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Les postes radio de la guerre 1914-1918
 

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Cet article est extrait de l’ouvrage : "La Maîtrise de l’information et des communications - des origines à 1962" - Mars 2010 - réalisé par l’Association des Amis du Musée de Traditions de l’Arme des Transmissions (AAMTAT). Il sera ensuite illustré par des textes et images du Fonds documentaire du Musée de l’Artillerie.

La Grande Guerre constitue un tournant important car c’est le premier conflit dans lequel les télécommunications jouent un rôle primordial.

L’action des sapeurs télégraphistes à l’avant est héroïque (1500 tués et 6000 blessés). Des milliers et des milliers de kilomètres de lignes sont posés, hachés, réparés à travers les barbelés et les tranchées, souvent au prix du sang.

Si le réseau PTT reste le moyen d’établir à l’arrière, hors de portée de l’artillerie adverse, des communications à grande distance, à l’avant, il faut réaliser de toutes pièces un important réseau de câbles aussi bien protégés que possible pour permettre les communications téléphoniques et télégraphiques.

C’est surtout l’utilisation de la télégraphie sans fil (TSF) pour l’établissement des liaisons radio, qui va entrer plus directement encore les transmissions sur le champ de bataille.

Dès 1914, Ferrié entreprend dans l’urgence d’équiper l’armée française de postes émetteurs-récepteurs en complément des systèmes filaires et téléphones de campagne. Un effort considérable permet d’équiper l’armée de terre, puis la marine et l’aviation, et de former rapidement les opérateurs de télégraphie.

La lampe TM (pour « Télégraphie militaire »), élaborée par l’équipe Ferrié à partir du concept de la triode de Lee de Forest, est produite en série fin 1914 [1]. Plus de 100000 exemplaires sont fabriqués en 1916 et la production atteint 1000 lampes par jour en 1918, ce qui permet la construction massive de postes radio français [2].

Cette production arrive à point pour faciliter la reprise de la guerre de mouvement en 1918 [3].

Sur le plan technique, précisons que les premiers tubes à vide » livrés en décembre 1914, servent d’abord pour réaliser des amplificateurs (A) au niveau des récepteurs (R), en remplacement des postes à galène. Les émetteurs (E) ne changent pratiquement pas pendant presque tout le conflit.

L’ensemble émetteur-récepteur (ER) de 2ème génération apparaîtra dès mars 1917, lorsque les ondes amorties seront remplacées par des ondes entretenues [4]...

[1] Une usine est créée par SFR à Lyon sur un terrain de cinq hectares

[2] Ils sont aussi fournis aux alliés, y compris les Américains qui les trouvent meilleurs que les leurs

[3] La conception et la réalisation des nouveaux postes par Ferrié est complétée par celle du colonel Simon qui définit les principes d’emploi de la télégraphie militaire de première ligne aux armées, donc de campagne.

[4] Selon Paul Brenot, adjoint de Ferrié dès 1904, écrit à ce sujet dans son ouvrage « Le siècle de la TSF » publié en 1959 : « Les ondes entretenues pures : c’était la syntonie (accord en résonance de plusieurs circuits électriques oscillant sur une même fréquence) réalisée au maximum, les puissances accrues au gré des besoins. Les longueurs d’onde de toutes dimensions, à choisir selon les nécessités. C’était enfin la modulation facile par la parole. Une ère nouvelle allait s’ouvrir dans les télécommunications


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