Le site d’Igman constitue un balcon sur la vallée occupée par la ville de Sarajevo et ses banlieues. Placé à une altitude moyenne de 1200-1300 mètres et au nord d’un massif culminant à plus de 2000m, il est exposé à un climat froid et venté en hiver. Cette rudesse se manifeste tôt dans l’année et les premières neiges sont attendues normalement à la fin d’octobre.
La brigade multinationale qui doit conserver la mission de dissuasion pendant la mauvaise saison, a résolu de maintenir une partie seulement de ses moyens en altitude et de réaliser un plan complet pour l’hivernage. Les hommes seront logés dans des bungalows, les matériels et les accès seront maintenus en état de service avec une logistique appropriée.
Le groupe d’artillerie 155 sera séparé sur deux sites, l’un à Igman avec la mission principale, le réseau Atila et ses PCR, une section de tir, et un TC 1 renforcé. L’autre dans la zone arrière, avec la seconde section de tir et le TC2. Le chef de corps reste au FSCC et le commandant en second prend en main la portion arrière.
La brigade négocie tout le long de septembre et d’octobre pour obtenir finalement un terrain à Mostar, en zone bosniaque, mais sous la protection de la communauté européenne.
L’organisation des moyens d’observation pour l’hiver, est adaptée. Le DLO 31 au secteur de Sarajevo conserve trois VOA sur des postes en ville, le DLO 21 est placé auprès du bataillon français N°2 à l’aéroport avec un VOA mobile, deux VOA sont conservés sur Igman avec comme mission principale la surveillance depuis Viennac et rattachés en informatique au relais 11 ; les ordres leurs sont donnés directement par le PCR Les Ratac restent sur Viennac aussi avec deux VAB et un équipage relevé régulièrement. Enfin, le DLO 41 est déployé à Mostar avec deux VOA au profit de la zone de la Neretva.
Le FSCC de la brigade est conservé à Igman au sein du PC qui est transformé de PC tactique en PC avant. Au total du groupe d’artillerie, il y a 140 hommes sur la montagne, 26 à Sarajevo, et le reste à Mostar ou Ploce (porte-chars).
Le 24 Octobre, le groupe prend ses dispositions d’hiver et les premiers convois partent pour Mostar.
La section de tir est installée dans une carrière à proximité de la route principale qui traverse la zone. Sur la position, un aménagement permet de conserver des munitions et la station Sirocco. Les directions de tir sont dégagées pour effectuer, sans déplacements, la totalité des tirs correspondant à la mission d’appui sur Sarajevo.
Un PCR est aménagé sur sa position d’été mais dans des bungalows et l’autre PCR est installé avec le TC 1 de la batterie et profite de son enceinte et de ses aménagements de vie courante.
Les liaisons Atila et VHF entre la section et le PC de batterie sont doublées par une ligne filaire de sécurité. La sûreté des postes est assurée par les unités d’infanterie sur Igman (2°REP et 2° Light Infantry qui ont relevé le 2°REI et D.and D.).
La neige arrive le 02 novembre avant que les installations ne soient achevées, mais après les derniers déménagements importants. TI ne reste en fait plus qu’à déplacer le TC1 et le PC de la batterie.
Les difficultés principales pour l’hiver sont d’ordre logistique et dès les mauvais jours, le problème de l’eau et du carburant sont là.
Le 5 novembre, des tentatives d’intrusions sur des postes à Viennac et Krupac 2 sont repoussées. La vigilance doit rester permanente et les équipements de protection à base de barbelés et de mines éclairantes sont très utiles.
Les équipements d’hiver arrivent tardivement. Les chenillettes BV206 sont à pied d’oeuvre seulement le 28 novembre, les chaînes antidérapantes livrées entre le 22 XI et le 2 Xll. Le hangar en toile « RUBHALL » est disponible tout juste pour la Ste Barbe et la cérémonie de la « Medal Parade ».
Les cuisines pour 120 hommes ne seront probablement pas livrées avant le départ du groupe Leclerc, le 15 décembre et il faut continuer à cuisiner en extérieur sur les ETRAC.
Commentaires :
L’hivernage est une opération difficile. EUe associe étroitement le domaine de l’emploi et celui de la
logistique. Les faiblesses initiales en ce domaine se traduisent par beaucoup d’efforts de dernière minute, Des
problèmes aussi simples que la présence des chaînes antidérapantes pour VAB, TRMIOOOO, ou du
déneigement ou encore des véhicules spécialisés VAC ne seront pas totalement réglés à l’arrivée de la neige et
du froid. Les tracas administratifs de l’ONU s’ajoutant aux problèmes de circulations mettent tout le monde à
contribution.
Les retards sur la livraison des matériels d’hivernage s’explique par les réticences de l’ONU à la veille de la
disparition de la Forpronu, mais sont préjudiciables au simple crédit de la mission en cours.