Le système IFF ou Identification Friend or Foe (identification ami ou ennemi) est un dispositif électromagnétique généralement associé à un radar qui permet d’identifier à distance les aéronefs, les navires ou les véhicules amis. Il eut été préférable d’appeler ce dispositif Identification of Friend (IF) car il ne peut identifier que les amis. Les objectifs non identifiés sont, soit des amis dont le système de reconnaissance n’est pas à jour (code) , défaillant ou inexistant, soit des ennemis qui ignorent le code.
Si l’invention de la détection électromagnétique (DEM) des aéronefs peut être partagée par divers nations, celle des moyens pratiques de leur identification est, sans appel possible, Britannique.
Qui est l’ennemi ?
Depuis 1910, la question de l’identification des aéronefs était posée.
Le chef d’escadron Jean Lucas écrit : « ... le 23 août 1914, un dirigeable allemand, le Z VIII (L. Z. 23), venant de Strasbourg et effectuant une reconnaissance de jour, est abattu entre Celles et Badonviller par le tir d’une pièce de 75 [...]. Mais les aéronefs allemands ne sont pas les seuls à souffrir de ces tirs. Tout dirigeable aperçu par les troupes prend immédiatement figure de Zeppelin : le Dupuy de Lôme à Reims, le Conté à Épinal, l’Adjudant Vincenot à Toul, pris pour des ennemis, sont traités en conséquence. Le Fleurus est sérieusement atteint ».
L’histoire de l’identification à distance des avions se confond avec celle de leur détection. Pendant le premier conflit mondial, ni l’une ni l’autre n’ont été réalisées. Il faudra attendre les années 1935 pour percevoir un début de solution.
1935. Un des premiers systèmes pratiques mis en œuvre fut le Pipsqueak.
À bord de l’avion, un minuteur à une aiguille (un tour = une minute) avec un interrupteur interne actionne l’émetteur de l’avion pendant 14 secondes à partir de la position midi du minuteur. Après le décollage, le pilote mettait en marche le Pipsqueak qui transmettait un signal non modulé vers Chain Home, toutes les minutes pendant 14 secondes donnant à l’opérateur radar à terre une idée de la position de l’avion ami...
Les pilotes de chasse trouvaient ce « truc » ennuyeux ou même inutile et « oubliaient » de le mettre en marche...
1937. les problèmes d’identification n’avaient pas échappé aux Américains et en particulier à la Navy.
À terre ou à bord d’un porte-avions, un récepteur spécial détectait les signaux émis par un avion « ami ». Pour ce faire, on utilisait une antenne Yagi montée sur la crosse d’un fusil qu’un opérateur pointait sur l’avion. Le signal, « type morse », était généré par un disque tournant, à encoches et interrupteur , facilement interchangeable avec le « disque du jour ». L’écoute des impulsions déterminait si l’appareil était « Friend ». On actionnait alors un signal lumineux indiquant à la DCA rapprochée la présence d’un avion ami.
IFF Mark I
Le Mark I est une amélioration du Pipsqueak et du système à dipôle passif et semi passif [[]Des ingénieurs anglais avaient imaginé une antenne (dipôle) réfléchissant des signaux radios émis du sol et montée sous l’avion. Ce dipôle était changé selon la fréquence du jour.]. Il a équipé tous les radars de Chain Home.
Il consiste, à bord de l’avion, en un émetteur-récepteur calé sur la fréquence de Chain Home. On considère Mark I comme l’ancêtre des IFF.
IFF Mark II
Au MARK II, un transpondeur à bord de l’avion « ... ne répond que si on LUI pose la bonne question ». Dans les deux sens les signaux sont codés.
IFF Mark III (RC-184)
L’originalité des IFF anglais est qu’ils sont entièrement indépendants de leur radar. Le radar ne fournit que le signal de synchronisation afin que la présentation IFF sur l’écran soit calée sur le bon écho.
Au début de la guerre, les IFF allemands étaient eux, spécifiques à un radar. Cette situation était étonnante . Il fallut dépenser un temps précieux pour y mettre bon ordre. L’encodage était électromécanique et réglé à l’aide d’une clé spéciale selon le code du jour.
IFF Mark III G
Avec le Mark-III G, les codes deviennent encore plus complexes permettant une discrimination des avions : militaires, civils, chef de patrouille, détresse, etc. Le mode militaire 4 est entièrement encrypté.
Vue de l’encodeur du transpondeur de bord qui est « armé » avec deux cartouches d’explosif. Le pilote commande la destruction en appuyant simultanément sur deux boutons. Si l’atterrissage est forcé, le choc suffira à provoquer l’explosion. En retour de mission, avant l’atterrissage, le pilote devait désarmer l’IFF. Des oublis malheureux furent la cause de blessures graves de pilotes maladroits et même de mécaniciens d’avion.