Cet article est en cours de construction. Le Hawk est d’abord traité car :
DOTATIONS EN TRANSMISSIONS
Le régiment « Hawk de base » à 4 batteries possède les équipements de transmissions suivants :
LIAISONS PROPRES AU SYSTEME D’ARME « Hawk de base » (1964-1976)
Les communications entre le centre de contrôle de batterie (CCB) et le centre de contrôle automatique (CCA) régimentaire AN/TSQ-38 sont acheminées par faisceau hertzien du type QR-MH-109 qui dispose de 4 voies téléphoniques (plus une voie de service) utilisées comme suit :
LA STATION QR-MH-109
Lorsque la distance entre deux positions est supérieure à 40 km où lorsque les stations correspondantes ne sont pas à vue directe, il est nécessaire d’installer un relai automatique constitué de deux stations QR-MH-109. C’est une opération techniquement simple, réalisée couramment en temps de paix mais qui aurait certainement présenté certaines difficultés en cas de crise et en ambiance d’insécurité.
Néanmoins, les liaisons internes au système d’arme Hawk ne posèrent pas de problème particulier pendant vingt ans, même si les progrès de l’électronique frappaient de plus en plus ses faisceaux hertziens d’obsolescence.
L’intermède KG 84
Lors de l’introduction de la modification PIP1 à partir de 1982, il apparait assez tardivement que le nouveau format de transmission de données ATDL (Army Tactical Data Link), qui se substitue au format MBDL pour les échanges entre CCB et CCA, a deux conséquences directes et inéluctables :
Il devient donc indispensable d’envisager de chiffrer les communications « système d’arme » du Hawk. La seule solution technique qui soit compatible des liaisons point-à-point et permises par les faisceaux hertziens en dotation (les QRMH 109) serait d’utiliser un procédé de cryptage monocanal par voie, en utilisant des équipements placés « en entrée/sortie » des CCB et CCA. Or, la France ne dispose pas d’équipements ad hoc, encore moins l’Armée de terre et ses Transmissions.
Après avoir obtenu les accords nationaux et interétatiques indispensables, et après que l’on se soit assuré de l’absence de diaphonie [3] entre les voies de communication au sein de la batterie Hawk (essais Tempest satisfaisants), il est décidé d’appliquer ce mode de chiffrement à la seule voie « Transmission de données ». La Direction de programme Hawk française acquiert aux USA, sur le budget du programme, des crypteurs monocanal « KG84 » : un premier lot de 20 matériels est commandé [4], avec une option pour 38 autres. Elle en obtient une livraison rapide.
Cette solution est appliquée, en parallèle avec la modification PIP1 des TSQ-38 (adjonction d’un convertisseur de langage ATDL-MBDL et suppression de l’ETB).
Problématique posée par l’entrée en service des AN/TSQ 73
Ces nouveaux centres de contrôle automatique régimentaires, successeurs des TSQ-38, dont l’acquisition a été décidée antérieurement et qui vont être fabriqués à 11 exemplaires sous licence US en Europe, dont 5 pour la France, sont appelés eux aussi à utiliser l’ATDL.
Ils ne disposent d’aucun dispositif de chiffrement : le problème précédent se pose donc de nouveau.
La première solution qui est envisagée, dès 1982, est de leur appliquer les mêmes modalités que pour le TSQ-38. Elle se révèle techniquement inappropriée, car la présence de diaphonie dans le TSQ 73 est mise en évidence par des mesures qui sont effectuées. De plus les États-Unis imposent que « tout ce qui sort » de cet équipement soit chiffré ; pour leur part, les partenaires italiens de la France dans l’acquisition du TSQ 73 décident d’appliquer les solutions américaines et de mette en place un chiffrement de masse.
Trois solutions se présentent alors, du côté français :
En mai 1983, sont prises par l’État-major de l’Armée de terre les décisions suivantes :
En août 1984, en raison d’une priorité d’équipement RITA attribuée à la FAR, il est décidé que seul le 402°RA recevra du RITA en 1985, afin de pouvoir mener à bien les évaluations techniques et tactiques du couple RITA/TSQ 73. L’équipement des RA Hawk sera effectué par la suite, au fur et à mesure des disponibilités.
