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2- Les évolutions de l’artillerie du XVIe siècle
 

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Les conflits européens de la première moitié du siècle avec les guerres d’Italie de 1493 à 1559 et la seconde avec les guerres de religions de 1562 à 1598 changent la configuration de la guerre. Aux côtés des nobles apparaissent des professionnels, l’infanterie avance au pas en formation serrée. Les divers changements techniques et matériels révolutionnent véritablement la guerre ; c’est la Renaissance militaire.

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Des évolutions techniques et technologiques s’imposèrent au grè des combats.

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Le remplacement du fer par un bronze de plus en plus sûr avait permis aux Français de réaliser l’artillerie légère qui allait leur permettre d’entrer en Italie. Louis XII continua, avec Busserade, dans la voie ouverte par Charles VIII avec Lauzières ; mais il en éprouva les faiblesses tant en Italie qu’en Espagne.

  • En particulier, les problèmes d’approvisionnement en munitions ayant fait apparaître les inconvénients de l’anarchie des calibres, François Ier, avec Genouillac, aurait voulu y mettre de l’ordre. Mais pour le moment on se battait. Pour la mise en ordre on verrait plus tard. On vit, en 1552, Henri II, avec Jean d’Estrées, essayer de fixer par ordonnance les six calibres dont l’artillerie royale devrait désormais se composer.
  • Sous Charles IX, le besoin de mobilité se fait sentir plus que jamais dans la guerre civile qui promène les canons du Roi devant toutes les places du royaume. Alors que le poids des bouches à feu diminue, le nombre des chevaux augmente : plus de 20 pour un canon pesant 8 000 livres, avec quelques charrettes à 4 chevaux pour ses boulets et sa poudre. De plus en plus la puissance du roi s’appuie sur le canon. [1] On ne fondrait plus que des pièces de six espèces, en bronze : le canon (33 livres et 1/3), la grande coulevrine (16 et 1/2), la coulevrine bâtarde (7 et 1/2), la coulevrine moyenne (2 et 3/4), le faucon (1 et 1/2) et le fauconneau (3 quarterons et 1/2), le quarteron étant ici un quart de livre.

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Mais les vieilles pièces restaient, utilisables. Pour sortir de l’anarchie des matériels de l’artillerie, il faudra des années et toute la ténacité des grands maîtres, d’autant plus que les artilleries « privées » n’étaient pas concernées par l’ordonnance [2]. Mais il est pénible de réformer de vieux serviteurs, canons ou fonderies [3].

Le roi fournit à ses fondeurs l’atelier et les métaux nécessaires. Chaque commande fait l’objet d’un marché discuté par la grande maîtrise, notamment avec les « maîtres de forge », qui, dès ce temps-là, sont des personnages importants, conscients de leurs devoirs à l’égard de leur entreprise ; des « industriels » !

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La technique de la fonte du bronze évoluant, les progrès des matériels permettent une sérieuse amélioration des cadences de tir. En 1550, en France, on atteint 20 coups en une heure, sans que la pièce se détériore. Des « lumières » remplaçables (en acier ou en cuivre pur) constituent un facteur important de régularité.

On n’en est plus, maintenant, à se contenter de diriger l’arme vers l’ennemi. Sauf avec les mortiers, on tire - et on tirera jusqu’au XVIIIe siècle - de but en blanc, en visant l’objectif avec la ligne supérieure de la bouche à feu.

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L’artillerie fournit non seulement des armes lourdes, mais aussi des armes légères à l’infanterie qui vont avec des conséquences sur la tactique avec une part prépondérante des armes à feu.. Les arsenaux de l’artillerie fournissent aux combattants des armes individuelles plus légères, à tir plus rapide, qui vont transformer l’infanterie.

  • L’arquebuse à croc du XVe siècle pesait encore de 50 à 60 livres. Elle exigeait deux hommes pour son transport et pour son service.
  • Le mousquet avec sa « fourquine » (sa fourche de support pour le tir) n’en pesait plus que 16. Avec son système de mise à feu appliquant la mèche allumée au bon endroit et au moment voulu, le mousquetaire tirait seul.

