Le 19 juillet 1870 la France de Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Rapidement le conflit tourne à la catastrophe pour la France. Après les défaites de Saint-Privat, Mars-la-Tour et Gravelotte, l’armée de Bazaine s’enferme dans Metz. L’armée de Mac Mahon est quand à elle vaincue à Forbach, Woerth et Reichshoffen avant d’être acculée à la reddition à Sedan le 2 septembre. L’Empereur est fait prisonnier.
Deux jours après la défaite de Sedan et l’abdication de Napoléon III, Paris s’insurge et la Troisième République est proclamée avec la formation d’un gouvernement de Défense nationale. Malgré le changement de régime la guerre continue. Fin septembre Paris est encerclée par l’armée allemande.
Dans l’est, l’Alsace est perdue. Strasbourg, assiégée, se rend le 28 septembre. L’armée du général von Werder est alors libre de descendre par le sud des Vosges et la vallée de la Saône vers Lyon ; mais aussi vers la Loire par Nevers et Dijon. Alors que Léon Gambetta à Tours organise l’armée de la Loire qui doit délivrer Paris, la menace allemande de prendre à revers cette armée est prise au sérieux.
Pour y faire face, le gouvernement de la Défense nationale ne peut alors compter que sur quelques milliers de gardes mobiles et des francs-tireurs. Les gardes mobiles ont été crées avec la loi Niel de 1868. Cette loi permet de mettre en place la réserve de l’armée, formée par les hommes non appelés sous les drapeaux par tirage au sort et ceux qui ont réussi à se faire remplacer pour effectuer leur service militaire. La loi Niel prévoit également la formation des compagnies de francs-tireurs volontaires. La jeune République peut aussi compter sur l’arrivée de volontaires venus de l’étranger. Il s’agit de français expatriés mais également d’étrangers qui veulent se mettre au service de la France. Le plus célèbre de ces volontaires étrangers est le héros de l’Expédition des Mille en 1860, le général Giuseppe Garibaldi. Deux jours après la défaite de Sedan, il propose ses services à la France. Le 7 octobre il débarque à Marseille.
Après avoir rejoint Tours le 9 octobre, faisant office de capitale, Garibaldi rencontre Léon Gambetta, Ministre de la Guerre et défenseur de la résistance contre les Prussiens. Il n’offre à Garibaldi qu’un petit commandement, aucun officier supérieur français n’acceptant d’être sous ses ordres. Garibaldi prendra le commandement d’une nouvelle formation dénommée « armée des Vosges ».
Le 13 octobre, Garibaldi quitte Tours pour rejoindre Dole. L’armée est mal armée et mal équipée pour affronter un hiver qui sera particulièrement froid. Elle est composée de tous les corps francs de la zone des Vosges, de Strasbourg à Paris, d’une brigade de gardes mobiles (42° régiment de l’Aveyron et bataillons divers), ainsi que de volontaires étrangers (polonais, hongrois, espagnols, américains et, surtout italiens) ; initialement moins de 4 000 hommes.
Le 11 novembre, Garibaldi organise l’armée en quatre brigades sous le commandement de ses deux fils, Ricciotti et Menotti, de Delpech qui sera remplacé par Cristiano Lobbia et du Polonais Jozef Bossak-Hauké. Philippe Toussaint Joseph Bordone est nommé chef d’état-major et le gendre de Garibaldi, Stefano Canzio, chef du quartier général avant de devenir commandant de la future 5° brigade. La structure en est la suivante :
Le total des troupes, au moment de l’armistice, sera d’environ 24 000 hommes comprenant des gardes mobiles et des volontaires étrangers.