Le RITA (Réseau intégré des transmissions automatiques) du HAWK
Au cours des années 80, face à la prolifération des radios libres désormais autorisées, les armées françaises doivent abandonner aux Télécommunications civiles les fréquences auxquelles opéraient certains de leurs équipements de transmissions, dont les faisceaux hertziens QRMH 109.
En 1983, le remplacement de ces matériels dans les régiments Hawk n’ayant pas été antérieurement pris en considération par l’Arme des Transmissions, des solutions sont recherchées auprès d’industriels français susceptibles de proposer des réponses idoines, notamment auprès de la SAT (Société Anonyme de Télécommunications) qui est en train d’équiper l’Armée de l’air en faisceaux hertziens tactiques d’un modèle qui serait - en l’état - compatible du Hawk et qui présenterait un coût acceptable.
La perspective de mise en place dans l’Armée de terre d’un équipement dont seule l’ASA disposerait devant être écartée pour de multiples et bonnes raisons, le recours à une solution de type RITA - plus coûteuse mais « standard » - est alors proposé par les Transmissions. Ce choix est prononcé, son financement étant néanmoins à prélever sur « l’enveloppe budgétaire » de la Fonction sol-air [5].
C’est ainsi que suite aux études et démarches effectuées par les Artilleurs, les services compétents de l’Armée de terre durent enfin s’intéresser à la question du renouvellement des équipements de liaison du Hawk, à développer puis à faire réaliser des stations hertziennes RITA adaptées aux régiments Hawk, sans que soient pour autant remis en question les principes de base de ce système, garantissant ainsi la gestion et la bonne maintenabilité ultérieures de ces matériels.
Adaptation du RITA aux régiments SAMP Hawk
La conception tactique (élaborée au sein de l’ASA) et technique du RITA qui fut appliquée au cas du Hawk fut la suivante :
Il est évident que les possibilités techniques de communication ainsi offertes par le RITA/Hawk sont très supérieures aux besoins estimés et aux possibilités du TSQ 73.
Il est initialement envisagé de disposer pour l’ensemble des RA Hawk de 20 stations relais et 28 stations d’extrémité, afin de rester conforme aux possibilités de raccordement et de relais antérieures.
Le challenge principal qui est alors imposé aux régiments SAMP par la mise en place du RITA n’est pas d’ordre technique car ceux-ci disposent déjà d’une ressource suffisante en personnels qualifiés, qu’il suffira de former en conséquence. Leur difficulté va être d’absorber les nouveaux équipements sous une enveloppe inchangée en nombre de personnel et de véhicules (dont les natures et quantités sont figées par le Tableau d’Effectifs et de Dotations). A ce stade, il estimé vraisemblable mais non avouable qu’il faudra amener le Commandement à consentir à des aménagements lorsque le moment sera venu (c’est d’ailleurs ce qui sera proposé et obtenu).
La répartition qui est faite des cinq AN/TSQ 73 les affecte à raison de deux dans chacun des 402° et 403°RA et un au 401°RA. Un nouveau concept de double PCR est développé, tandis que les livraisons de CCA s’étalent de la mi-84 à la mi-85.
Avec son nouveau système de communications RITA, le Hawk français modernisé peut (enfin) prétendre à une place à sa juste mesure, dans le dispositif national ou allié de Défense aérienne.
[1] Le Hawk, en raison de sa longévité, est passé de l’époque des lampes, à celle des transistors puis des semi-conducteurs...
[2] ADL : Automatic Data Link. MBDL : Missille Battery Data Link.
[3] La diaphonie est l’interférence entre deux canaux de communications.
[4] Ce nombre « minimum minimorum » est celui des matériels permettant le chiffrement de chacune des voies « transmissions de données » des 10 batteries opérationnelles (un équipement positionné dans chaque CCB, un équipement pour chaque batterie raccordée, positionné dans les TSQ-38), sans possibilité de détachement de section de tir Hawk ou de raccordement d’autres unités de tir.
[5] C’est ce qui fut réalisé, au détriment d’autres équipements de l’ASA.
[6] Système d’Interface et de Chiffrement des Liaisons OPérationnelles.