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3- Participation à l’armée de campagne impériale
 

Participation à l’armée de campagne impériale

En vue de l’expédition sur les côtes de la Baltique, 4 batteries à pied du régiment d’artillerie de marine (11°, 12°, 13° et 15°) sont prévues.

Avec l’abandon de l’expédition en Baltique et étant disponibles à Lorient, ces unités sont alors destinées à l’armée de Chalons. Elles quittent Lorient le 7 aout et rejoignent Paris le 9. A l’École militaire du Champ de Mars, elles sont transformées en batteries montées et reçoivent chevaux et matériel pour constituer 4 batteries de campagne : 11° (de 4 de campagne, capitaine Geoffroy), 12° (de 4 de campagne, capitaine Bourdiaux), 13° (canons à balles, capitaine Godin), 15° (de 12 de campagne, capitaine Caris).

Les 11°, 12° et 13° sont destinées à constituer l’artillerie divisionnaire de la 3° division (général De Vassoigne) du 12° corps (général Lebrun). Elles sont commandées par le chef d’escadron De Guilhermy. La 15° batterie est prévue à la réserve d’artillerie du 12° corps.

Il faut noter le chef d’escadron Poète, commandant en second ; le chef d’escadron Kermarec, attaché à la réserve d’artillerie et le lieutenant-colonel Roche, commandant le parc du 12° corps avec un personnel fourni par l’artillerie de la marine.

Elles se mettent en route le 24 août. Ne pouvant rejoindre à temps la 3° division, les 11°, 12° et 13° batteries sont alors affectées à la réserve d’artillerie du 12° corps.

Le 30 août, vers cinq heures et demie du soir, les batteries protègent, des hauteurs en arrière de Mouzon, et de chaque côté de la route de Carignan, la retraite du 5° corps, mis en pleine déroute à Beaumont.

A neuf heures du soir, le même jour, elles se dirigent par Carignan, sur Sedan, où elles arrivent le lendemain à midi. Elles s’installent à mi-côte des hauteurs qui s’élèvent à droite de la route de Mézières, entre Sedan et le village de Floing. Une section de la batterie des canons à balles, commandée par le sous-lieutenant Roos, est envoyée vers Bazeilles.

Le 1° septembre, les batteries d’artillerie de la marine, en position sur le plateau de Floing, soutiennent le combat contre les batteries allemandes établies sur la rive gauche de la Meuse. C’est la 11° batterie qui souffre le plus du feu de l’ennemi. La section Roos, à Bazeilles, est aussi durement engagée avec des pertes assez fortes.

Rentrées dans Sedan, les batteries se reforment derrière l’hôpital et elles subissent la capitulation le 2 septembre 1870.

Des 17 officiers que comptaient les 11°, 12° et 13° batteries, le sous-lieutenant Daumas, blessé grièvement le 1° septembre, meurt des suites de ses blessures tandis que le capitaine en second Roux, déjà malade dès son entrée en campagne, meurt de fatigue, le 3 octobre suivant, à l’ambulance de Clermont (Ardennes). Des 15 autres, 2 signent la capitulation, 5 vont en captivité en Allemagne, et 8 se sauvent : De Guilhermy, chef d’escadron ; Geoffroy et Bourdiaux, capitaines en premier ; Candelot, capitaine en second ; Boca, Rocard et Daudignac, lieutenants ; Delcourt, sous-lieutenant. Aussi, un grand nombre de sous-officiers et de canonniers s’échappent également des mains de l’ennemi.

La 15° batterie, qui n’a pas pu rejoindre à temps le 12° corps, rétrograde de Mézières sur Paris avec le 13° corps du général Vinoy, auquel elle reste affectée.

Les 11° et 12° batteries montées seront reconstituées et combattront dans le cadre de la seconde armée de Paris.


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