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2- Les combats de l’artillerie du 1er Empire - Les sièges.
 

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De cette période on connaît la légende de la canonnade de la fin de la bataille d’Austerlitz où, selon le Bulletin de la Grande Armée, l’artillerie, tirant à boulets rouges, aurait fait fondre les étangs gelés et jeté vingt mille hommes dans l’eau. On connaît aussi l’action héroïque des pontonniers d’Éblé pour le franchissement de la Berezina. Si le premier fait relève de l’imagination (il n’y a pas eu dix noyés), le second, on le verra plus loin, est historique.

Les combats

Habituellement l’artillerie jouait simplement son rôle normal ; mais on pourrait citer beaucoup d’interventions exceptionnelles. Par exemple, lors de la marche sur Vienne après Ulm (1805), le maréchal Mortier couvrait, sur la rive gauche du Danube, le gros de la Grande Armée. Il s’est trouvé, avec la seule division Gazan, séparé des autres divisions de son corps d’armée. En raison du mauvais état des chemins, l’artillerie de Gazan avait été embarquée sur une flottille qui descendait le Danube. Les Russes de Kutusoff qui, à l’annonce de la capitulation d’Ulm, se repliaient pour couvrir Vienne sur cette rive du Danube, s’aperçurent de la situation aventurée de la division Gazan. Ils l’attaquèrent à 40 000 hommes contre 5 000. Fabvier, qui com- mandait l’artillerie de Gazan, fit débarquer en toute hâte son matériel et ouvrit le feu. Il causa tant de ravages chez les Russes que ceux-ci portèrent tous leurs efforts contre cette artillerie. Il ne restait à Fabvier plus qu’une ou deux pièces en état de tirer lorsque la division Dupont, accourue à marches forcées au bruit du combat, vint faire sa jonction avec les restes de la division Gazan. Ceux-ci purent se dégager.

D’autres exemples sont plus du type habituel de l’intervention de l’artillerie. A Austerlitz (1805), l’artillerie s’est distinguée sous le commandement de deux artilleurs de qualité, Sénarmont et Lariboisière. Le premier, sur la gauche du dispositif français, soutint la dure lutte du corps d’armée de Lannes pour arrêter les Russes de Bagration qui arrivaient d’Olmütz. Le second commandait l’artillerie de Soult, chargé d’enlever ce plateau de Pratzen qui, laissé vide par les Austro-Russes, allait devenir la clef de la bataille. Voyant le danger, Kutusoff avait lancé une contre-attaque pour reprendre le plateau. Alors, le général Thiébault masque, par l’infanterie de sa brigade, l’artillerie (six pièces de 12 et trois de 6) mise à sa disposition. Auprès de chaque pièce sont déposés dix boulets et dix cartouches à mitraille pour que le tir soit aussi nourri que possible. Quand l’ennemi arrive à une vingtaine de mètres, les pièces sont démasquées, leur feu bloque la contre-attaque, et la victoire est, dès lors, assurée. Lariboisière poussera en avant son artillerie qui, tirant jusqu’au maximum de portée, transformera la retraite de l’ennemi en déroute.

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La « grande batterie » qui, à la veille d’Iéna (1806) a été hissée à grand peine sur les hauteurs du Landgrafenberg, soutient la bataille. Les compagnies à cheval du corps d’armée de Lannes, au galop, jettent leurs pièces en avant de l’infanterie, ouvrent le feu à 150 mètres et précipitent la débandade de l’arrière-garde de Hohenlohe. Pendant ce temps, à Auerstaedt, le seul corps d’armée de Davout a rencontré le gros de l’armée prussienne. A l’appel de la division Friant, plusieurs compagnies d’artillerie à cheval sont arrivées au galop et, tirant à courte portée sur l’ennemi déjà en désordre, ont grandement contribué à le mettre en fuite. D’où la victoire, dite d’Iéna.

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A Eylau (1807) les Russes, informés de la manœuvre que projetait l’Empereur par la capture d’un officier porteur de ses ordres à Bernadotte, attendent les Français. Ils disposent d’une sérieuse supériorité numérique en artillerie (300 bouches à feu contre 200). Sénarmont, qui commande l’artillerie du corps d’ Augereau chargé de l’attaque, voyant ses batteries « maltraitées », décide de les pousser à 500 mètres en avant. Ainsi l’artillerie russe ne bénéficie plus de la portée plus grande de son matériel. Dès lors, c’est l’artillerie d’Augereau qui, à son tour, fait de terribles ravages chez l’ennemi, et l’action de la cavalerie complète celle de l’artillerie.

