Histoire de l’Artillerie, subdivisions et composantes. > 2- Histoire des composantes de l’artillerie > L’artillerie à pied au front de la 1ère GM >
2- 1914-1918 : Commandement de l’artillerie à pied sur le front
 

La plupart des batteries envoyées ainsi au front l’ont été, en général, successivement. Au fur et à mesure de leur arrivée elles étaient mises en action, soit isolément pour renforcer des groupes déjà en position, soit par groupes constitués tout d’abord à l’arrière des positions.

De celle façon, l’ossature du front constituée, par l’artillerie lourde de campagne des Corps d’Armée engagés, se renforçait progressivement. Peu à peu, selon les circonstances, les groupements d’artillerie, composés de batteries lourdes et de batteries à pied, étaient organisés et placés sous l’autorité, soit des Commandants des artilleries divisionnaires, soit des Commandants des artilleries lourdes de Corps d’Armée.

En même temps, les organisations défensives se complètent. En arrière des premières lignes, on organise des positions de deuxième ligne, dites positions de repli.

Des batteries de travailleurs sont également amenées, et avec les batteries travaillent aux positions de batterie, de la ligne de repli ou à des positions de batterie de renforcement sur la première ligne. Quelques-unes de ces unités se sont rendues célèbres dans les Vosges, Où, tous les artilleurs qui sont passés, ont admiré l’art avec lequel elles avaient organisé des abris de positions de batterie, travaux qui ont dû exiger des efforts considérables.

Peu à peu, l’action de l’artillerie prend dans la lutte une importance de plus en plus grande, il faut de plus en plus de batteries lourdes de campagne et de nombreuses batteries de position.

Pour parer à tous ces besoins, des batteries à pied sont transformées en batteries lourdes de campagne, des batteries de travailleurs, à leur tour, sont transformées en batteries à pied.

En 1916, en raison du grand nombre de batteries à pied envoyées sur le front au fur et à mesure des disponibilités, les Armées ont, dans les régions qu’elles occupent, des batteries appartenant à tous les régiments à pied. Par suite des changements continuels dans la répartition des troupes, les batteries lourdes partent avec leurs organes de commandement,. d’autres les remplacent les batteries à pied restent, elles passent d’un commandement sous un autre et ces changements sont fréquents.

L’instruction technique des batteries à pied n’est pas dirigée.

Les intérêts des officiers et des hommes sont souvent oubliés.

Au 1er mars 1916, le G.Q.G. organise l’artillerie à pied aux Armées. Toutes les batteries à pied stationnées dans une même Armée sont classées dans un même régiment, ou dans deux au plus. C’est ainsi qu’à la VIle Armée qui occupe un front très étendu, les batteries du 6e R.A.P. passent au 5e, des batteries du 9e passent au 8e et des batteries du 8e passent au 9e. Dans cette Armée, le mouvement terminé, il n’y a plus que des batteries appartenant au 8e R.A.P. et au 9e R.A.P. Le 8e a alors 2 fractions de batteries commandées chacune par un lieutenant-colonel : une à la VIlème Armée (Lieutenant-Colonel Louvot), une à la IIIème. Les commandants des fractions des régiments ont les attributions de Chef de Corps. Ces fractions ne comprennent plus que des batteries actives, les anciennes batteries territoriales ont été fondues dans les batteries actives qui comprennent à partir de ce moment des hommes de l’active, de la réserve et de la territoriale.

Dans celle organisation de 1916, les batteries situées dans une mème région avaient été placées dans une même fraction de régiment. Mais les nécessités tactiques amenaient bientôt le commandement à prescrire des mouvements de batteries et en 1917 le mélange des unités devenait à nouveau tel, que le commandement était presque impossible.

A la fin de 1917, on refait à nouveau l’organisation de l’artillerie aux Armées. Toutes les batteries pied sont, dans chaque Armée, placées sous le commandement d’un chef unique : le commandant de l’artillerie à pied aux Armées, lequel est bientôt placé sous l’autorité de la 4e division de la R. G. A. Les groupes relèvent, au point de vue tactique, soit des divisions, soit du C.A., suivant qu’ils ont à agir sur le front des divisions ou du C.A.

L’organisation de 1917 ne donne pas elle-même les résultats que l’on espérait. Les batteries à pied manquent de direction technique, les officiers servant des matériels anciens, ne peuvent s’entraîner aux nouvelles méthodes de tir que nécessitent les pièces modernes.

On se rend compte d’autre part des difficultés que le batteries à pied (qui n’ont aucun moyen de transport leur appartenant) éprouvent chaque fois qu’elles ont à se déplacer avec ou sans matériel.

Une nouvelle organisation s’impose : « Les batteries à pied seront, groupées en régiments de groupes de 4 batteries (régiments de la série 130).
Les régiments seront à certaines époques retirés du front et rassemblés à l’arrière dans des camps d’instruction. Les batteries seront dotées de matériels d’artillerie qu’elles amèneront avec elles dans tous les déplacements (matériel dit organique).
Les régiments seront en principe mis en entier à la disposition du commandant d’Armée."

Les premiers régiments formés sont organisés en 1918 à Bar-sur-Seine (Centre d’organisation de l’artillerie à pied) avec des batteries qu’on y rassemble.

Le 158e est créé en septembre aux Armées, mais les batteries qui le constituent restent sur place, sur les positions qu’elles occupent. Le régiment devait, en novembre, être retiré du front et envoyé à Bar-sur-Seine.

L’armistice survenant le 11 de ce mois, il n’est pas donné suite à ce projet.

A ce moment, la question relative aux moyens de transport (Section de transport hippomobile ou automobile à mettre à la disposition des régiments) n’est pas solutionnée.


____________

Base documentaire des Artilleurs