La portée efficace au combat restait inférieure à 100 mètres. [4]

En même temps que le poids, le calibre diminuait : on descendit à « 10 ou 12 de balle », c’est-à-dire 10 ou 12 balles de plomb à la livre, moins de 2 centimètres de diamètre.

La faiblesse de ces matériels était dans la difficulté et la lenteur de leur service ; le servant d’arquebuse devait avoir sa mèche allumée, sa poudre à l’abri de l’humidité, sa fourche, sa baguette et ses balles sur lui. Il devait tasser correctement sa poudre après l’avoir mesurée, introduire la balle, prendre la position de tir... et laisser son second mettre le feu avec la mèche pendant que lui-même visait. Au mousquetaire il fallait encore deux minutes pour recharger.

La mise à feu à rouet remplaçant la mèche est probablement née en Allemagne ; mais ce sont les armuriers de l’artillerie française, notamment Marin de Bourgeoys, qui, vers 1610-1615, vont développer la meilleure mise à feu à silex, celle qui, en un siècle, deviendra la mise à feu des armées d’Europe. Désormais la cadence de tir sera suffisante pour que le soin de la défense ne soit plus confié à des piquiers.

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Avec le développement des armes à feux et surtout celles de l’artillerie, les besoins en poudre ne cessaient d’augmenter. Or, le problème de la poudre, c’était toujours celui du salpêtre. Le roi s’en réservait alors le monopole.

Le 13 février 1544, sur proposition du Grand maître de l’artillerie, une ordonnance constitua un corps de 300 salpêtriers qui avaient le droit de pénétrer dans tous les lieux où ils pouvaient recueillir du salpêtre. Ils devaient, chaque année, en fournir une quantité déterminée, sous peine de perdre les privilèges dont ils jouissaient.

La composition de la poudre variait peu. Le roi fournissait aux poudriers, qu’il avait brevetés, le soufre et le salpêtre correspondant au marché passé avec la grande maîtrise. Ces poudriers préparaient aussi les mèches (dont la consommation était considérable) et tous les artifices à base de salpêtre pour la guerre ou les réjouissances publiques.

Un des objets de l’ordonnance de mars 1572 de Charles IX fut d’établir un contrôle absolu sur la recherche, la préparation et le transport du salpêtre ainsi que sur la fabrication, le commerce et la détention des poudres. Elle interdisait même la possession des outils de production sans autorisation. Les peines encourues allaient jusqu’à la pendaison, tant était jugée importante, pour la sécurité du royaume, cette « merveilleuse matière naturelle », le salpêtre.

Des progrès avaient été faits, par expériences, pour la préparation et la conservation des poudres ; mais l’explication théorique de leur puissance restait de pure imagination. [5]

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Les effets des munitions font évoluer l’ambiance des combats et les effets sur les hommes et les chevaux sont à la fois psychiques et meurtriers.

Rien, désormais, ne pouvait résister aux projectiles des armes à feu, ni les remparts aux gros boulets, ni l’armure à la balle de mousquet, ni les chevaux aux vacarme et fumées d’une canonnade ; et les carrés denses de piquiers servaient maintenant de jeu de quilles aux coulevrines.

Le boulet était désormais de fer « doux » est moins fragile. [6] Son diamètre, laissant un vent de quelques lignes, était contrôlé par des essais dans deux anneaux, les lunettes, donnant une faible marge, l’un en plus, l’autre en moins.

Les approvisionnements initiaux variaient d’une à deux centaines de boulets par pièce. Mais, lors des sièges, les consommations étaient souvent beaucoup plus importantes. A La Rochelle, du 28 février au 26 mars 1573, 12 780 coups furent tirés par l’artillerie royale. Bien entendu, quand on restait maître des lieux dans une bataille on récupérait les précieux boulets tirés.

Les pertes en hommes changeaient de volume, les blessures changeaient de nature. Le plus célèbre des chirurgiens militaires, Ambroise Paré (1510-1590), en témoignait dans un de ses premiers ouvrages. [7] Les blessés qu’il recevait étaient des corps disloqués, déchirés, sans rapport avec ceux atteints de coups d’épée, de pique ou de flèche que soignaient ses prédécesseurs.

