Histoire de l’Artillerie, subdivisions et composantes. > 2- Histoire des composantes de l’artillerie > Les canonniers vétérans (1758-1865) >
2- La révolution et le consulat (1789-1804) : les canonniers vétérans
 

En 1791, le corps des vétérans est composé de 65 compagnies de fusiliers, 17 de bas officiers et 8 de canonniers, soit 5 000 hommes environ.

Cette organisation est modifiée par l’assemblée nationale par la loi du 16 mai 1792 concernant la création des vétérans nationaux. Les 8 compagnies de canonniers invalides sont remplacées par 12 compagnies de canonniers vétérans. Elles sont composées chacune d’un capitaine, d’un lieutenant et de 48 sous-officiers et soldats, lesquels doivent tous avoir servi dans l’artillerie. Pour leur formation, de nombreux canonniers invalides sont recrutés. Ces unités servent toujours à la défense des côtes.

Pour être admis, il faut justifier de 24 ans de service révolus, et être dans l’impossibilité de servir dans l’armée active. Les militaires de ces compagnies sont considérés comme étant en activité de service. La moitié des vacances, pour les places d’officiers et sous-officiers, est donnée, dans chaque compagnie, au plus ancien officier et sous- officier du grade inférieur ; l’autre moitié aux officiers et sous-officiers de l’armée.

Ces 12 compagnies sont placées sur les côtes et les différents ports. Chacune d’elles est désignée par un numéro, et leur rang est tiré au sort. Leur uniforme consiste en un habit national, veste et culottes bleues, boutons blancs avec comme inscription « Vétéran national ».

Pour assurer le maintien en activité d’officiers d’artillerie, à qui leur âge ou leurs blessures ne permettent pas d’être employés dans l’armée de ligne, la loi du 16 fructidor an 5 (2 septembre 1797) crée, dans chaque compagnie de canonniers vétérans, un emploi de capitaine en second et un autre de lieutenant en second. Pour être admis, il faut justifier une ancienneté dans le grade de 2 années au minimum ; à défaut, le postulant est admis au grade inférieur. Ces officiers ne doivent pas être remplacés. Les emplois sont supprimés lors de la démission, de la retraite, voire au décès de ceux qui en sont pourvus.

A partir de ce moment, le nombre et la composition des compagnies de canonniers vétérans subissent de fréquentes variations, en fonction des événements et des besoins du service.

La loi du 23 fructidor an 7 (9 septembre 1799) fixe leur nombre à l3. Elles sont constituées d’un capitaine en premier, d’un capitaine en second, d’un lieutenant en premier, d’un lieutenant en second et de 68 sous-officiers et soldats. A ces 13 compagnies un arrêté des consuls, du 4 brumaire an 9 (26 octobre 1800), en ajoute une 14°, destinée à servir une batterie de canons sur l’esplanade des Invalides à Paris, commandée par le capitaine Gaudest. En annexe 1 est présenté le destin de Martin François Gaudest, engagé volontaire de 1789 dans la garde nationale parisienne, qui a terminé sa carrière comme capitaine dans l’artillerie.

Le nombre des compagnies est réduit à 13 en 1801, et il s’élève de nouveau à 14, par l’organisation de l’armée du 20 vendémiaire an 11 (12 octobre 1802). Elles sont composées chacune de 4 officiers et 73 sous-officiers et soldats. Sont admis que des hommes sortant de l’artillerie de terre ou de mer et en état d’exécuter les manœuvres. Quatre nouvelles compagnies sont ensuite créées par les arrêtés des 21 floréal (11 mai 1803) et 3 thermidor (22 juillet 1803) de la même année, ce qui en porte le total à 18.

Mais il semble que ces unités ne soient pas à plein effectif car en l’an XIII (1804-1805), les artilleurs sédentaires ne sont que 916, dont 64 officiers. Théoriquement, les 18 compagnies doivent être armées par 1386 hommes dont 72 officiers.


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