A Friedland (14 juin) le corps d’armée de Ney ayant été arrêté par les feux de l’artillerie et par une charge de cavalerie russes, Napoléon avait lancé en avant le corps de Victor, dont Sénarmont était devenu l’artilleur. Celui-ci avait formé deux batteries de quinze pièces qu’il avait poussées initialement à 500 mètres de l’ennemi, aux deux ailes du corps. Ainsi leurs feux pourraient se croiser afin de « détruire, si c’était possible, les batteries de l’ennemi, et surtout ses masses » (rapport de Sénarmont). Après une ou deux décharges les pièces furent poussées à la prolonge jusqu’à 200 ou 300 mètres, voire 100, de la ligne russe, « ne tirant plus qu’à mitraille » jusqu’à la retraite de l’ennemi qui eut « une perte immense d’hommes ». On raconte que Napoléon, surpris de voir les pièces poussées aussi près de l’ennemi, envoya un aide de camp en demander la raison. « Laissez-moi faire avec mes canonniers, aurait dit Sénarmont, je réponds de tout. » Quand l’aide de camp lui communiqua cette réponse, l’Empereur, qui voyait l’heureux résultat de la manœuvre, aurait dit en souriant : « Ces artilleurs sont de mauvaises têtes, laissons-les faire. » L’action des « mauvaises têtes » avait été décisive.

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En 1809, pendant la marche sur Vienne, le 21 avril, à Landshut, c’est en faisant arriver au galop des unités d’artillerie que Lannes achève la victoire. Le 22, Davout est aux prises à Eckmühl avec l’archiduc Charles. Comme une charge de la cavalerie autrichienne tente de faire une trouée, il la fait balayer par l’artillerie de la division Morand. Il sera prince d’Eckmühl. Devant Ratisbonne, l’artillerie de Lannes, arrivée au galop et renforcée de huit pièces qu’amène Songis, refoule les Autrichiens, puis, avec l’artillerie de Davout, fait, dans les murs de la ville, la brèche qui permet l’assaut victorieux.

A Wagram, Napoléon dispose de 550 bouches à feu, dont une partie vient de l’arsenal de Vienne. Une première tentative pour livrer bataille sur la rive gauche du Danube ayant échoué, Napoléon a décidé de fortifier l’île Lobau, vaste et boisée, séparée de la rive gauche par un bras étroit. « Plus de cent pièces, dont trente du plus fort calibre », écrit le général Mathieu-Dumas, y furent mises en position. Le 4 juillet à midi elles ouvrent le feu sur la rive gauche et réduisent au silence l’artillerie autrichienne. Des ponts préparés sont lancés sur le petit bras et franchis, le 5, par la Garde. Le 6, vers dix heures, Lauriston, commandant l’artillerie de la Garde, reçoit l’ordre de se porter en avant. Son artillerie à pied (Drouot), puis son artillerie à cheval (d’Aboville, l’un des fils de l’artilleur de Rochambeau), enfin quarante pièces prélevées sur les divers corps d’armée, dépassent la première ligne et se mettent rapidement en batterie sur l’alignement indiqué par Drouot. Mathieu-Dumas raconte que « les canonniers s’écrièrent : cent pas plus près, et traînèrent leurs pièces en descendant le mamelon » où elles se trouvaient. Cette formidable batterie, « véritable charge d’artillerie, écrit un témoin, décida du sort de la journée » en permettant de lancer la colonne Macdonald. Napoléon demanda : « Où est Drouot ? Allons, les pièces de la Garde ! Il faut à tout prix soutenir la colonne. Drouot, 10000 boulets ! Écrasez les masses de l’ennemi. »

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A la Moskowa (1812) les Russes étaient établis sur une position défensive équipée de nombreuses redoutes dont la principale, la « grande redoute », au centre, était armée de 21 canons. Pour contrebattre ces redoutes Napoléon fit installer trois batteries formées par les pièces de l’artillerie de la Garde complétées par des bouches à feu prélevées sur trois corps d’armée : au total 110 canons et 16 obusiers. Comme il voulait porter son effort sur le centre du dispositif russe, une de ces batteries fut placée en face de la grande redoute, les deux autres à droite. Au lever du jour on constata que la batterie la plus à droite, où se trouvait l’artillerie à pied de la Garde commandée par Drouot, était trop éloignée pour que son tir fut efficace. Sur l’ordre de Sorbier les pièces furent poussées en avant, à découvert.

La bataille commença par la prise du village de Borodino par le corps du prince Eugène. Borodino pris, Davout attaqua au centre avec trente canons en tête. Soutenu par Ney, il s’empara des hauteurs de Séménefskoïe, ce qui permit au prince Eugène d’enlever la grande redoute. Kutusoff lança alors une violente contre-attaque qui reprit la grande redoute. Mais Sorbier avait fait pousser 80 pièces sur les hauteurs conquises par Davout et Ney. Leur tir brisa la charge de la cavalerie russe, puis arrêta l’avance de l’infanterie dont elles firent, écrit Ségur, un massacre effroyable. La journée se termina par une longue canonnade. Pendant plusieurs heures, près de 400 bouches à feu tirèrent sur les Russes massés sur le fond du champ de bataille qui, comme l’écrit Thiers, « persistèrent à se tenir en ligne sous cette épouvantable canonnade, perdant des milliers d’homme sans s’ébranler ».

