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6- La Restauration (1815-1830) et la Monarchie de Juillet (1830-1848)
 

La Restauration (1815-1830) et la Monarchie de Juillet (1830-1848)

Les compagnies sont de nouveau licenciées par une ordonnance royale du 14 août 18l5.

Sous la Restauration, ces unités ne sont pas réactivées, la France ne connaissant pas de conflits. Néanmoins, les compagnies de canonniers vétérans, affectées à la défense des côtes, sont conservées. Le 25 mars 1818, les 13 compagnies de canonniers vétérans sont renommées compagnies de canonniers sédentaires. Ces unités existeront jusqu’au Second Empire.

En 1827, le système Valée est introduit pour l’armement de l’artillerie. Il est décidé d’adopter pour la défense des côtes, le canon de 30 et l’obusier de 22 centimètres en fonte (calibre de 8 pouces). Pour ces pièces, il est créé deux nouveaux modèles d’affûts. Quelques années après, ces affûts en bois, qui se conservent mal au bord de la mer, sont remplacés par des affûts en fonte de fer. A cette époque, les pièces d’artillerie de place et de côté étaient similaires. Ce n’est qu’à partir de 1852 que des différences apparaitront, en particulier pour les affûts.

Lors de la réorganisation de la garde nationale, à la fin de 1830, il est prévu qu’elle participe à la défense des côtes. Une ordonnance royale du 28 février 1831 prescrit la formation, dans les départements maritimes, de 50 compagnies d’artillerie, destinées au service des batteries de côte Ces compagnies proviennent de la garde nationale des cantons maritimes de ces départements. Leur complet, qui ne peut excéder 100 hommes, doit, autant que possible, être de 50. Elles doivent être commandées par un capitaine et un lieutenant, pour les compagnies de 50 hommes ; et par un capitaine, un lieutenant en premier et un lieutenant en second, pour celles d’un effectif de 50 à 100 hommes.

Les officiers doivent être élus par les canonniers de la compagnie, et choisis, soit dans leurs rangs, soit parmi d’anciens artilleurs de terre ou de mer, domiciliés dans le canton, et pris en dehors de lа compagnie.

Cette ordonnance, qui ne put être exécutée que dans un très-petit nombre de départements, a été rapportée au 21 juin 1833. Les brigades armées de l’administration des douanes étant susceptibles, dans le cas de guerre, d’être affectées au service militaire et mises à la disposition du ministre de la guerre, une ordonnance du 11 mai 1832 a statué que dans ce cas, celles qui sont établies sur le littoral du continent et des îles, pourront être organisées comme gardes-côtes, et employées, comme auxiliaires, au service des batteries d’artillerie placées sur le littoral de leurs lignes.

Par suite de la conquête et de l’occupation d’Alger, dont le territoire présente un grand développement de côtes, une ordonnance royale du 1° août 1831 autorise la création pour le service de l’artillerie dans les forts et les batteries de lа régence, de 4 compagnies de canonniers gardes-côtes, formées, chacune, de l50 sous-officiers et soldats et commandées par un capitaine en premier, un capitaine en second, un lieutenant en premier et un lieutenant en second. Ces officiers sont choisis parmi ceux qui avaient servi dans l’artillerie de terre, ou dans le train, ou dans les anciennes compagnies de canonniers gardes côtes. Les emplois vacants par la suite seront donnés, moitié à l’avancement sur les 4 compagnies, moitié aux anciens officiers d’artillerie ou du train, en retraite ou en réforme, ou à ceux en activité de service.

Un adjudant de côte, du grade de chef d’escadron , pris parmi les anciens officiers de ce grade, en retraite, réforme ou démission, ou parmi ceux en activité de service, ou parmi les capitaines en premier des compagnies de canonniers gardes-côtes, est spécialement chargé, sous les ordres du commandant de l’artillerie de l’armée d’occupation, de la surveillance du service et du maintien de la discipline dans ces compagnies.

Une ordonnance du 17 novembre 1833 ajoute 2 nouvelles compagnies aux 4 premières.

L’effectif total de ces 6 compagnies de canonniers gardes-côtes est fixé à 24 officiers et 900 sous-officiers et soldats. En 1837, voici le détail de ces 6 compagnies dites de canonniers garde-côtes d’Afrique :

  • 1° compagnie : Alger ;
  • 2° compagnie : Alger ;
  • 3° compagnie : Oran ;
  • 4° compagnie : Bône ;
  • 5° compagnie : Bougie ;
  • 6° compagnie : Oran.

Il faut noter qu’une commission de défense des côtes est instituée par décision ministérielle du 11 février 1841, pour préparer un projet d’armement des côtes de la France, de la Corse et des Iles.



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