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Les Mémoires de Gaston J. DESSORNES
 

Les mémoires d’un radariste : Gaston J.Dessornes

Les matériels DEM et RADAR de l’Artillerie Française. 1935 -2015

L’auteur de ces articles, très illustrés, nous fait découvrir les matériels de détection électromagnétiques et les radars de l’artillerie française, d’abord de l’artillerie sol-air [1], puis de l’artillerie de campagne (ou artillerie sol-sol) qui tire profit de ces avancées technologiques pour la surveillance terrestre du champ de bataille, l’acquisition tous temps des objectifs à l’horizon visible, la localisation et la prise à partie de l’artillerie adverse [2] .

Il nous fait un rappel sur l’origine de la nouvelle menace, créée par les aéronefs (puis les avions). Il fait état des différentes manifestations d’une présence d’un objet volant dans tous les spectres sensoriels (humains puis techniques), afin de pouvoir alerter les militaires et civils (« Alerte avions ») puis procéder à l’interception de l’agresseur après son identification (IFF).

Il nous trace l’historique des avancées internationales majeures depuis 1914 jusqu’à, la 2ème Guerre mondiale, époque où le canon est le seul moyen d’attaque. Puis il poursuit son étude sur les systèmes couplés à un nouveau mode d’interception : le missile. Des systèmes d’armes se constituent et se succèdent : le PARCA, le NIKE, le HAWK, le ROLAND.

Faites la découverte de ces remarquables documents, parfois teinté d’un peu d’humour, consacrés dans l’ordre :

  • A l’artillerie sol-air, uniquement, pour la prise à partie de l’ennemi aérien, sous toutes ses formes et aux performances sans cesse augmentées : cliquer ici .
  • Plus généralement à l’artillerie sol-air et, dans la continuité, à l’artillerie sol-sol (de campagne) pour la surveillance terrestre, l’acquisition d’objectif, la contre-batterie et les relevés météorologiques : cliquer ici .
  • Enfin, il nous donne les raisons et les techniques de mises en œuvre de l’identification de l’ennemi aérien : cliquer ici .

Les Projecteurs Militaires en France : 1862-1962

Dans ce document, Gaston J. Dessornes fait le point général sur l’usage qui a pu être fait des projecteurs pendant un siècle. La Révolution industrielle sous Napoléon III apporte deux nouveaux moyens d’éclairage : la lampe à carbure (sorte de chalumeau) et à l’électricité qui, fournie par des dynamos, commence à intéresser les militaires et les marins, mais aussi les paysans pour moissonner de nuit... Le Génie en fait usage pendant le siège de Paris en 1871, éclairant jusqu’à 8 ou 10km... Puis non seulement on éclaire, mais aussi on aveugle l’adversaire... avec des lampes à incandescence et des lampes à arc voltaïque. Les fantassins et les artilleurs s’équipent de ces matériels et les motorisent. On utilise aussi les projecteurs à acétylène et oxyacétylène dans les fortifications Séré des Rivières. On les utilise aussi dans les tranchées pendant la guerre 1914-1918... Les transmetteurs utilisaient les projecteurs en télégraphie.

C’est à partir de 1915 qu’on les utilise en DCA, les aviateurs pour éclairer les champs d’atterrissage. Il en va ainsi jusqu’à la seconde GM. La ligne Maginot en est équipée. En campagne, on couple les projecteurs avec des radars pour aider à suivre les avions "accrochés". Après l’armistice de 1940, les unités françaises libres s’équiperont de matériels américains. Pendant la guerre d’Algérie, on utilise les projecteurs sur les barrages électrifiés.

Ils seront abandonnés par l’artillerie sol-air en 1953 et seront remplacés par les radars.

Découvrez cette histoire passionnante, toujours bien illustrée :

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DÉCISION :
Parca ou Nike-Ajax ou Hawk ?

Gaston Dessornes nous fait part de son vécu quand il s’est agi de savoir qui allait garder la maîtrise des systèmes de missiles (français puis américains) qui se sont succédé : l’armée de terre ou l’armée de l’air ? Une unité démarquée des FTA, le 721e GAG devait être créé pour accueillir le NIKE, mais fut démantelée au profit de l’armée de l’air. La même chose devait se reproduire avec le transfert des missiles intercontinentaux, pourtant mis au point par les artilleurs au Sahara. Puis à la fin de la mission du HAWK, son successeur le SAMP/T devait passer à l’armée de l’air .

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Missiles Balistiques Antiaériens. 1915-2000

Le mot MISSILE est ici utilisé d’une manière interchangeable pour désigner roquettes, engins, fusées, obus-fusées, projectiles autopropulsés ou toutes autres munitions antiaériennes balistiques ou guidées. Les officiels français ont longtemps cherché à éviter l’emploi du mot « roquette » qui pouvait suggérer une origine allemande ou anglaise (elle ne l’est pas) et surtout celui de « missile » d’origine américaine (qui ne l’est pas non plus !).

