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L’Institut Géographique National

Détenteur d’un fonds documentaire spécialisé considérable, hérité de ses prédécesseurs militaires et accru chaque année de plusieurs dizaines de milliers de documents nouveaux, l’I.G.N. a organisé un centre chargé de la collecte, de la conservation et de la diffusion de la documentation pour ses besoins propres et les usagers extérieurs.

LE SERVICE DE LA DOCUMENTATION GÉOGRAPHIQUE
 [1], comprend 4 départements :

• LA BIBLIOTHÈQUE est dépositaire de 50 000 ouvrages concernant les disciplines traitées à l’I.G.N. et reçoit 450 périodiques administratifs ou techniques. Elle assure la consultation sur place aux chercheurs venus de l’extérieur, ainsi que le prêt inter-bibliothèque sur demande écrite.

• LA DOCUMENTATION GÉODÉSIQUE assure la vente des coordonnées des points géodésiques et des altitudes des repères de nivellement. Ces points font l’objet de fiches signalétiques avec plan de situation regroupées sur microfiches par feuille à 1:50 000.

• LA PHOTOTHÈQUE NATIONALE ou CENTRE DE DOCUMENTATION DE PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE organisée par décret en 1946, met à la disposition du public des collections de prises de vues aériennes à échelles variées, établies en un peu plus d’un demi-siècle sur le territoire français et les pays d’Outre-Mer. Au total 4 millions de clichés aériens, 7 millions de documents dérivés sont archivés dans 1500 mètres carrés de sous-sol. Chaque année le fonds s’accroit de 60 000 clichés nouveaux dont il est possible d’acheter des tirages, contretypes, agrandissements ou assemblages. Depuis quelques années, la photothèque nationale diffuse les images des satellites LANDSAT et SPOT.

• LA CARTOTHÈQUE créée en 1943 par le général Hurault, premier directeur de I’I.G.N., regroupe des documents issus du S.G.A. (Bibliothèque, archives du Service du Dessin, Cartographie étrangère de la Direction Générale), puis des fonds provenant du Génie Militaire, des Plans Reliefs, du Ministère des Colonies et des dépôts allemands ou alliés. [2]
  Elle gère l’un des fonds documentaires cartographiques les plus importants de France, plus de 2 millions de cartes, représentant 500 000 articles, archivées dans 3 étages de sous-sol sur 2 000 m2 de surface utile :

• Fonds ancien
  - Hormis quelques fac-similé, la Cartothèque de l’I.G.N. ne détient pas de cartes originales antérieures au 17ème siècle et ne cherche pas à s’accroître dans ce domaine. Elle se limite à conserver les cartes héritées de ses prestigieux prédécesseurs, l’Académie des Sciences (1666/1793), le Dépôt de la Guerre (1688/1887) et le Service Géographique de l’Armée (1887/1940) :
  - 2975 cartes manuscrites en couleurs, dressées de 1643 à 1877, provenant des Archives du Génie où sont restés les mémoires correspondants ; attribuées en 1913 au S.G.A. (section du Musée des Plans-Reliefs des Invalides) elles ont été reversées en 1943 à l’I.G.N. La Cartothèque a dressé un catalogue complet de la collection répartie en 290 chemises : 1259 plans de villes et places fortes et 1716 cartes topographiques de zones frontières et côtes qui ont fait l’objet d’études de Marcel Huguenin.
  - 4400 cartes gravées provenant du Dépôt de la Guerre dont les épreuves successives de la Carte de Cassini (nationalisée en 1793) et de la Carte de l’État-major.
  - 1552 minutes originales de la Carte de Cassini ainsi que 1290 carnets et documents annexes.
  - 1208 minutes mises au net de la Carte de l’État-major accompagnées de leurs calques de courbes et précédées des réductions assemblées du cadastre.
  - les cartes publiées par le S.G.A. de 1887 à 1940 précédées des minutes de la Brigade topographique du Génie.
  - les cartes publiées par le S.G.A. puis I’I.G.N. en relation avec les Bureaux Topographiques ou les Services Géographiques Outre-Mer à Rabat, Alger, Dakar, Yaoundé, Brazzaville, Tananarive, Dalat et Beyrouth : gigantesque entreprise de 70 années pour cartographier les 9 500 000 km2 de notre ancien empire colonial.
  - collections diverses de cartes étrangères de la fin du 19e siècle à la 2ème guerre mondiale : austro-hongroises, allemandes, anglaises...

• Fonds moderne
  - (accroissement de 7 à 10 000 articles/ an)
  - les cartes imprimées par I’I.G.N. et leurs éditions successives.
  - la plupart des cartes éditées par d’autres organismes français : Michelin, Génie Rural, B.R.G.M., O.R.S.T.O.M., S.H.O.M., I.N.R.A., C.N.R.S., Urbanisme
  - les cartes étrangères - elles représentent les 3/4 des acquisitions nouvelles, obtenues par échanges avec une soixantaine d’organismes étrangers et aussi par achats. La qualité de la couverture ainsi détenue est très inégale en raison du caractère plus ou moins confidentiel de la cartographie dans près de la moitié du monde. L’existence d’une cartographie mondiale exécutée par la D.M.A. américaine avec la collaboration du D.M.S. anglais permet en partie de pallier cet inconvénient.

La Cartothèque est particulièrement utile aux géographes et aux sociétés françaises devant travailler à l’étranger. La consultation d’originaux manuscrits doit être justifiée par une étude de haut intérêt. Des photocopies des cartes hors copyright sont réalisées sur place et par correspondance.  [3]
Parmi les 3000 cuivres gravés au Dépôt de la Guerre et conservés dans sa "chalcothèque", I’I.G.N. a sélectionné 740 cartes anciennes à son catalogue de vente, dont les Chasses du Roi, la Carte de Cassini et la Carte de l’État-major.
L’impression en "taille-douce" est effectuée de manière artisanale (4 tirages/ heure). Elle se distingue de l’offset par son relief’, la beauté du noir, le gaufrage dû à la pression de la plaque de cuivre sur le papier d’Arches et par le timbre sec apposé au bas.