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3- L’expédition du Mexique (1862-1863)
 

L’expédition du Mexique (1862-1863)

Une note du 5 août 1862 enjoint au régiment monté de la Garde de porter sa 1° batterie aux effectifs de temps de guerre. Elle doit comprendre un capitaine de 1° classe, un de 2° classe, un lieutenant de 1° classe, deux lieutenants de 2° classe ou sous-lieutenants, 235 hommes dont 6 artificiers, 1 fourrier, 72 servants, 120 conducteurs, 4 ouvriers, 3 maréchaux-ferrants et 2 bourreliers. Les canons emmenés au Mexique sont des nouvelles pièces rayées de 4 de campagne.

Les officiers sont représentés par le capitaine commandant Deléval, le capitaine en second Clairin, les lieutenants Leclére, Gaertner et Héricart de Thury.

La 1° batterie montée de la Garde fait partie du 4° convoi ralliant le Mexique. Elle est embarquée sur deux navires à Cherbourg. Une partie le 7 septembre 1862 sur la frégate à roue « Le Darien » et l’autre partie (54 hommes et 52 chevaux) le 11 septembre 1862 sur la frégate à roues « Le Montezuma ». Les deux navires arrivent à Vera Cruz le 31 octobre 1862.

Le 13 décembre, la batterie quitte Vera Cruz pour Orizaba qu’elle atteint le 21 et y stationne un mois. La batterie rejoint Puebla à la mi mars 1863.

Au printemps 1863, l’armée française décide de marcher sur Mexico. La progression est bloquée à Puebla, ville distante de 100 kilomètres de Mexico.

À Puebla, la défense est dirigée par le général Ortega avec 22 000 hommes. Le siège débute le 16 mars par une manœuvre d’encerclement menée par les généraux Douay et Bazaine. Le 18, l’encerclement est effectif et le 22 une tentative de secours des Mexicains sur Cholula est repoussée.

La batterie de la Garde est engagée. Le 29 mars, le premier assaut, difficile mais victorieux, est lancé sur le fort San Javier. Le 31 mars, les Français s’emparent du couvent de Guadalupita.

À partir de ce moment-là, la résistance mexicaine devient plus opiniâtre. En même temps il faut repousser toute contre-offensive extérieure des Mexicains.

Le 19 avril, la batterie de la Garde est engagée contre l’ilot n°29. A cette occasion, le lieutenant de Thury est cité à l’ordre de l’armée.

Le 25 avril, après un échec pour prendre le couvent Santa Inès, la décision est prise de se maintenir sur ses positions et d’attendre un renfort d’artillerie pour réduire la ville par un bombardement. C’est à cette période qu’eut lieu la bataille de Camerone pour les légionnaires escortant le matériel de siège.

Malgré une résistance déterminée, Puebla assiégée ne semble pas pouvoir tenir encore longtemps. Le président Juarez intervient donc personnellement auprès du général Comonfort pour que son armée vienne au secours des assiégés. Celui-ci rassemble alors un convoi de ravitaillement et s’avance sur la route entre Mexico et Puebla.

Le 8 mai, le général Ignacio Comonfort tente de briser le siège à San Lorenzo avec 7 000 hommes.

Les troupes françaises, commandées par le général Bazaine comportent 4 bataillons d’infanterie, 4 escadrons de cavalerie dont 1 mexicain, 2 batteries d’artillerie dont la batterie montée de la Garde. Cela représente 3 000 hommes.

Le général Bazaine obtient l’autorisation de mener une reconnaissance en force. Après une marche de nuit en pleine campagne, il atteint les hauteurs surplombant la ville de San Lorenzo à l’aube.

Les forces mexicaines ont installé des retranchements pour se protéger d’un assaut frontal.

Les canons mexicains ouvrent le feu dès l’apparition des Français. La batterie d’artillerie de la Garde vient se mettre en position au plus près pour couvrir l’attaque. Bazaine place ses quatre bataillons d’infanterie en échelon en biais, celui de gauche menant l’assaut sur l’aile droite ennemie. Les tirs mexicains ne réussissent pas à bloquer l’avance des fantassins alors que la formation employée leur permet de concentrer leurs feux. Après une forte résistance initiale, les Mexicains se débandent devant les charges à la baïonnette des assaillants. Pendant ce temps la cavalerie a effectué un large mouvement tournant par l’ouest et coupe la retraite mexicaine.

A 9 heures 30, après deux heures de combat, deux des trois corps de Comonfort sont détruits et le troisième en pleine retraite. Cette bataille décisive scelle le sort de Puebla qui capitule 9 jours plus tard.

La 1° batterie d’artillerie montée de la garde, dont l’action fut décisive lors de la bataille de San Lorenzo, est la seule unité de la garde impériale [1] envoyée au Mexique.

Le 16 mai, les assiégés demandent l’armistice. Le 17, les Mexicains débandent leur troupe et la ville est occupée le 19. La route de Mexico est désormais ouverte.

La batterie est rapatriée en France en 1864.

[1] Il y a eu d’autres unités du Train des équipages engagées, selon M. Mainfroy Adrien : "il y a eu aussi un détachement léger de la 1ere compagnie de l’escadron du train des équipages de la garde impériale composé du lieutenant Auberthot et de 72 hommes , celui ci va s’illustrer au siège de Peubla et y obtenir la légion d’honneur , Jean pierre BEROUDIER homme de troupe est titulaire de la médaille militaire au Mexique très certainement aussi suite au siège de Puebla.". Mais selon l’auteur de cet article, M. Rémy Schérer, "l’escadron du Train des Equipages de la Garde (chef d’escadron Leblanc) ne dépend pas de l’artillerie ; contrairement à l’escadron du Train d’artillerie de la Garde (chef d’escadron Fonsard), qui lui, dépend de l’artillerie, mais qui apparemment n’a pas été requis pour la campagne du Mexique". Toutefois, de son avis "cette unité peut être néanmoins citée même si elle ne dépend pas de l’artillerie".


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