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H. L’heure des premiers bilans
 

L’heure des premiers bilans

Entre le 30 août et le 1 septembre 10H00, la BMN a fait tirer 1070 coups, soit 357 de 105, 290 de Mo120 FR, 118 de Mo120 NL et 305 de 155 AuF1. Toutes les pièces ont tiré et sans incidents de tirs pour les 155. Les seules difficultés ont été des incidents de chargement qui ont fait perdre un ou deux coups dans une efficacité de plus de 24.

Les équipages sont fatigués mais la griserie de la poudre a maintenu jusque là un dynamisme très grand chez les artilleurs français comme britanniques. Les servants des SML sont restés frappés par l’accident d’un des leurs, mais cela n’entame pas leurs capacités.

Le régime de permanence des unités est alors modifié pour donner la capacité de durer. Trois stades sont élaborés :

  • stade immédiat ou stade « A » dans lequel l’aptitude instantanée au tir est requise,
  • le stade « B » où l’unité est capable de rallier les positions de combat en dix minutes et soit réaliser un tir soit se déplacer,
  • le stade « C » identique au précédent mais avec un délai de une heure.

Ce système permet de maintenir une capacité de riposte de 50% au moins des lanceurs et de permettre à certaines équipes de vivre et de se reposer un peu.

Les résultats des tirs en terme d’effets sur les objectifs ne peuvent être rapportés ; les reconnaissances aériennes demandées ne font rien redescendre et l’impossibilité de se rendre en zone serbe ne procure aucune information précise. En dehors de la destruction d’un dépôt à Lukavica et de la pyrotechnie à Vogosca, les autres effets sont moins mesurables.

Commentaires :
L’absence de ces résultats, même compréhensible, n’est pas acceptable après quelques jours. Il faut y voir le manque de préparation de cette filière d’information, ainsi que le caractère multinational et distribué des charges entre l’OTAN en Italie, les divers commandements présents (RRFOS, Secteur, BH Command et CCFR) et enfin le rôle réservé de la DRM. Le résultat reste quand même dommageable et cette « myopie » ne permet pas les améliorations dont la chaîne de feu aurait probablement besoin (précision, cohérence, raccourcissement des délais, ...). Il est enfin et une fois de plus constaté que les drones du genre Crécerelle seraient très utiles dans ce type de mission.

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