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6- Le cas particulier de l’artillerie de la Marine (suite)
 

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Cet article apporte la suite d’un précédent qui traite de cette artillerie depuis son origine.

Les évolutions sous la République et l’Empire

En 1792, la Marine est dotée de quatre régiments d’infanterie et d’une artillerie composée d’un état-major général (un général inspecteur et une vingtaine d’officiers) et de deux régiments qui ont été formés par le Corps royal des colonies (devenu 8e régiment de canonniers) et le Corps royal des canonniers-matelots. Les artilleurs prennent le service des forts et batteries et ont autorité sur toute l’artillerie des ports.

Lors du siège de Toulon, en 1793, l’artillerie de la marine, enfermée dans la ville, prit parti avec la population, contre la Convention. Craignant un danger venant de ces garnisons permanentes dans les villes « peu sûres » de Toulon et de Brest, la Convention supprima en 1794 les régiments de la marine ; le 8e régiment de canonniers passa à l’armée. Les canonniers, déclarés « inciviques », furent remplacés par des « volontaires nationaux » non instruits et peu disciplinés. Le résultat fut l’infériorité navale de la France face à l’Angleterre, malgré la qualité de ses bateaux.

Pour réagir, on constitue, fin 1795, un Corps d’artillerie de la marine. Sa mise sur pied est difficile. Ses meilleurs éléments seront choisis pour prendre part à l’expédition d’Egypte, dont un petit nombre seulement reviendra.

En 1802, Bonaparte décide que l’École polytechnique fournira à l’artillerie de la marine des officiers qui suivront pendant un an les cours de l’École d’application de Metz avec leurs camarades de l’artillerie de terre, puis passeront une année à Brest « pour s’instruire sur le service à la mer ». Malheureusement, ce décret de 1802 prit effet seulement en 1807, après Trafalgar.

En 1804, le corps devient le Corps impérial de l’artillerie de la marine.

Après Trafalgar, la flotte française n’effectuera plus de sortie groupée. En raison de la crise des effectifs de la Grande Armée, des officiers du corps seront détachés dans les régiments de marins combattant à terre ; et finalement, en février 1813, les quatre régiments d’artillerie de la marine passeront à la Guerre. Ils seront employés comme infanterie dans toutes les batailles, jusqu’à la défense de Paris.

De 17 000 artilleurs de la marine qui étaient allés combattre au-delà du Rhin, il restera 650 combattants le 5 mai 1814.

En 1814, à la première Restauration, le Corps royal de l’artillerie de la Marine rappelle les éléments détachés auxquels le roi rend hommage en ces termes : "Nous avons vu avec satisfaction que ce corps, quoique distrait de sa destination ordinaire, ne s’en était pas moins distingué dans toutes les occasions par sa bravoure et sa discipline..."

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En 1816, apparaît le Corps royal d’artillerie de la Marine destiné au service à bord et aux colonies. Il doit comprendre 2 officiers généraux, des directions d’artilleries, 5 compagnies d’ouvriers et 5 d’apprentis, plus 8 bataillons à 6 compagnies. En 1822, la marine déclarera que ces troupes d’artillerie ne sont pas indispensables à bord et les réduira de moitié, ce qui ne l’empêchera pas , pour l’intervention en Espagne, de demander l’embarquement de détachements d’artillerie sur ses navires.

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La suite de l’histoire de l’artillerie de la marine sera développée, sous le règne de Louis-Philippe. On y verra une coopération renforcée avec l’artillerie de terre, notamment au Polygone de Gâvres, près de Lorient, installé le 1er mai 1830.


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