Le décret relatif à l’organisation des vétérans impériaux du 27 floréal an XIII (17 mai 1805) permet le renforcement du corps en portant le nombre des compagnies à 25. Ces unités de vétérans canonniers sont toujours destinées à la garde des batteries de côtes, à leur service et à l’instruction des canonniers garde-côtes. Ces compagnies sont constituées de 100 hommes dont 4 officiers (un capitaine en premier, un capitaine en second, un lieutenant en premier, un lieutenant en second), 14 sous-officiers (un sergent-major, un sergent-fourrier, quatre sergents, huit caporaux), deux tambours et quatre-vingts canonniers vétérans. Elles sont sous le commandement et l’inspection des directions d’artillerie de leur arrondissement. Mais seulement 19 compagnies pourront être mises sur pied, 18 sont opérationnelles en 1809 et 19 en avril 1814.
L’emplacement prévu de ces unités est le suivant : Nice (demi-batterie), Antibes (demi-batterie), Villefranche (demi-batterie), Monaco (demi-batterie), Saint Tropez, Iles Sainte Marguerite, iles d’Hyères, iles de la rade de Marseille, Fort du Bouc et embouchure du Rhône, Sète (demi-batterie), Collioure et Port Vendres (demi-batterie), Bayonne, Bordeaux, ile d’Oléron, ile d’Aix, ile de Ré, ile Dieu, rade de Brest, Saint Brieux, Saint Malo, Granville, Cherbourg, iles Marcouf, Le Havre, Dieppe, Boulogne, Dunkerque, Ostende (demi-batterie) et Nieuport (demi-batterie).
Des vétérans sont détachés pour servir des batteries comme celle du fort d’Enet, situé entre Fourras et l’Ile d’Aix, qui protège la ville de Rochefort. Le décret du 5 décembre 1811 confie le fort d’Enet à la Marine à compter du 1° janvier 1812, dont la batterie est armée avec un capitaine d’artillerie de Marine, trente-cinq canonniers de Marine du port de Rochefort et vingt-cinq canonniers vétérans. En janvier 1812 est créée une compagnie de canonniers vétérans de la Garde Impériale, qui existera jusqu’en 1814. Les hommes sont issus du corps de l’artillerie de la Garde Impériale.
Source : Le bouton uniforme français par Louis Fallou (Les éditions du canonnier ; 1914).
Il faut aussi noter l’existence de compagnies de canonniers sédentaires. En 1810, 28 de ces unités sont recensées. Le 18 décembre 1813, un décret impérial fixe le corps de ces canonniers sédentaires à 15 compagnies, dans les places fortes suivantes : Dunkerque, Gravelines, Calais, Bergues, Ypres, Lille, Douai, Valenciennes, Condé, Maubeuge, Philippeville, Givet, Le Quesnoy, Landrecies et Bouchain. Ces unités ne doivent faire leur service que dans ces places, sans jamais être employées en campagne. Les hommes sont issus de la garde nationale sédentaire, avec d’anciens artilleurs de terre et de mer, résidant dans ces villes, ainsi que de gens de métier pour la réparation et l’entretien du matériel. Leur organisation est la même que celle des compagnies d’artillerie de la ligne. Ces compagnies doivent être exercées au moins une fois par mois à la manœuvre et au tir au canon, sous la responsabilité d’officiers d’artillerie attachés aux directions d’artillerie, et résidant dans les dites places. Pendant les Cent-Jours (du 1° mars 1815 au 7 juillet 1815), il est dénombré environ 2070 canonniers vétérans et e 6000 canonniers sédentaires.