Ce fut la plus forte canonnade des batailles de l’Empire. Les estimations concernant la consommation de munitions vont de 45 000 coups à 120 000 (Napoléon à Saint-Hélène) et même à plus de 130000 (duchesse d’Abrantès). L’estimation de Gourgaud, aide de camp de l’Empereur, plus de 91 000 coups, paraît la plus vraisemblable. Comme on avait consommé aussi plus d’un million et demi de cartouches d’infanterie, il était nécessaire de recompléter les approvisionnements. Lariboisière obtint de l’Empereur que les cinq à huit cents chevaux affectés au transport des équipages de pont fussent mis à sa disposition, car le trajet jusqu’à Moscou ne comportait pas le franchissement de cours d’eau importants. Les équipages de pont furent donc laissés à Smolensk. Ainsi, une fois à Moscou, on disposa encore de 350 coups par pièce : « Cela fait l’éloge, disait Napoléon à Sainte-Hélène, des généraux Lariboisière et Éblé. »

Après Moscou, pendant la retraite, les moyens de feu de l’artillerie ne cessèrent de s’amenuiser par suite des énormes pertes en chevaux. Napoléon, pour ne pas laisser de trophées à l’adversaire, avait initialement donné l’ordre d’abandonner les caissons de munitions plutôt que les bouches à feu. Sur les instances de Lariboisière, il finit par revenir sur cette décision politique et bien peu militaire. Mais le mal était fait : à Wiazma, le 3 novembre, faute de munitions, Davout ne pouvait plus utiliser que 40 pièces sur les 127 qu’il avait traînées jusque-là.

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Hâtivement reconstituée, l’artillerie prend une part importante à la campagne de 1813. A Lützen (2 mai) Napoléon donne à Drouot, devenu un de ses aides de camp, le commandement d’une batterie de 80 pièces qui prend de front la cavalerie alliée en train d’attaquer le corps de Marmont. Cette batterie se porte au galop en avant de la Vieille Garde. Alors, écrasant de son feu à la fois la cavalerie et l’infanterie ennemies, elle décide de leur retraite.

A Dresde, le 27 août, pendant que Murat et Victor exécutaient le mouvement tournant qui allait décider de la journée, Napoléon faisait entretenir au centre un feu très vif d’artillerie. Ne trouvant pas ce feu suffisant, il le fait renforcer par les trente-deux pièces de la Garde (colonel Griois), dont un boulet tue Moreau dans les rangs des coalisés.

Le 16 octobre, devant Dresde, l’attaque des alliés ayant été arrêtée grâce à la violence des tirs de l’artillerie française, quatre-vingts pièces de la Garde avancent avec la contre-attaque entre les corps de Victor et de Lauriston. Lorsque les grenadiers russes approchent, elles déclenchent sur cette masse un tir à mitraille, et l’on voit les Russes tomber « comme des pans de mur », écrit Thiers. Dans l’ensemble des journées du 16 (Dresde) et du 18 (Leipzig) l’artillerie française aura tiré plus de 150 000 coups. Mais, le soir, il ne reste plus que deux heures de feu d’artillerie pour le lendemain, et Napoléon ne peut que prescrire la retraite.

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Au cours de la campagne de France, en 1814, l’artillerie supplée à l’inexpérience des « Marie-Louise » qui forment le gros de l’infanterie. A la Rothière (Ier février) les 40 canons de Marmont lui permettent de contenir avec moins de 4 000 hommes, pendant toute une journée, un corps bavarois de 25 000 hommes et de donner ainsi au reste de l’armée la possibilité de décrocher. Le 18, à Montereau, Gérard, avec 60 pièces, accable de boulets et de mitraille les Wurtembourgeois qui défendaient le pont et qui ne parviennent à s’échapper qu’en perdant la plus grande partie de leurs canons.

Dans la défense de Paris, des tirs particulièrement efficaces furent assurés par les vingt pièces de gros calibre que le commandant Paixhans avait placées les unes au-dessus de Charonne, les autres au nord de Belleville ou sur les Buttes-Chaumont. Mais, sans soutien d’infanterie, ces pièces finirent par être enlevées par les coalisés.

