Les Artilleurs et les Traditions > Tome A - Les artilleurs > 3- Témoignages d’artilleurs au combat > Mémorial (1914-1918) d’artilleurs Poitevins >
Témoignages recueillis dans 3 livres
 
(JPG)

Lettres de Raoul BOUCHET publiées par son petit-fils Jean-Pierre FENDLER [1].

Ces lettres révèlent comme celles d’autres jeunes sous officiers du 20e RAC morts pour la France en 1916, une grande détermination et la foi en la Victoire.

11 mai 1916 = hécatombe au 20e RAC

(JPG)

1ère partie : le 3e groupe du 20e RAC à ESNES (17 avril au 11 mai 1916)

(JPG)
(JPG)

Du 17 au 19 avril 1916 les batteries du groupe LAZARD (7e 8e et 9e) relèvent celles du 8e RAC.

Le 3eme groupe du 20e RAC est sous les ordres du chef d’escadron Paul Adrien LAZARD issu de l’école Polytechnique

La 7e batterie sous les ordres du capitaine Naud, avec 2 officiers chefs de section, les sous-lieutenant GELOT et FREZOT. Le premier ancien sous-officier sorti du rang, le second Louis FREZOT (classe 1912) élève de l’Ecole Centrale.

Le maréchal des logis René GUYON (Classe 1912), sous officier depuis le 20 août 1914.

André ALLIGANT originaire de Moutonneau (16) qui sera promu le maréchal des logis le matin du jour fatidique...

2ème partie : 11 mai 1916, 17 heures...

Ce croquis dressé en 1919 par le sous-lieutenant Pierre MAITRE du 23e RAC représente la position de la 4e batterie du 23e RAC en mai-juin 1916 à la lisière du bois d’Esnes, près de la cote 309, donc à 800m au Sud-Ouest de la 7ème batterie du 20e. On imagine que chaque batterie de 75 avait à peu près ce dispositif.

Ceci permet de comprendre le destin des hommes réfugiés dans la "sape des hommes", 4 à 5m sous terre...

(JPG)

4 pièces en batterie face au Nord ; abri de bombardement pour les servants et chefs de pièces ; casemate des officiers ; observatoire.

-o-

Un obus de 380 s’abat sur la sape des hommes

Extrait des carnets de guerre de Pierre GRISON, lieutenant d’artillerie (l’Harmattan 1999)

(JPG)

11 mai 1916

  • J’apprends que la 7e été marmitée par des obus de très gros calibre.
    Dix-sept hommes ont été ensevelis ainsi que le pauvre FREZOT.
    THEAUD notre brigadier éclaireur a été tué aussi.
    Le groupe commence a être bien touché.
  • Dans une lettre du chef d’escadron LAZARD adressée au père d’André ALLIGANT, il est fait état de 25 hommes ensevelis. Le capitaine NAUD et le sous-lieutenant GELOT se sont employés à dégager les hommes ensevelis dans la sape : on déplore 19 morts.

Le plan de la sape figurant en tête de cette rubrique provient des archives de la famille du sous-lieutenant Jean BOUTIBONNES du 23e RAC. Celui-ci sera tué le 11 juin 1916 soit 1 mois jour pour jour après les hommes du 20e RAC. Sa dépouille sera transportée à travers la forêt, par la ferme des Verrieres, jusqu’au cimetière de BROCOURT. Le curé de BROCOURT atteste que la tombe est entretenue et fleurie par une jeune fille du village.

II en fut certainement de même pour nos chers disparus.

AndréALLIGANTmaréchal des logis
AlfredBRUZEAU2e canonnier servant
JulesBUJAUD 2e canonnier servant
Jean-Baptiste CHABOT 1er canonnier servant
AlbertCOLAS 1er canonnier servant
LouisFREZOTsous-lieutenant
LouisFUSYmaître pointeur
RaoulGALAISmaître pointeur
RenéGUYONmaréchal des logis
LéonHAMONT2e canonnier servant
MarcelJOUBERT2e canonnier servant
MauriceLAMBERTbrigadier
AdrienMARTIN2e canonnier servant
MariusPACQUETEAUmaître pointeur
Jean-BaptistePAQUETmaître pointeur
FrançoisQUERIAUD2e canonnier servant
ClodomirBOUDARD2e canonnier servant
HenriSUBILEAU2e canonnier conducteur
AlexandreTHEAUDbrigadier

(JPG)

-o-

Extrait de "Brabant et Brocourt pendant la grande guerre"
de Marcel HUSSENET, curé de Brocourt

..."Parfois au moment des grandes attaques, nous vîmes passer 10 à 15 corps portés sur des civières et accompagnés d’un certain nombre de soldats rendant les honneurs à leurs camarades. Ce furent de bien tristes journées que celles-là d’autant plus que des bruits alarmants circulaient au sujet de l’avance des Allemands.

Au loin, en guise de glas funèbre, la canonnade se faisait entendre, jetant sa note lugubre sur la cérémonie des funérailles, rendue, de ce fait, plus impressionnante. La voix du canon remplaçait la voix des cloches au moment même où les corps des petits soldats de France étaient confiés à la terre qu’ils avaient juré de défendre jusqu’au sacrifice complet de leur vie"...

Le 19 juillet 1916, le curé de Brocourt écrivait au père d’un jeune officier tué à Esnes le 11 juin 1916 : "une pieuse jeune fille de Brocourt se charge de l’entretien des tombes" .

[1] celui-ci n’a pas eu accès au J.M.O. de la 3e batterie suite à une erreur de classement des archives militaires. En effet ledit JMO figure sous le titre "une ( ?) batterie de l’AD17" !


____________

Base documentaire des Artilleurs