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5- Les unités d’artillerie de la Mobile
 

Les unités d’artillerie de la Mobile

Les gardes mobiles, appelés « mobiles », sont formés avec des hommes de 20 à 40 ans, réservistes venant de toutes les régions, n’ayant pas effectué leur service militaire mais qui sont soumis à des périodes de préparation militaire.

  • Il était prévu 15 exercices annuels, chacun d’une durée de 24 heures. Ce programme, déjà assez réduit, fut plus ou moins suivi sous l’Empire.
  • En tant de guerre, ils doivent pouvoir combattre aux côtés des troupes régulières.

En août 1870, le conte de Palikao, ministre de la Guerre, demande la levée de 100 000 mobiles avec les classes 1865-69. Ainsi, 400 bataillons sont constitués en province avec une formation et un équipement minimum.

Le 29 août, 90 bataillons ont déjà rejoint la capitale.

Pour l’artillerie, la mise sur pied d’unités est régie selon les décrets 177 et 178 du 3 novembre 1870.

  • Il est prévu la formation pour chaque département d’une batterie pour cent mille habitants et aussi la création de 12 batteries de canons à balles.
  • Ces unités sont établies au frais des départements et avant d’être mise en service, elles doivent être présentées à l’autorité militaire du département.
  • L’Etat se réserve la faculté de disposer de ces unités pour les armées en campagne. Dans ce cas, il rembourse aux départements les sommes engagées.
  • Les batteries restant à la disposition des départements font partie des forces constituées par les gardes mobiles des départements.

Ainsi, la Garde mobile met sur pied un important contingent d’artillerie durant le conflit avec 125 batteries à pied. Au cours de la guerre, 38 sont transformées en batteries montées dont 12 de mitrailleuses, qui suivront les armées en campagne. Les autres servent à la défense des villes et places fortes.

Dans le Nord, cette responsabilité incombe au commissaire de la Défense nationale, Achille Testelin, en charge des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne, et aux préfets concernés dont notamment Pierre Legrand (Nord) et Anatole De La Forge (Aisne). 

Le personnel est constitué en priorité avec les canonniers sédentaires des places fortes du Nord dont le bataillon des canonniers sédentaires de Lille. Les vides sont complétés avec des éléments d’infanterie mobilisée. Les batteries commencent à s’organiser à la mi-décembre. Elles seront pour la plupart opérationnelles seulement à la fin de la guerre.

Recensement des unités

  • Arras :
    • 1° batterie à pied et 5° batterie à pied des Mobiles du Pas de Calais : capitaine Delbreuve ;
    • 6° batterie montée des mobiles du Nord (4 rayé de campagne).
  • Amiens :
    • l° batterie à pied des Mobiles de la Somme (prisonnière le 30 novembre 1870) : capitaine Violette (22 pièces lisses et quelques pièces rayées).
  • Bouchain :
    • 19° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Teinturier,
    • et 20° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Carrez puis capitaine Hardy .
  • Boulogne :
    • 3° batterie à pied des mobiles du Pas-de-Calais : capitaine Della-Torre.
  • Calais :
    • 4° batterie à pied des mobiles du Pas-de-Calais : capitaine Clément.
  • Cambrai :
    • 11° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Dauteuille puis capitaine Demont,
    • 2° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Genty.
  • Cambrai (puis à Douai) :
    • 1° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Bezut puis capitaine Deloffre.
  • Condé :
    • 17° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Willaume.
  • Douai :
    • 3° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Pillon puis capitaine Leroy.
  • Dunkerque :
    • 13° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Richebé,
    • et 16° bis batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Darnet.
  • Landrecies :
    • 4° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Dolcourt,
    • et 7° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Stiévenard puis capitaine Neulliès .
  • Laon :
    • 2° batterie à pied des mobiles de l’Aisne (prisonnière le 9 septembre 1870) : capitaine Gressier.
  • La Fère :
    • 1° batterie à pied des mobiles de l’Aisne : capitaine Delaunay,
    • 3° batterie à pied des mobiles de l’Aisne : capitaine Dialon),
    • 4° batterie à pied des mobiles de l’Aisne : capitaine Lalaux,
    • et 5° batterie à pied des mobiles de l’Aisne :capitaine Dujardin,
    • 3° batterie à pied des mobiles de la Seine-Inférieure (prisonnières le 27 novembre 1870). L’artillerie comprend 113 pièces dont 36 rayées.
  • Lille [1] :
    • 1° batterie à pied de Lille : capitaine Choteau,
    • 2° batterie à pied de Lille : capitaine Daubrosso ;
    • 5° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Wagner,
    • 9° batterie à pied des mobiles du Nord :capitaine Delemotte puis capitaine Le Chartier,
    • 10° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Lesur puis capitaine Loyal,
    • 15° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Bougier puis capitaine Macqueron ;
    • 8° batterie montée (4 rayé de campagne) des mobiles du Nord : capitaine Noel puis capitaine Bézut puis capitaine Joppin.
  • Mézières [2] :
    • 1° batterie à pied des mobiles des Ardennes : capitaine Picard,
    • 2° batterie à pied des mobiles des Ardennes : capitaine Christin .
  • Montmédy :
    • 1° batterie à pied des mobiles de la Meuse (prisonnière le 14 décembre 1870) : capitaine Loarer.
  • Péronne :
    • 2° batterie à pied des mobiles de la Somme (prisonnière le 10 janvier 1870) ; avec 49 pièces dont 14 rayées : capitaine Dehaussy.
  • Saint Omer :
    • 2° batterie à pied des mobiles du Pas-de-Calais : capitaine Jacques.
  • Soissons [3] :
    • 12° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Franchomme,
    • 14° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Corné,
    • 16° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Peinte de la Lette.
  • Valenciennes :
    • 14° bis batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Thiriez,
    • 18° batterie à pied des mobiles du Nord : capitaine Theillier.

Les unités d’artillerie des mobiles du Nord sont administrativement rattachées à deux régiments d’artillerie provisoires, les 3° et 4° régiments provisoires :

  • 3° régiment provisoire (du Nord) : lieutenant-colonel Souchon. Cette unité, créée le 14 septembre 1870, encadre les 1° à 10° batteries incluse des Mobiles du Nord. Il est licencié le 21 mars 1871.
  • 4° régiment provisoire (du Nord) : lieutenant-colonel Liénard. Cette unité, créée aussi le 14 septembre 1870, encadre les 11° à 20° batteries incluse des mobiles du Nord. Il est aussi licencié le 21 mars 1871.

Note de la rédaction :

Tout au long de cette rubrique sont citées différentes sortes de canons (de 4, de 8, de 12...). Pour ne savoir plus sur ces matériels, suivre ces liens/

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[1] Les 1° et 2° batteries à pied de Lille sont créées avec du personnel issu du bataillon des canonniers sédentaires de Lille.

[2] batterie à pied des mobiles des Ardennes

[3] prisonnières le 16 octobre 1870


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