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L’emploi de l’artillerie se mit aussi à évoluer.

Si, dans les petites batailles et les nombreux combats des guerres de religion, l’artillerie tenait une place modeste, son rôle restait décisif dans les sièges, qui étaient très nombreux.

L’évolution de la fortification ne pouvait que réagir sur l’emploi de l’artillerie dans ces sièges.

Le fossé étant moins vulnérable au boulet que la muraille, l’emploi de la mine se généralisa. Le canon perfectionna ses méthodes, On imagina, par exemple, le tir dit « à la bricole », en oblique sur le mur. Le boulet ricochait et pouvait ainsi atteindre le flanc d’un bastion, point faible où les défenseurs et leurs pièces se croyaient à l’abri des coups.

Pour être efficace, le canon devait s’approcher du rempart malgré les dispositifs avancés de l’assiégé. Il se protégeait là par une fortification de circonstance à base de gabions. La dangereuse approche se faisait par des tranchées tracées en ligne brisée jusqu’aux emplacements de batterie choisis.

Aux aménagements préparés on amenait les pièces, généralement pendant la nuit, sous la protection du reste de l’artillerie. [8]

D’une façon générale une nouvelle méthode s’impose, qu’on retrouve dans certaines offensives du XVe siècle où la supériorité du feu de l’artillerie sera la condition de toute progression.

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Au fur et à mesure que se créaient de nouvelles places fortes, qu’elles s’équipaient de bouches à feu, que l’artillerie de siège se développait en conséquence et que les fabrications s’organisaient pour répondre à une demande croissante, l’aspect financier et comptable de l’artillerie prenait plus d’importance. La grande maîtrise devenait la charge la plus dépensière du royaume et, par suite, une des plus enrichissantes.

Les déclarations royales de Saint-Germain-en-Laye (1536-1538) et l’ordonnance de février 1546 définissaient la constitution du service de l’artillerie en temps de paix et les diverses catégories de titulaires de ses offices, les « officiers ». Les trois « trésoriers-gardes » préexistants étaient remplacés par un « garde général de l’artillerie, bastons et munitions de France », unique comptable du matériel, et par un « trésorier général unique comptable des fonds affectés à l’artillerie tant pour les personnels que pour les matériels. L’enregistrement des opérations était effectué par un « contrôleur général ».

A l’autre extrémité, les « déchargeurs » étaient loin d’être de simples manœuvres. Ils correspondaient un peu à ce qu’on appellera plus tard les gardes d’artillerie. [9]

Un magasin principal d’artillerie existait dans chacune des onze provinces du royaume : à Paris, Amiens (puis Montreuil-sur-Mer), Troyes (puis Châlons), Dijon, Lyon, Pignerol, Aix (puis Marseille), Toulouse, Bordeaux, Tours et Rouen. Les locaux, à trois serrures, de ce magasin ne pouvaient être ouverts qu’en présence du commis-résident (commissionné par le garde général), du commis du contrôleur général et d’un « commissaire d’artillerie » désigné comme représentant du grand maître. Ce dernier porte-clef, normalement le directeur de l’arsenal, tenant lieu du grand maître, était alors appelé « lieutenant pour l’arsenal de... » ou « ... pour la province de... ».

Par des textes d’octobre 1551, août 1557, mars 1560 et novembre 1569, le grand maître (c’était Jean d’Estrées) reçut le pouvoir de nommer le personnel « aux offices, places et états de ladite artillerie ». Son autorité en fut puissamment renforcée. Il eut dès lors à faire tenir deux « rôles ».

  • L’état ordinaire du grand maître contenait le nom de tous les officiers dits ordinaires (nous dirions : en activité) à entretenir pendant l’année. Cet état était présenté chaque année au roi, qui arrêtait les gages de chacun. Les vieux et les impotents étaient, eux aussi, sur cet état, généralement « à semblables appointements qu’ils soulaient » (étaient réputés).
  • Un autre état comprenait les officiers ordinaires non employés et les officiers dits extraordinaires (nous dirions maintenant : de réserve), tous susceptibles d’être requis par le Grand maître.

