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Charles Nicolas FABVIER
 

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Document réalisé par le général (2s) Emmanuel Poucet.
Voir aussi le texte d’une conférence faite par le général Poucet

Charles Nicolas FABVIER

Polytechnicien , artilleur.
Né à Pont-à Mousson le 10 décembre 1782.
Polytechnique 1802-1804.
Ecole d’artillerie et du Génie à Metz 1804-1805.
Lieutenant affecté au Vème corps, division Gazan au camp de Boulogne.
Campagne d’Autriche, blessé au combat de Dürrenstein le 11 novembre 1805, y gagne la Légion d’honneur.
Affecté en Dalmatie auprès du Maréchal Marmont, combat à Castel-Nuovo (Montenegro). Devient franc-Maçon.
1807, rejoint à Constantinople la deuxième mission de soutien au Sultan contre les Anglais.
1807, Mai, intégré à la mission du général Mathieu de Gardane en Perse dans le cadre du traité de Finkenstein. Chargé avec le lieutenant Reboul de la création de l’arsenal d’Ispahan et de l’artillerie du Shah.
1809, fin de mission en Perse, retour en France via la Géorgie, la Russie et s’engage auprès de Poniatovski, participe à la prise de Cracovie en juillet 1809, y est blessé.
1810-1811, affectations en France, nommé capitaine.
1811, rejoint le maréchal Marmont en Espagne comme aide de camp, campagne d’Espagne.
1812, blessé aux Arapiles, rend compte de la défaite des Arapiles à Napoléon qu’il rejoint le 6 septembre 1812 à la Moskowa. Prend part aux combats de la grande redoute, blessé grièvement au pied droit, évacué vers la France, nommé commandant.
1813, bataille de Lützen avec le corps de Marmont, blessé et fait officier de la Légion d ‘honneur, campagne de Saxe, aide de camp de Marmont à Leipzig, Chef d’état-major du VIème corps à Mayence.
Colonel et baron d’Empire par simple décret de décembre 1813.
1814, campagne de France avec le VIème corps de Marmont, aide-de-camp, signe la capitulation de Paris le 31 mars 1814, commandant de la Légion d’honneur du 1er avril 1814, tente d’empêcher la défection du VIème corps. Première Restauration, intégre les Gardes du Corps du roi dans la VIème compagnie commandée par Marmont, « la compagnie de Judas ».
1815, Mars, ne suit pas le roi Louis XVIII en exil, épisode illustré par Louis Aragon dans « la Semaine Sainte ».
Juin à Août, Cent-Jours, et au-delà participe aux combats des corps Francs en Moselle à Metz et Longwy.
Seconde Restauration, chef d’état-major de Marmont à la Garde du Roi.
1817, dénonce la conspiration ultra-royaliste du général Canuel à Lyon, il est diffamé et poursuivi en justice dans le cadre d’un procès polémique, rédige « Lyon en 1817 ».
1818, juillet, mi en demi-solde suite à sa condamnation.
1819, appel du procès par Canuel, deuxième condamnation et forte amende, Fabvier bascule dans les complots anti -Bourbons. Rejoint Lafayette et le mouvement carbonaro.
19 août 1820, compromis dans le complot carbonaro du Bazar Français. Procès et condamnation à une faible peine en aout 1821.
1821, 31 décembre et janvier 1822, compromis dans le complot de Belfort.
1822, Août participe à la tentative d’évasion des 4 sergents de La Rochelle.
1823, s’engage dans la révolution anti-Bourbons en Espagne, appuyé par un réseau anti-royaliste dans l’armée du duc d’Angoulême, tente de rallier une division française à un complot bonapartiste, affaire de la Bidassoa le 6 avril 1823, échec, poursuivi, se réfugie en Angleterre. Proscrit et recherché par la police, fin 1823 s’embarque pour la Grèce et rejoint le mouvement philhellène.
1824, participe au siège de Navarin, débute la mise en place d’une colonie agricole, rentre en Angleterre et en Belgique, recrute des volontaires pour la Grèce.
1825, Mai, débarque à nouveau en Grèce avec un contingent de Philhellènes, chargé de remettre sur pied une armée régulière sur les traces du colonel Baleste (1790-1822).
Crée le corps des Tactikoi, 3700 à 4000 hommes entrainés à la française. Participe à de nombreux combats contre les Turcs.
1826, participe aux combats de l’indépendance grecque en particulier à Athènes et à l’île d’Eubée. 13 décembre 1826 brise le siège de l’Acropole par les Turcs et réalise une opération de ravitaillement de la garnison grecque. Reste dans l’Acropole jusqu’en mai 1827, et blessé pendant le siège.
1827, fin mai, reddition de l’Acropole, Fabvier est évacué par l’amiral de Rigny.
1827, novembre, débarque à Chio et tente de s’emparer de la citadelle tenue par une armée turque, blessé deux fois.
Août 1828, quitte la Grèce, revient en décembre avec le corps expéditionnaire du général Maison, il bénéficie de l’amnistie prononcée en 1825 au profit de tous les comploteurs des années 18-24.
Retrouve son statut de demi-solde. Tente de convaincre Capo d’Istria de lui rendre le commandement du Tactikoï.
1829, avril rentre en France. Voyages en Italie, en Suisse et en Angleterre fait la connaissance de Hortense de Beauharnais et du futur Napoléon III.
1830, Juillet, rentré d’Italie, participe aux 3 glorieuses aux côtés de Lafayette. 4 juillet nommé maréchal de camp et commandant militaire du département de la Seine, préside la commission des récompenses.
1831, janvier, démissionne, participe aux comités de soutien des révolutions belge, espagnole et polonaise. 10 mars se marie avec Maria luisa Nieves Rita Domenica de Hervas (espagnole, née le 5 août 1788), veuve (1813) du grand maréchal du Palais Duroc.
1832-1837, se consacre à l’exploitation de son domaine agricole à Céré la Ronde (Indre et Loire).
1838, réintégré dans les cadres de l’armée, général de division, grand officier de la Légion d’honneur, inspecteur général de l’infanterie. Rédige « la question d’Orient » (1840).
1845, juillet, nommé Pair de France.
1848, rayé des cadres d’active par le gouvernement de la IIème République. Approché pour être ambassadeur à Constantinople, chargé de mission au Danemark dans le cadre de l’affaire du Schlewig-Holstein.
1849 -1851, député de la Meurthe.
1855, 14 septembre, décède à Paris, inhumé au Père Lachaise (73ème Div, 4ème sect.) sa veuve décède le 8 décembre 1871.

Un fils Louis, Charles, Eugène (1831-1918) sans descendance.

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Nombreuses décorations françaises, perses, grecques et danoises.

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Un monument à l’Acropole, une stèle à Chaidari (Athènes) une rue à Athènes et à Missolonghi.
Cité sur le monument aux français de Nauplie (Grèce) et au monument de l’indépendance grecque à Munich.
Un tableau au musée militaire d’Athènes.
Une série de 3 timbres Helleniki Democratia de 1927.
Une rue à Nancy et Pont-à -Mousson.

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Une caserne Fabvier à Toul.
Un médaillon par David d‘Angers au musée de Pont-à-Mousson.
Biographie de référence : Antonin Debidour, le général Fabvier, sa vie militaire et politique, Plon 1904.

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Extrait d’illustration

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