Louis-Napoléon Bonaparte avait, durant son exil en Suisse, suivi les cours de l’École d’application de l’artillerie et du génie, dirigée par le général Dufour. Ce dernier était entré à l’École polytechnique en 1807, alors que Genève faisait partie de la France. Il était devenu officier français. Mis en disponibilité en 1815, il était revenu en Suisse.
Quant à Louis-Napoléon, citoyen de Thurgovie, il avait été nommé capitaine de l’armée fédérale en 1834. Il avait même publié un Manuel d’artillerie à l’usage des officiers de la République helvétique.
En mars 1850, il fit présenter au comité un projet de nouveau système d’artillerie de campagne substituant (comme l’avait suggéré Paixhans en 1822), un canon-obusier de 12 (121 mm) sur affût de 8, aux canons de 8 et de 12 et aux deux obusiers du système Valée. On remplacerait ainsi par quatre projectiles (boulet, obus, Shrapnel et boîte à mitraille), les huit projectiles correspondants des matériels alors en service, avec un seul affût au lieu des deux affûts de 8 et de 12 des canons et obusiers.
Ce matériel fut soumis à des essais prolongés qui furent concluants et, le Prince Président ayant accédé à l’Empire, on adopta, en janvier 1853, l’organisation suivante :
Le canon-obusier se comporta bien en Crimée, où on le désigna comme "le canon de l’Empereur". Il ne présentait qu’un faible progrès et il avait pris une grande partie du travail des établissements et des crédits.