais à affût rigide, donc à tir lent).
Au quinzième jour de la mobilisation, l’artillerie de l’armée de campagne est ainsi constituée :
65 artilleries divisionnaires, chaque régiment ayant 3 groupes [4] de 75 ;
20 régiments de corps d’armée à 4 groupes de 75 ;
2 régiments de montagne à 3 groupes de 65 ;
10 artilleries de division de cavalerie ;
5 régiments d’artillerie lourde,
9 régiments d’artillerie à pied,
quelques groupes territoriaux à pied ou de campagne.
Le service :
En 1910, les 10 compagnies d’ouvriers et le 2 d’artificiers, datant de 1865, sont regroupées en 4 compagnies mixtes, totalisant 86 sections réparties dans les corps de l’Arme.
Les parcs d’artillerie, destinés au stockage et à l’entretien du matériel, sont créés en 1911 et comprennent :
21 parcs d’artillerie de corps d’armée (un pour le gouvernement militaire de Paris), formés à partir des écoles d’artillerie de corps d’armée ;
29 parcs d’artillerie de place, issus des anciennes directions de l’artillerie et leurs arrondissements, placés sous l’autorité du commandant de l’artillerie du corps d’armée, qui devient alors aussi directeur du service régional de l’artillerie.
Le commandement :
Le colonel commandant le régiment exerce le commandement de l’artillerie divisionnaire. A cet effet il se verra adjoindre un état-major pour commander un groupement. Le lieutenant-colonel commande les groupes sur le terrain ;
Au corps d’armée, le commandant de l’artillerie qui a la direction des service et le contrôle de l’instruction, va devenir le conseiller du commandant du corps d’armée et le coordinateur des feux des artilleries du corps et des divisions. Il a sous ses ordres :
la brigade d’artillerie comprenant les deux régiments ;
l’école [5] d’artillerie du corps d’armée, centre d’instruction des gradés et spécialistes, mais aussi centre de gestion des dépôts de matériels et musique d’artillerie (qui disparaîtra à la création des fanfares régimentaires).
L’artillerie coloniale :
En 1914 elle comprend :
3 régiments d’artillerie coloniale stationnés en France et appartenant au corps d’armée colonial (les 1er et 2ème RAC sont les régiments divisionnaires et le 3ème RAC le régiment de corps d’armée) ;
4 régiments regroupant les batteries des colonies ;
1 groupe d’artillerie colonial du Maroc (créé en 1911).
C’est dans cette configuration que l’artillerie française entre en guerre le 2 août 1914. Des besoins nouveaux vont alors se faire sentir auxquels, outre la modernisation de certains matériels, des réponses nouvelles seront apportées en organisation.
[1] L’artillerie à pied n’a pas de matériel affecté. Elle met en œuvre celui qui est en position dans les ouvrages fortifiés ou batteries de côte, ou celui composant les équipages de siège. Rappelons que ces régiments sont issus des anciens BAF (bataillons d’artillerie de forteresse) créés en 1883 ou BAP (bataillon d’artillerie à pied) à partir de 1893.
[2] les 2è et 4è régiments à pied se transforment en 2è et 4è régiment d’artillerie lourde
[3] Un de ces groupes était tracté avec l’apparition de l’automobile dans l’artillerie française.
[5] à distinguer de l’Ecole militaire d’Application de l’Artillerie de Fontainebleau créée en 1871 pour les sous-lieutenants de Polytechnique, puis les volontaires, mais qui accueille, depuis 1912, les élèves officiers et sous-officiers de l’Artillerie et les élèves officiers du Train des équipages