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Au cours de la défense de Paris, les élèves de l’École polytechnique s’improvisèrent artilleurs. Organisés dès le mois de janvier en trois compagnies de canonniers, ils avaient reçu 12 pièces ; mais... on ne leur avait pas fait faire d’écoles à feu « de crainte d’alarmer les habitants de la capitale ». Le 29 janvier, le général d’Aboville (un autre fils de l’artilleur de Rochambeau) les envoya, avec trente canonniers de la Garde comme maîtres-pointeurs, servir les 28 pièces de réserve à la barrière du Trône. Le lendemain, dirigés sur la route de Saint-Mandé, ils utilisèrent fort convenablement leurs pièces. Pris à partie par l’artillerie ennemie, sans soutien d’infanterie, attaqués par la cavalerie, ils se défendirent en tirant parfois à bout portant ; puis, ne pouvant ni recharger leurs pièces ni opposer avec leurs sabres une résistance sérieuse, ils essayèrent de sauver leur matériel. Les charretiers ayant disparu, une partie seulement des pièces put être ramenée à la barrière du Trône. Mais un escadron de cuirassiers qui se trouvait là chargea, et les élèves, qui l’avaient suivi, ramenèrent à bras les pièces abandonnées. Ils avaient pleinement justifié le mot du généralissime des armées alliées, Schwartzenberg, parlant de « l’enragée batterie du Polytechnikum ».

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Reconstituée pendant les Cent Jours, l’artillerie prit sa part, en 1815, dans les combats qui aboutirent, le 18 juin, à Waterloo. L’armée du Nord, à laquelle Napoléon avait affecté près des deux tiers des forces qu’il avait réussi à mettre sur pied, était dotée de 370 bouches à feu. Le point faible de cette artillerie était le manque de chevaux. Il avait fallu réquisitionner 400 chevaux de poste avec leurs postillons, et l’on n’avait pu emporter que la moitié de l’approvisionnement en munitions des campagnes précédentes.

Le 18 juin, Napoléon disposait de 240 bouches à feu alors que Wellington, pour défendre ses positions devant Mont-Saint-Jean et Waterloo, n’en avait pas 170. Drouot avait déconseillé d’attaquer au matin, car les chemins détrempés rendraient très lents, peut-être impossibles, les déplacements de l’artillerie. Une batterie de 24 pièces de 12 des corps d’armée prépara l’attaque de Mont-Saint-Jean qui commença peu avant midi. Elle fut ensuite renforcée par des canons de 12 et de 8 et par des éléments des artilleries divisionnaires. L’ardeur de tous était de celles qui emportent les victoires. Duchand, commandant l’artillerie à cheval de la Garde, vint mitrailler les Anglais de si près que Napoléon, croyant qu’il passait à l’ennemi, s’écria : « Duchand déserte ! » Sous ce feu les troupes de Wellington faiblissaient lorsque l’arrivée des Prussiens de Blücher, vers cinq heures de l’après-midi, décida du sort de la bataille.

Les sièges

L’artillerie a joué son rôle dans la prise des places ou villes fortifiées, car toutes ne se sont pas rendues sur simple sommation à quelques cavaliers, comme ce fut le cas pour certaines après Iéna.

Le siège de Dantzig (Gdansk) fut mené en avril 1807 sous le commandement du maréchal Lefebvre. Celui-ci ne voyait de solution que dans un assaut. Il s’impatientait de ce qu’il appelait les lenteurs des armes savantes, pourtant dirigées par des officiers de qualité, Chasseloup-Laubat pour le génie et Lariboisière pour l’artillerie. Il fallut plusieurs messages personnels de l’Empereur pour le convaincre de s’en remettre aux avis des techniciens. Le siège fut long et difficile. La ville recevait des approvisionnements par mer et ses pièces tiraient trois coups pour deux des assiégeants ; mais des convois amenèrent des renforts en artillerie de siège ; Lariboisière put mettre en œuvre plus de quatre-vingts pièces de gros calibre, et, la ville, écrasée, capitula. Lefebvre fut duc de Dantzig.

C’est en Espagne que les sièges ont été les plus fréquents. A Saragosse (1809), l’artillerie française (60 canons et 12 mortiers) fait taire l’artillerie espagnole puis ouvre des brèches et écrase maison après maison.

Lorsque Suchet mène le siège de Tarragone (1811), son artillerie est numériquement inférieure à l’artillerie espagnole, même après la chute d’un des forts qui met aux mains des Français une cinquantaine de bouches à feu supplémentaires ; et il doit distraire du siège assez d’artillerie de gros calibre pour tenir à distance la flotte anglaise. Dans la nuit du 27 au 28 juin, on hisse à grand peine quelques pièces à un emplacement d’où elles pourront faire brèche. Le 28, on tire à découvert sous les feux des Espagnols pour réaliser une brèche. Les pertes sont lourdes, mais la brèche est faite. L’assaut, donné à cinq heures du soir, est couronné de succès.

En janvier 1812, toujours sous le commandement de Suchet, c’est un bombardement par mortiers qui suffit pour entraîner la reddition de Valence.


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