A cette époque, les officiers de l’artillerie ne sont pas propriétaires d’une unité comme le sont des officiers d’infanterie ou de cavalerie. Ce sont tous des salariés, et les officiers des Armes ne les considèrent toujours pas comme des leurs. Mais ils ont les mêmes privilèges et les mêmes exemptions d’impôts que ceux de la maison du roi.

Lorsque l’armée est « dressée » (mobilisée), chacun touche une certaine somme « pour son plat » : 500 livres par mois pour le maître général, dont les gages sont de 2 000 livres par an. De plus, le roi fournit alors, aux plus importants d’entre eux, tentes, vaisselle d’étain, linge de table, ustensiles, ...

Le service des pièces, qui avait été assuré, à l’origine, par les maîtres-fondeurs eux-mêmes et leurs aides, est maintenant laissé à des « canonniers » brevetés (cinq au maximum par bouche à feu pour les plus gros calibres) assistés par des pionniers. Les meilleurs canonniers ordinaires peuvent être nommés commissaires extraordinaires, et cela leur donne la possibilité de devenir commissaires ordinaires. Les pionniers, destinés à tous les travaux manuels (accès, terrassements, tranchées, abris, gabionnage, installation et, le moment venu, service auxiliaire des pièces), continuent à être recrutés selon les besoins, et payés, par des commissaires de l’artillerie. Ils sont nombreux, recrutés généralement par dizaines, le « dixième » répondant de la présence et de la discipline des autres.

Les canonniers, comme les membres de toute corporation, ont quelque signe distinctif dans leur habillement. Ils portent généralement un « pourpoint » rouge (couleur du feu), avec un grand « collet » (petite pèlerine) et un petit chapeau Henri IV. Certains pionniers eux-mêmes ont une veste de drap rouge.

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Lorsqu’une campagne est décidée et que le plan en a été arrêté par le roi, la composition de l’armée est fixée, faisant à l’artillerie sa place, qui est grande. Le Grand maître, informé avec soin de la campagne prévue, prépare « l’équipage », c’est-à-dire les moyens en artillerie correspondant aux besoins. Il sera personnellement le chef de cet équipage si le roi doit conduire lui-même l’armée. Dans le cas contraire, il le confiera à l’un de ses lieutenants généraux.

La préparation des équipages est une des responsabilités fondamentales du Grand maître : choix des bouches à feu adaptées à la mission, évaluation des moyens nécessaires, en particulier des approvisionnements, désignation des personnels « ordinaires » et éventuellement appel aux réserves, au personnel « extraordinaire » : officiers, canonniers, maîtres-ouvriers et pionniers.

L’expérience donnait des modèles, tel cet équipage type proposé, à la fin du règne de Henri III, pour une armée de 25 000 hommes environ, qu’on peut résumer ainsi .

  • 30 pièces dont 10 « canons », avec 474 chevaux,
  • 5 200 boulets (dont 2 000 pour « canons ») en 86 charrettes à 4 chevaux,
  • 103 autres charrettes dont 60 de poudre,
  • le maître d’équipage, son lieutenant, le commis du contrôleur général, celui du garde général, etc. : 94 canonniers et 1 500 pionniers.

On notera la proportion de : une pièce et quart pour 1 000 hommes.

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Comment s’effectuaient les transports et déplacements ?

L’interminable colonne d’affûts, de charrettes, de chariots que constituait l’équipage rassemblé, c’était le « charroi de l’artillerie », auquel venaient s’ajouter les bagages du commandement et de l’administration de l’armée, qui étaient loin d’être négligeables surtout lorsque le roi et sa cour allaient en campagne.

Pour rassembler le charroi, le discipliner, choisir les itinéraires et prévoir des solutions au franchissement des coupures, le commandant de l’équipage disposait des « capitaines de charroi ». Ces officiers permanents, gagés et privilégiés comme les autres officiers de l’artillerie, étaient généralement deux par province. Ils en connaissaient les ressources en animaux de trait. Le moment venu, avec l’ordre de réquisition ils recevaient les fonds nécessaires pour y procéder. Ils rassemblaient alors les chevaux avec leurs conducteurs, et aussi des véhicules pour compléter ceux des magasins royaux. Chaque capitaine de charroi devait pouvoir fournir 200 chevaux, 50 charretiers et 25 charrettes.

