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Les appareils à mesurer les distances de tir au 19è siècle.
 

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Le commandant (er) Charles Monnet nous fait part de son étude sur le sujet.

Les appareils à mesurer les distances de tir

Du 17e au 19e siècle, l’artilleur (de campagne) est gêné lors du pointage de la pièce par la méconnaissance d’un paramètre important : la distance exacte de l’objectif. L’artilleur apprend par expérience à estimer les distances.

Pourquoi avoir autant tardé ? L’artilleur de campagne a su contourner cette difficulté en utilisant des canons à tir tendu, des techniques de tir et des munitions particulières.

La précision de l’estimation de la distance n’est pas le souci le plus important de l’artilleur, puisque les tirs se faisaient souvent à courtes distances et de but en blanc, ou à ricochet ou à boulets roulants. Ces modes de tir admettent des erreurs d’appréciation des distances. Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que les premiers appareils permettant de mesurer des distances seront en service dans l’artillerie française.

C’est l’arrivée de l’artillerie rayée au milieu du 19e siècle, qui va inciter des scientifiques et surtout des militaires à imaginer des dispositifs adaptés aux nouveaux besoins. Ces matériels seront souvent fragiles, imprécis et/ou peu pratiques. Voici ce qu’en dit l’Aide mémoire portatif de campagne de 1864 : « Si l’on possédait un instrument suffisamment exact dans ses indications jusqu’aux limites extrêmes du tir de l’artillerie, d’un usage prompt et facile, solide, portatif et d’un prix modéré, un pareil instrument serait, sans aucun doute, précieux pour les officiers en campagne. Ce problème a beaucoup exercé l’imagination des inventeurs, sans qu’ils aient pu jusqu’ici satisfaire à toutes les conditions qui viennent d’être énumérées. »

Les différents appareils proposés que sont les diastimètres, les stadias triangulaires, les télomètres Goulier les télémètres de poche Gautier, etc. ont du mal à convaincre les artilleurs.

Le chevalier Du Teil écrit en 1778 : « ... dans l’Artillerie, plus que dans toutes les autres armes, la science du coup d’œil est de la plus grande importance. [1] » Dès les débuts de l’artillerie et jusque à la fin du 19e siècle, c’est ce coup d’œil qui prévaudra lors du pointage d’une pièce et des corrections de tir. Juste avant de basculer dans le 20e siècle, un officier d’artillerie affirme : « La distance est « La distance est appréciée généralement à vue, c’est le tir lui-même qui corrige les erreurs de cette appréciation. [2] »

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Pour consulter cette étude (format PDF), cliquer ici.

[1] « De l’usage de l’artillerie nouvelle dans la guerre de campagne » par le Chevalier du Teil, major du régiment de La Fère Artillerie 1778.

[2] « L’Armée en France et à l’étranger » par le commandant Picard 1897. Le chef d’escadron Picard a été affecté au service historique de l’état-major de l’armée.


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