Bien avant les missiles antiaériens Nike, Parca, Hawk, Crotale, Mistral, Roland et Aster qui ont équipé l’Armée Française après le deuxième conflit mondial, avant même les travaux pratiques de Jean-Jacques Barré au Larzac en 1942, le principe du tir antiaérien avec des fusées avait préoccupé les chercheurs militaires.

Pour découvrir ces « missiles », cliquer ici.

Les hommes du 721ème GAG.

La décision d’armer la France de missiles sol-air américains AJAX prise, commença alors la recherche de personnels susceptibles de satisfaire les exigences des autorités américaines. Une quinzaine d’années auparavant l’Armée Américaine avait instruit les Français (Terre, Air et Marine) en Floride sur les radars SCR- 268 et SCR-270, le très secret radar SCR-584 et l’IFF. On avait pris en compte l’expérience passée.

Des documents indiquent qu’il était prévu l’instruction de 360 stagiaires dans diverses écoles américaines dont 230 à Fort Bliss et 30 à Fort Belvoir. Encore faut-il ajouter une quarantaine de stagiaires à l’arsenal de Redstone et dix à Fort Gordon. C’est donc plus de 410 militaires qui seront envoyés aux USA pour le stage Ajax. Un quart du personnel sera issu de l’Armée de l’Air.

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C’est, semble-t-il, la première fois que des unités constituées de l’Armée française, en tant que telles, sont instruites par des étrangers à l’étranger80. Il faut remonter à 1943, après la conférence d’Anfa au Maroc, pour voir semblable situation. Encore ne concernait-elle que des sous-officiers et des officiers subalternes chefs de pelotons d’unités blindées et d’artillerie portée81. L’instruction finale Nike est dispensée en situation opérationnelle mettant chacun dans son rôle d’officier ou d’exécutant ; les batteries manoeuvrent alors sous la supervision d’instructeurs américains. L’expérience Nike sera renouvelée plus tard avec succès pour les unités Hawk du 401e et du 402e RAA.

Pour aller à la découverte de ce document passionnant de 109 pages, cliquer ici.

Des techniques et des technologies porteuses d’avenir

La force d’innovation apporte le maximum d’atouts à la défense sol-air, et aide à conserver la suprématie sur l’adversaire que confèrent les nouvelles techniques et les nouvelles technologies.

Les appareils de préparation du tir, aux performances de plus en plus précises pour prendre en compte tous les paramètres influents, sont les premiers calculateurs analogiques à être utilisés. Traduisant des grandeurs physiques en signaux électriques, ils permettent alors de réaliser des modules capables de piloter de servomécanismes, agissant sur des commandes assistées permettant des pointages rapides pour un tir de plus en plus précis. C’est le début de l’utilisation d’automatismes parfaitement asservis.

Pour « piloter » ces automatismes, l’officier de tir dispose de consoles et d’écrans qui lui permettent d’éclairer sa décision, en y rassemblant tous les paramètres de situation techniques et tactiques. Les données relatives aux senseurs et aux effecteurs arrivent à ce niveau.

Pour arriver à ce stade, il a fallu procéder à « des tas d’innovation diverses, en métallurgie, en physique, en chimie... ». « On invente la cybernétique, l’ergonomie, les automatismes, les asservissements, les chaines cinématiques, la robotique, les joints tournants HF, les guides d’ondes centimétriques, les faisceaux tournants, le téléaffichage... » qui vont avoir des développements extraordinaires. On va aussi découvrir l’influence de l’électromagnétisme sur les organismes vivants... Par exemple, le magnétron, pièce maîtresse des radars, annonce la naissance du four à micro-ondes de nos cuisines.

La transmission des données, entre les éléments de la toile constituée par une unité de défense sol-air, préfigure l’organisation interne des futurs ordinateurs portables. La communication entre tous les acteurs de la défense sol-air annonce l’arrivée de l’internet. Et puis bien d’autres inventions suivront qui intéresseront tant le milieu civil que militaire...

C’est le début de la guerre des boutons où l’homme et la machine deviennent interdépendants. C’est ce que veut nous faire découvrir Gaston J.DESSORNES dans un document très technique, particulièrement bien illustré que vous êtes invités à parcourir : cliquer ici.

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Voir aussi les écrits, sur sites externes, de Gaston J. Dessornes :

  • Sur le système d’arme NIKE en France : cliquer ici ;
  • French Army Air Defense Missiles Nike & Hawk : cliquer ici.

[1] Le terme d’artillerie sol-air a été précédé historiquement par la DCA (défense contre aéronef, puis défense contre avion), puis l’AAA ou AA (artillerie anti-aérienne, puis FTA (Forces terrestres antiaériennes), puis DAT (défense aérienne du territoire, enfin on a combiné l’ensemble en FTA-DA.

[2] L’aide à la topographie n’est pas évoquée, notamment pour la mesure des distances


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