L’organisation de l’Artillerie > Tome B- Approches détaillées > 6- Organisation du XIXè siécle > B- L’artillerie des deux Restaurations (entre deux Empires) > L’artillerie de la restauration >
4- Organisation de l’artillerie - l’Arme
 

L’organisation de l’Artillerie - L’Arme

L’adoption des matériels Valée amène à modifier l’organisation de l’artillerie : par ordonnance royale du 5 août 1829 la batterie, sous les ordres d’un capitaine, réunit la compagnie d’artillerie (matériel et servants) et les éléments de traction hippomobile jusqu’alors fournis par le train d’artillerie. Il ne sera plus question de compagnies dans les régiments d’artillerie ; elles subsisteront dans les unités de pontonniers, du train d’artillerie et d’ouvriers.

Ces batteries de 6 pièces (4 canons et 2 obusiers) sont de trois types .

  • des batteries à cheval, dont les servants sont à cheval ;
  • des batteries montées, dont les servants sont assis sur les coffres d’avant-train du nouveau matériel ,
  • des batteries à pied, dont les servants sont à pied.

La première Restauration avait conservé 14 régiments d’artillerie :

  • un régiment à pied de la Garde royale et 8 régiments à pied portant le nom de leur garnison : La Fère, Metz, Valence, Auxonne, Strasbourg, Douai, dans l’ordre de préséance, héritiers des régiments du Royal artillerie, plus les régiments de Toulouse et de Rennes provenant de corps de troupe des Colonies, formés en 1762 et 1784 par prélèvement sur le Royal Artillerie et devenus en 1791 les 7e et 8e régiments de canonniers. Ces régiments reprendront en 1820 leurs numéros de 1 à 8 dans l’ordre de préséance ;
  • un régiment à cheval de la Garde royale et 4 régiments à cheval (La Fère, Rennes, Strasbourg, Toulouse) provenant des régiments à cheval de 1794 ; ils reprendront, eux aussi, leur numéro en 1820.

L’adoption d’un matériel plus souple et plus mobile amène, en 1829, à constituer des régiments d’artillerie comprenant les trois types de batterie :

  • le régiment d’artillerie de la Garde à 3 batteries à cheval et 5 à pied ;
  • 10 régiments d’artillerie à 16 batteries, 3 à cheval, 6 montées, 7 à pied, toutes à 6 pièces (4 canons, 2 obusiers).

Il existait, de plus, des unités non enrégimentées : pontonniers, ouvriers, parcs.

Leurs besoins en attelages, de même que ceux de l’artillerie à pied, étaient fournis par les restes du train de l’artillerie, qui prit le nom de Train des parcs.

L’artillerie, dont Louis XVIII avait, en 1815, confirmé la préséance sur les autres armes, avait un uniforme de couleur bleue sur lequel les parements, retroussis, liserés et passepoils se détachaient en rouge écarlate.

Depuis 1794, l’artillerie à cheval avait remplacé le chapeau par le shako, que toute l’artillerie adopta en 1807. Sur le côté du pantalon, la même artillerie à cheval portait depuis 1807 une bande écarlate, et en 1820 1’artillerie à pied porta un passepoil écarlate.

A partir de la constitution (en 1829) de régiments dans lesquels l’habit doit être uniforme, l’artillerie aura la même tenue bleue (qui foncera jusqu’à paraître noire) avec passepoil et double bande écarlates au pantalon, déjà portés par la Garde royale et, à partir de 1823, par l’Ecole polytechnique.

Toute l’artillerie adopte également, à cette date, les grades et appellations de la cavalerie déjà en usage dans l’artillerie à cheval, dont le prestige fait un modèle ; mais un groupement de batteries, étant considéré comme un escadron, est commandé par un chef d’escadron, alors que l’escadron de cavalerie est commandé par un capitaine et qu’un groupe d’escadrons est aux ordres d’un chef d’escadrons.

Le régiment est surtout une unité d’administration et d’instruction. En cas d’hostilités les batteries sont réparties dans les divisions. Les chefs d’escadron comptent à l’état-major du régiment, dont le colonel les emploie « au mieux ». En fait ils ont un rôle effacé, si bien que longtemps encore les artilleurs chanteront :

« Je m’demand’rai jusqu’à ma r ’traite
« A quoi sert le chef d’escadron ».


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