L’adoption des matériels Valée amène à modifier l’organisation de l’artillerie : par ordonnance royale du 5 août 1829 la batterie, sous les ordres d’un capitaine, réunit la compagnie d’artillerie (matériel et servants) et les éléments de traction hippomobile jusqu’alors fournis par le train d’artillerie. Il ne sera plus question de compagnies dans les régiments d’artillerie ; elles subsisteront dans les unités de pontonniers, du train d’artillerie et d’ouvriers.
Ces batteries de 6 pièces (4 canons et 2 obusiers) sont de trois types .
La première Restauration avait conservé 14 régiments d’artillerie :
L’adoption d’un matériel plus souple et plus mobile amène, en 1829, à constituer des régiments d’artillerie comprenant les trois types de batterie :
Il existait, de plus, des unités non enrégimentées : pontonniers, ouvriers, parcs.
Leurs besoins en attelages, de même que ceux de l’artillerie à pied, étaient fournis par les restes du train de l’artillerie, qui prit le nom de Train des parcs.
L’artillerie, dont Louis XVIII avait, en 1815, confirmé la préséance sur les autres armes, avait un uniforme de couleur bleue sur lequel les parements, retroussis, liserés et passepoils se détachaient en rouge écarlate.
Depuis 1794, l’artillerie à cheval avait remplacé le chapeau par le shako, que toute l’artillerie adopta en 1807. Sur le côté du pantalon, la même artillerie à cheval portait depuis 1807 une bande écarlate, et en 1820 1’artillerie à pied porta un passepoil écarlate.
A partir de la constitution (en 1829) de régiments dans lesquels l’habit doit être uniforme, l’artillerie aura la même tenue bleue (qui foncera jusqu’à paraître noire) avec passepoil et double bande écarlates au pantalon, déjà portés par la Garde royale et, à partir de 1823, par l’Ecole polytechnique.
Toute l’artillerie adopte également, à cette date, les grades et appellations de la cavalerie déjà en usage dans l’artillerie à cheval, dont le prestige fait un modèle ; mais un groupement de batteries, étant considéré comme un escadron, est commandé par un chef d’escadron, alors que l’escadron de cavalerie est commandé par un capitaine et qu’un groupe d’escadrons est aux ordres d’un chef d’escadrons.
Le régiment est surtout une unité d’administration et d’instruction. En cas d’hostilités les batteries sont réparties dans les divisions. Les chefs d’escadron comptent à l’état-major du régiment, dont le colonel les emploie « au mieux ». En fait ils ont un rôle effacé, si bien que longtemps encore les artilleurs chanteront :
« Je m’demand’rai jusqu’à ma r ’traite
« A quoi sert le chef d’escadron ».