La coordination artillerie/air doit se faire facilement sur le papier. Des Olfa sont déployés au RRFOS, au PC secteur SSVO, au PC TAC de la BMN et des TACP (un BMN et un secteur) sont sur Igman. Le régime de l’espace aérien est celui du partage temporel. C’est à dire que l’artillerie ne peut tirer que si l’espace est libre en totalité au dessus de Sarajevo.
Cependant, l’imminence de frappes aériennes par l’OTAN fait éditer par RRFOS une « Fire Support Coordination Line » ou FSCL qui coupe la zone des objectifs environ en deux parties égales. Ce document établi sans aucune concertation avec le FSCC vaut des protestations et une contre proposition en date du 28 août qui ne seront jamais entendues. La FSCL finalement ne sera pas utilisée et le régime de la coordination restera malheureusement au partage du temps. Pour réaliser une bonne coordination, il est envisagé dès ce moment de créer un réseau VHF-satellite entre les acteurs de la 3° dimension (Air, Alat, Artillerie). A base de postes TACSAT américains ce réseau ne sera mis en place que beaucoup plus tard et sans efficacité réelle.
Commentaires :
A ce moment de l’engagement, le besoin d’une coordination air/arty ne se fait pas sentir de façon cruciale.
On verra plus loin les problèmes que cela a posés.
Les postes TACSAT mis en place sont des appareils de 1°
génération (1970) avec peu d’autonomie et pas compatibles du réseau TACSAT moderne servi entre les TAOCC, AOCC et OLFA dont l’accès sera refusé aux FSCC et PC artillerie (pour des motifs obscurs). La crédibilité de la BMN sera toujours suspectée et il faudra à chaque étape soit faire ses preuves, soit passer outre !
La mise en place de « Restricted Operational Zone » ou ROZ permettra d’interdire le survol de la zone de Sarajevo en cas de tir de l’artillerie de la BMN. Le principe nécessite de 15 à 45 minutes pour faire évacuer la zone des avions en vol et à condition que les liaisons avec l’AOCC soit immédiates. Or cette liaison passe par le CASLO (Olfa du secteur...). Au bilan et en dehors de fenêtres de tirs autorisés, la requête de tir de riposte nécessitera des délais très longs et pour des durées que le commandement aérien réduira au minimum pour ne pas gêner les avions (1/4 heure). Dans ce laps de temps il est difficile de mettre en place un tir en tenant compte des précautions face aux dommages collatéraux.