Selon l’accord du 14 septembre, dès le 15 les armements lourds serbes sont censés commencer leur retrait de la zone d’exclusion totale (TEZ). Les observateurs sont appelés à surveiller et rendre compte des mouvements observés. Les radars Ratac installés à Viennac sont en mesure de surveiller un très large panorama avec en particulier les hauteurs où se trouvent les batteries serbes connues depuis plusieurs semaines. Dans les premières heures, aucun mouvement important n’est constaté et les postes de mortiers proches de la ligne des contacts sont au contraire en train de se renforcer avec des tranchées nouvelles et l’apport de munitions. Des discussions sont ouvertes par le secteur avec les autorités serbes locales qui attendent les ordres pour bouger. Ils sont prêts disent-ils, mais ils manquent de camions et de carburant ! Le volume de ces armements est estimé entre 350 et 600 selon les sources et la définition donnée. Il est considéré que la disparition totale de ces armements lourds mettrait les serbes en difficulté devant les bosniaques qui seraient tentés d’attaquer avec la supériorité du nombre des combattants. Cette limitation, importante pour ne pas relancer les combats, a fait l’objet d’un accord de principe avec les bosniaques qui restent cependant à surveiller car peu fiables...
Les premiers déplacements d’armements lourds auront lieu le 17 dans la journée. Quelques chars T34 et T55 ainsi que des unités disparates de 122 et peu de 152 tractés sont observés sur les pistes logistiques serbes, loin des vues des bosniaques. Le secteur a mis en place des unités qui vont sur les positions serbes et aident à identifier et évacuer les armements incriminés. Le bilan du 17 soir est suffisant pour que le force commander donne l’autorisation de prolonger la trêve des frappes.
Le 15 septembre le premier avion se pose à Sarajevo depuis le mois de mai. Le symbole est important et cette reconquête de la liberté de mouvement va se poursuivre et s’élargir. Le 17 septembre le général commandant la BMN exécute un premier vol de reconnaissance en hélicoptère vert, au dessus de Sarajevo.
Depuis quelques jours, la BMN planifie l’ouverture de la route Kiseljak à Sarajevo. Le plan de la brigade repose sur une action en sûreté menée par un groupement de force (task force A du Devon and Dorset). En cas de difficulté il est prévu de s’emparer par la force des points de contrôle de la route puis de les tenir militairement. Un DLO est placé à cet effet depuis une semaine au PC du D.and D. établi à Kiseljak. L’opération est différée de jour en jour. Le chef de DLO va, avec son EO, reconnaître quelques observatoires utiles. Le parcours est difficile et en fond de thalweg. La fin du trajet se trouve dans la localité d’Ilidza entre les maisons civiles habitées et la caserne de la brigade serbe. Le combat en ville serait bien compliqué.
Commentaires :
Cette opération « SWAN » s’est préparée sans contacts ni échanges d’informations de la part du secteur.
Elle va conduire à une nouvelle mésentente avec Sarajevo pour qui l’attitude prévue par la BMN en cas de
coup dur est trop violente et ne peut pas être acceptée. L’opération sera allégée puis annulée et l’ouverture
conduite par un bataillon du secteur de façon progressive, et après entente avec les parties serbes, croates et
bosniaques.