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1- Le régiment à pied de la Garde
 

Création (1855)

Le régiment est crée par le décret du 17 février 1855. Formé à Versailles, le 28 mars suivant, il est initialement constitué comme régiment à pied. Il comprend dans un premier temps 6 batteries à pied (pièces de 12 et de 6) et autant de batteries de parc. Par décret du 20 février 1860, le régiment est transformé en régiment monté et il comprend alors 8 batteries.

Le 15 novembre 1865, le régiment est réduit de 2 batteries.

Il participe aux campagnes d’Italie et du Mexique avant d’être engagé lors de la guerre de 1870.

Le régiment en Italie (1859)

Pour cette campagne contre l’armée autrichienne, le régiment d’artillerie à pied de la Garde détache 4 batteries. Elles sont rattachées au corps de la Garde Impériale commandé par le général Saint Jean D’Angely et constituent la réserve d’artillerie de ce corps. Cette réserve est commandée par le général de brigade Alfred De Sevelinges.

Elle est constituée de 4 batteries regroupant 24 canons :

  • 3° batterie (capitaine Sempé) ;
  • 4° batterie (capitaine Rolland) ;
  • 5° batterie (capitaine De Sailly) ;
  • 6° batterie (capitaine De Saint Aulaire).

Nota : la 1° Division de la Garde (zouaves et grenadiers), commandée par le général Mellinet est dotée en artillerie avec les 3° et 4° batteries à cheval de la Garde (12 canons). La 2° Division de la Garde (chasseurs et voltigeurs), commandée par le général Camou, est dotée en artillerie avec les 5° et 6° batteries à cheval de la Garde (12 canons).

Magenta (4 juin 1859)

En matinée, la 2° brigade des Grenadiers de la Garde (général Wimpffen), est engagée dans la tête de pont de San Martino. L’action permet de repousser l’infanterie et l’artillerie autrichienne au-delà du pont de Naviglio.

Dans l’attente de l’arrivée du 2° corps d’armée (général Mac Mahon), l’avance est stoppée.

En début d’après-midi, la division des Grenadiers de la Garde reprend son attaque vers Magenta. Malgré des succès, étant en infériorité numérique, elle doit ensuite se défendre âprement face aux troupes autrichiennes. A 17h00, les renforts français avec la division Vinoy et la division des Voltigeurs de la Garde renforcent la division des Grenadiers. Une nouvelle attaque permet la prise du village de Magenta. Cette action est soutenue par les feux de l’artillerie de la Garde, dont les batteries du régiment d’artillerie à pied, dirigés avec habileté sur les réserves ennemies abritées derrière les villages de Castello, de Barsi, de Rebecco et le long de la voie de chemin de fer. Soumises à un fort bombardement, les colonnes autrichiennes sont contraintes à battre retraite.

Deux sections de la 4° batterie sont engagées pour tirer sur le village de Rebecco. La 3° batterie installe ses pièces dans les bâtiments de Ponte Nuovo et s’organise défensivement face aux troupes autrichiennes. La 5° batterie est aussi engagée.

Lors de cette bataille, le régiment déplore la perte parmi la troupe d’un tué, de 4 blessés et d’un disparu.

Solferino (24 juin 1859)

Le 24 juin 1859, les deux divisions d’infanterie de la Garde Impériale sont installées à Montechiaro. Les huit batteries d’artillerie de la Garde (4 pour le régiment à cheval et 4 pour le régiment à pied) et la division de cavalerie de la Garde sont à Castenodolo.

Lors de cette bataille, la Garde Impériale est engagée au centre du front en soutien du 1° corps d’armée. L’infanterie de la Garde se lance à l’attaque de la tour de Solférino. L’artillerie de la Garde soutient ce mouvement, renforçant l’artillerie du 1° corps, ce qui neutralise les batteries autrichiennes les plus avancées. La division des Grenadiers de la Garde, alors engagée, réussit à s’emparer de Solférino. Les autrichiens se replient alors sur Cavriana et s’y installent défensivement. L’infanterie française poursuit son avance sur Cavriana, épaulée par les feux d’artillerie du 1° corps et de la Garde. Vers 16h30, Cavriana est aussi pris et les autrichiens sont en pleine retraite. Après un court orage, l’artillerie française s’installe sur les hauteurs de Cavriana et harcèle les troupes autrichiennes en retraite. Cette action leur occasionne de nombreuses pertes puis le combat cesse le repli autrichien terminé.

Ce sont les 5° et 6° batteries qui ont soutenu l’action française. Les 3° et 4° batteries du régiment étaient en réserve et ne sont pas intervenues. Il faut juste noter que la 3° batterie, en fin de journée, tire au jugé quelques coups sur les troupes autrichiennes en repli. Mais, faute de but certain, le tir est arrêté presque aussitôt .

Le lieutenant Leclerc, de la 5° batterie, se distingue lors de deux batailles et est cité deux fois à l’ordre du jour.


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