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La guerre franco-prussienne (1870)

En 1870, le régiment est commandé par le colonel De Vassoigne et il comporte 6 batteries

  • 1° batterie : capitaine Lyon ;
  • 2° batterie : capitaine Belin ;
  • 3° batterie : capitaine Brunel ;
  • 4° batterie : capitaine Malcor ;
  • 5° batterie : capitaine Pihan ;
  • 6° batterie : capitaine Robert.

Chefs d’escadron : Voilliard, Léveillé et Dorlodots des Essarts.

Il est cantonné à Versailles avec les 5° et 6° batteries détachées à Paris.

Le régiment mobilise ses 6 batteries (4 batteries de 4, 2 batteries de mitrailleuses) et à la déclaration de la guerre, un cadre de dépôt est constitué :

  • 1°, 2° et 5° batteries à la 1° Division des Voltigeurs de la Garde Impériale (général Deligny) ;
  • 2°, 4° et 6° batteries à la 2° Division des Grenadiers de la Garde Impériale (général Picard).

La Garde Impériale fait partie de l’Armée de Lorraine commandée par le maréchal Achille Bazaine. Cette armée comprend les 2°, 3°, 4° corps d’armée, la Garde impériale et une brigade du 5° corps. En se repliant vers la place de Metz, elle est rejointe par le 6° corps. Elle livre plusieurs batailles indécises (Borny, Rezonville, St Privat) mais se retrouve définitivement enfermée dans son périmètre de Metz à partir du 19 août. Le commandant de l’artillerie est le colonel Soleille.

Bataille de Mars la Tour ou de Rezonville (16 aout 1870)

Au matin, les unités de la Garde se trouvent à Gravelotte. En fin de matinée, la Garde est déployée à Gravelotte et à La Malmaison. L’artillerie est en avant de Gravelotte, face au ravin de la Jurée avec un régiment de Zouaves en soutien.

A midi, la division de Grenadiers de la Garde se porte de Gravelotte à Rezonville suite au recul du 2° corps d’armée. En attendant sa mise en place, les Cuirassiers de la Garde sont engagés pour protéger le recul du 2° corps d’armée.

La charge des cuirassiers à Flavigny permet le décrochage des troupes françaises mais l’unité subit de très fortes pertes. A 14h00, la division de Grenadiers de la Garde commandée par le général Picard entre en ligne au sud-ouest de Rezonville. Elle repousse l’attaque de la 6° division de cavalerie prussienne. Le général Bourbaki, commandant la garde Impériale, renforce les positions avec une partie de la division des Voltigeurs de la Garde, maintenue jusqu’alors en réserve. Les voltigeurs et les batteries de la division prennent position sur la crête au sud-ouest de Rezonville. Vers 16h00, les batteries de la Garde ouvrent le feu en direction de Flavigny tenu par les troupes prussiennes.

L’artillerie française est renforcée et aligne 13 batteries dont 10 de la Garde. Le général Bourbaki, commandant la Garde, a disposé au sud et contre Rezonville une grande batterie de 54 pièces dont celles du régiment d’artillerie montée. Elles entrent en action entre le chemin de Ghambley et le bois des Oignons, face à l’artillerie adverse.

A 20h00, les allemands lancent une ultime attaque avec la 6° division d’infanterie pour s’emparer de Rezonville après une forte action de l’artillerie.

Cette dernière attaque échoue. Ainsi soutenue, l’infanterie française maintient ses positions.

Action de Ladonchamps (7 octobre 1870)

A la suite de la bataille de Saint Privat à laquelle le régiment d’artillerie monté de la Garde n’est pas engagé, l’armée de Lorraine est enfermée à Metz à partir du 20 aout. Lors de ce siège, le régiment d’artillerie monté est engagé lors de la dernière action française à Ladonchamps le 7 octobre 1870. Ce jour, le 6° corps d’armée, commandé par le général Canrobert, doit exécuter un fourrage sur les deux fermes des Grandes et Petites-Tapes ainsi que sur les petits villages de Bellevue et de Saint-Rémy.

Le 6° corps tout entier est concerné pour protéger l’opération et il est appuyé par la division des voltigeurs de la Garde (général Deligny). Les troupes doivent prendre position le long du ruisseau des Tapes pour protéger le chargement des denrées destinées à soulager le blocus de Metz. Une fois le chargement effectué, les troupes doivent se replier.

L’opération débute à 13h00. La progression des Voltigeurs et des Chasseurs de la Garde permet de conquérir les Grandes et les Petites Tapes. Les Chasseurs s’emparent de Bellevue.

Néanmoins, la réaction ennemie est forte, surtout celle de l’artillerie. A 15h00, les positions sont conquises mais le feu de l’artillerie prussienne redouble d’intensité. Comme les diversions effectuées par les 3° et 4° corps n’ont pas réussi à fixer suffisamment les troupes prussiennes, ces dernières se renforcent. Ainsi, la division des Grenadiers de la Garde est engagée avec 2 batteries du régiment d’artillerie monté de la Garde aux environ de Woippy.

Le combat s’engage et dure jusqu’à la nuit. Les troupes françaises maintiennent leurs positions malgré les contre attaques prussiennes. L’action de fourrage ayant échouée, les troupes françaises se retirent plus tard sous la protection de l’artillerie de campagne et des batteries de position du camp retranché de Metz.

Cette action à laquelle participe le régiment d’artillerie monté de la Garde est la dernière entreprise par les troupes françaises retranchées à Metz qui capitulent le 27 octobre 1870.


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