Le 40° Régiment d’artillerie s’est progressivement préparé depuis le mois de novembre 1994 à la mise sur pied de module d’intervention dans le cadre de sa semi-professionnalisation.
Un exercice dédié à ce thème a été joué en janvier 95 au camp de Suippes. Il a permis de mettre en vraie grandeur un ensemble expérimental autour d’une batterie à 8 pièces et de ses moyens d’observation et de commandement. Avec les premiers EVAT arrivés à Suippes en juin, le régiment se trouve à peine prêt, avec des effectifs en pleine évolution, d’une part à cause du plan annuel de mutation et d’autre part parce que les structures du 40°RA sont passées le 1° Juin à 3 batteries de tir à 8 pièces, au lieu de 4 à pièces.
En avril-mai, les nouvelles de Bosnie sont mauvaises et l’idée d’un plan de retrait en force mené par l’OTAN fait apparaître le besoin du module de 155mm. Devant le scepticisme de certains, une reconnaissance est effectuée en Mai pour vérifier que le trajet de Ploce sur la côte à Sarajevo est praticable par les AuF1. Le retour confirme la faisabilité.
C’est un argument de plus pour l’emploi des automoteurs plutôt que des pièces tractées. En attendant d’avoir fait le plein des effectifs d’EVAT en décembre 95, le plan de mise sur pied du module est révisé à cet effet en juin et les rangs sont occupés en partie avec les EVAT ultérieurs qui possèdent des qualifications directement utilisables (CP et CTE). Une grande partie des postes à pourvoir plus tard par des EVAT, le sont par des maréchaux des logis.
Les personnels sont mis en permissions normales début juillet avec comme seule indication, que le délai de mise sur pied possible est réduit à 21 jours et que tous les permissionnaires doivent laisser des adresses pour les joindre rapidement en cas d’alerte.
Début juillet, les équipements d’une division blindée sont présentés au ministre de la défense à Verdun. Un couple VOA et AuF1 retiennent son attention. Après les cérémonies du 14 juillet, le chef de corps part en permissions en laissant l’intérim au commandant en second.
Commentaires : L’argumentation sur l’intérêt des AuF1 en Bosnie et leurs capacités a été longue et la décision de cet envoi n’est probablement que la suite d’un long processus mêlant entraînement, réflexion et démonstrations. La présence d’EVAT est un facteur indéniable de souplesse et de disponibilité, sans remettre en cause les grandes qualités des AVAE. Le remplacement des EVAT manquant par des sous-officiers s’est plutôt très bien passé, à la mise sur pied comme par la suite. La structure des batteries de tir à 8 pièces est appropriée à la création de modules souples.