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C’est bien le Génie qui est à l’origine des mortiers de tranchée. Le commandant Duchêne qui commande le Génie de la 70e D.I. (général Fayolle) propose fin 1914 « une artillerie légère de tranchée lançant un projectile lourd ».

Le concepteur du mortier de 58 mm et de ses bombes, le commandant Duchêne (polytechnicien) exprime en 1925 le besoin des sapeurs : « ...ce n ’est pas d’un besoin de l’artillerie que sont nés les engins de tranchée, mais, il faut bien le dire, d’un besoin du génie, de la difficulté qu ’avaient les sapeurs à accomplir la rude besogne consistant à ouvrir des brèches à la cisaille ou avec des charges d’explosifs portées à la main dans ce terrible obstacle que constituaient les réseaux de fil de fer battus par les mitrailleuses » [1].

Plutôt que de placer manuellement des charges importantes d’explosif afin de détruire les réseaux, le sapeur pense à les projeter tout en étant à l’abri. Le mortier est donc un engin de destruction du Génie.

Effectivement, de par sa conception très simple, le mortier de 58 mm est un matériel fondamentalement différent des matériels d’artillerie classique. Le commandant Duchêne reconnaît que si à l’origine, les mortiers de tranchée n’ont pas été considérés comme de véritables matériels d’artillerie, c’est parce que la science de la balistique et de l’artillerie classique ne sont pas intervenues dans la conception de ces matériels.

C’est donc le Génie qui va être à l’origine des mortiers de tranchée modernes, mais l’Artillerie reprendra rapidement la main et mènera des recherches afin d’améliorer ce mortier et de concevoir de nouveaux matériels.

Le général Chevalier demande au commandant Duchêne, affecté à la Section technique de l’artillerie, de se charger de la conception d’un lance-mines et, grâce à lui, les armées seront dotées début 1915 du mortier de 58 mm.