A ses débuts, l’artillerie, appelée à remplir une mission mal définie et marchant avec l’infanterie, était fort en discrédit auprès de la noblesse plus soucieuse de ses montures que des machines et moins intéressée par les arts mécaniques que friands de beaux coups de lances ou d’épées.
Les carreaux, grosses flèches d’arbalète armées d’un fer à quatre pans et munies d’ailettes en cuivre, étaient cependant fréquemment employés dans les guerres du moyen âge. Les servants de ces machines de guerre étaient groupés dans des compagnies dont l’organisation dépendait du Grand maître des arbalétriers, responsable également de l’infanterie des troupes royales.
François Ier donna à l’artillerie ses premiers statuts par les "déclarations de Saint Germain-en-Laye" de 1536 et 1538 qui établissaient un état du personnel. Cet essai d’organisation touchait une arme naissante et peu nombreuse dont la tâche était imprécise. Cependant les règles qui présidèrent à sa constitution vont servir de cadre aux lois et décrets successifs qui lui ont fixé son programme du temps de paix et préparé ses formations sur le pied de guerre.
Au début du XVIIème siècle, l’artillerie ne possédait comme personnel permanent que ses cadres :
Au début d’une campagne, le grand maître de l’artillerie donnait, à ses canonniers et à ses officiers appointés, des commissions pour lever des soldats de complément,
canonniers et pionniers, présentant les capacités et les garanties requises, et en nombre suffisant pour assurer le service de tous les canons disponibles.
Ce nombre était calculé suivant les calibres, entre deux canonniers et deux pionniers pour les pièces les plus petites, et cinq canonniers et trente pionniers pour les plus grosses. A la paix, ce personnel, appelé extraordinaire, était licencié.
Le rôle des canonniers et pionniers était limité au service des pièces, à l’exclusion du combat corps à corps. La garde du matériel d’artillerie au camp et à la bataille était confiée à des troupes spéciales, en général aux Suisses ou lansquenets. Dans les sièges, les travaux pour la protection des batteries étaient exécutés par des troupes d’infanterie.
Cette organisation montre la difficulté d’emploi du canon sur le champ de bataille.