Histoire de l’Artillerie, subdivisions et composantes. > 2- Histoire des composantes de l’artillerie > L’artillerie de Campagne > Le Groupe d’artillerie LECLERC en Bosnie (Juillet 1995 - Décembre 1995) > I. Depuis Suippes >
B. L’alerte et les personnels
 

L’alerte et le personnel

Le 19 juillet vers midi le régiment reçoit l’ordre de commencer la mise sur pied du groupe d’artillerie à 8 pièces. Les délais donnés sont très courts et l’objectif est d’embarquer à Toulon aux alentours du 26 juillet. Les téléphones sonnent et les messages partent ; le recensement des hommes alertés sur le total des attendus progresse d’heure en heure. Le chef de corps est joint le soir à l’étranger. Vers 20 heures, 80%. Le bureau des personnels s’est lancé dans un premier travail de mise à jour, rapidement épaulé par un officier du BIO qui ne va plus arrêter pendant 12 jours.

Le 20 juillet, le taux d’alerte a atteint 97% et la plupart sont présents. Les commandants d’unités reçoivent leurs premières directives.

Le soir, le chef de corps rejoint et la structure du groupe est arrêtée. Une batterie à 8 pièces, un ensemble de services indispensables : munitions et transport, maintenance NTII et NTI2, gestion administrative et technique, santé.

Sur le plan extérieur au corps l’état-major de la 2°DB fait tout le travail en relation avec l’EMAT et le 3°CA. Il devient évident qu’une batterie de commandement et de logistique est indispensable et un commandant d’unité est désigné.

Des porte chars sont indispensables pour rejoindre le centre de la Bosnie en épargnant les châssis des chenillés. Un peloton du 516° RT est mis sur pied aussitôt et rejoindra avec les 16 engins prévus.

Le déplacement se fera-t-il par la route ou le train ? Des ordres de mouvements sont établis pour la route, mais dans le même temps l’EMAT commande les wagons et réserve les trains. Dans le but de préserver les véhicules, il est décidé que seuls les gros gabarits qui ne rentrent pas sur le train seront acheminés par la route. Ainsi les porte-chars, le groupe géographique (directement depuis Joigny) et une petite rame du BMDB prennent la route le 24 juillet. Le train est fractionné en trois parties. Deux trains mixtes et un train commercial pour amener entre le 24 et le 26 les matériels et les personnels à Toulon. Les effectifs de cadres sont insuffisants dans certaines spécialités, à cause des mutations et du nécessaire maintien de la vie à Suippes. Un renfort est demandé au l°RAMa, le régiment « frère » de la division. Un total de 37 hommes comportant un commandant en second, les officiers d’un PCR, un vaguemestre, quelques administratifs et quelques conducteurs. Le transport des munitions est mis sur pied avec une section du régiment au TC 1 et une section d’EVAT du 517° RT au TC2.

Le soutien de maintenance est organisé autour de l’atelier AEB du 40°RA et de la section artillerie du bataillon matériel de la 2°DB (Mourmelon). Dès le début, une excellente entente permet de spécifier les besoins et d’aligner les effectifs au strictement utile. Le tableau d’effectif se garnit et après les dernières arrivées, est définitif le 22 au soir pour le noyau central. Les participations extérieures restent encore quantitatives et anonymes, sauf pour le RAMa dont les personnels ont rapidement rejoint Suippes. La participation de la section géographique de Joigny est retenue ; ils avaient fait du bon travail à Suippes en Janvier et leur venue dans un secteur peu équipé est une bonne nouvelle. 1 officier et 13 hommes et une station de traitement à insérer dans l’ensemble. La difficulté devient de maîtriser le total des effectifs contenus dans une enveloppe de 360 personnels.

L’enthousiasme de tous est grand et en tout il n’y aura qu’une véritable défection 48 heures avant le départ.

Les dernières opérations sur les passeports, les photos individuelles et les dossiers pour l’ONU sont vérifiées. Seuls les personnels qui rejoindront à Toulon ne peuvent être contrôlés avant le départ.

La situation sanitaire n’offre pas de souci car la préparation a déjà mis à hauteur les dossiers d’aptitudes outre-mer, avec vaccinations et panoramiques dentaires. Dimanche 23 après midi, le chef de corps fait un amphi et présente la base de la situation et ce que chacun doit savoir et savoir dire autour de lui, ou à la presse s’il est questionné.

Le groupe d’artillerie prend le nom de groupe d’artillerie Leclerc (GAL) avec l’accord de la 2°DB.

Le transport des munitions est mis sur pied avec une section du régiment au TC 1 et une section d’EVAT du 517° RT au TC2.

Le soutien de maintenance est organisé autour de l’atelier AEB du 40°RA et de la section artillerie du bataillon matériel de la 2°DB (Mourmelon). Dès le début, une excellente entente.

Commentaires :

Les délais de la mise sur pied ont été fortement raccourcis et la bonne surprise est venue de la vitesse de réaction des permissionnaires et de la capacité à produire les tableaux d’effectifs rapidement malgré la période des mutations. Le crédit peut en revenir à la préparation mentale et matérielle. Les renforts en EVAT des unités de la 2°DB sont très utiles pour compléter les emplois déficitaires (conducteurs VAB, SPL) que seule une professionnalisation suffisante évitera.

Le renfort du l°RAMa est essentiel, mais il faudra ultérieurement trouver une solution pour ne pas pénaliser deux corps en mettant sur pied un tel module. Je pense qu’une base permanente existant dans chaque corps de façon organique, autorisera l’envoi en mission du reste en partie ou en totalité. Ce noyau reste à décrire mais un ensemble d’une cinquantaine d’hommes dont un tiers de cadres peut répondre à ce besoin en dehors des charges d’instruction ou de défense.

Un petit texte de référence s’est révélé bien utile en différentes occasions pour recaler les esprits et rassurer ceux qui ayant des responsabilités peuvent craindre les médias. Je l’ai appelé le SSD (savoir et savoir dire).

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