Ce système évitait la charge permanente de l’entretien du harnachement et de l’encadrement d’un énorme train de l’artillerie ; mais l’agriculture en souffrait, surtout si les animaux n’étaient pas revenus pour les labours d’automne. Ses inconvénients étaient la lenteur de mise sur pied, l’inadaptation de la remonte aux besoins et l’indiscipline des conducteurs.

A la guerre, l’artillerie se déplaçait et combattait sous la protection d’une infanterie spécialement désignée, normalement les Suisses, qui étaient en principe sous ses ordres et qui, à l’occasion, aidaient au service des pièces. C’est pourquoi, dans les camps, l’artillerie était dans le quartier des Suisses.

Le passage de fortune des rivières par l’artillerie exigeait des moyens particuliers. Le maître de l’équipage mettait ces moyens en œuvre pour son charroi. Les autres formations de l’armée profitaient de l’ouvrage. C’est ainsi que les artilleurs furent, et restèrent pendant des siècles, les « pontonniers » de l’armée française. Dès le XVIe siècle, ils utilisaient pour cela des bateaux transportables sur chariots spéciaux, très allongés, les « haquets », qui, avec un important attirail et accompagnés par des maîtres-charpentiers et charrons de bateaux, venaient grossir le charroi. Ces bateaux étaient en bois (chêne et bois blanc), abondamment ferrés et calfatés, avec des bords droits permettant la pose d’un platelage suffisamment solide pour permettre le passage des plus lourdes voitures, les canons.

Dans le cas de coupure trop large pour les moyens disponibles, on utilisait les bateaux sous forme de bacs.

[1] L’édit de Blois de mars 1572 préparé par Biron affirme que « fonte des artilleries et boulets, et façons de poudre, sont un droit souverain appartenant au roi seul pour la tuition et défense du royaume ». Tout ce qui concerne l’industrie de l’artillerie est soumis à autorisation royale, y compris l’exportation des « matières servant à l’artillerie et munitions d’icelle ».

[2] ce sera Sully qui réglera leur sort en soumettant toute la production à l’autorité du roi

[3] jusqu’à la fin du siècle suivant, des forges comme celles de Saint-Gervais (en Dauphiné), de Planchemesnier et de Rangogne (en Angoumois) couleront des pièces de fer pour les places de montagne, les places maritimes et les possessions extérieures, où on les trouve encore, en souvenir.

[4] La rayure de l’âme, apparue vers 1500 en Autriche, permettait d’augmenter cette portée, mais elle coûtait cher, elle provoquait des éclatements, et elle sera lente à se répandre.

[5] Un manuscrit allemand de 1445 attribuait la « force » de la poudre à « l’aversion réciproque de la chaleur du soufre et du froid du salpêtre ».

[6] « Doux » voulant dire à faible teneur de carbone car, trop « aigre », il était fragile.

[7] La méthode de traiter les playes fuetes par les arquebuses et autres bastons à feu.

[8] Philippe de Clèves (Instruction de guerroyer... 1558) a clairement décrit cette manœuvre d’artillerie : les grosses pièces continuant à tirer, « les serpentines s’approchent et tirent aux canonnières et aux défenses qu’ils ont pu voir... ; et puis les couleuvrines moyennes vont encore plus près, qui parrompent aux susdites défenses ce qui est à rompre ; et puis les faucons s’avancent aussi, qui tirent toujours sans cesse aux trous et canonnières qu’ils voient sur le mur, lesquels ont tellement ôté leurs défenses que bien assurément (en toute sécurité) l’on fait les tranchées... ; et alors approchent leurs canons à 30 ou 40 pas des fossés, et plus près qu’ils peuvent... ».

[9] Ils avaient qualité pour donner décharge des munitions et autres petites choses livrées par ceux qui en avaient la charge.


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