Reformé après la campagne de Russie, le régiment d’artillerie à cheval de la Garde prend encore une part active à la campagne d’Allemagne en 1813 et à celle de France en 1814.
Le 11 février 1814, il participe à la bataille de Montmirail. Le colonel-major Griois décrit l’engagement de son régiment en ces mots : « À quelque distance en avant du bourg, nous rencontrâmes l’avant-garde ennemie. Elle fut soutenue par de nombreuses troupes russes et prussiennes, et bientôt l’affaire devint générale, particulièrement vers la gauche où j’étais avec une partie de l’artillerie ».
Il participe également à la bataille de Montereau le 18 février 1814. Vers 7 heures du matin, l’artillerie à cheval se met en route pour Villeneuve-les-Bordes avec le reste de la Garde impériale, où Napoléon doit la rejoindre.
Aux alentours de 16 heures, après une charge de cavalerie des généraux Delort et Pajol, une pièce de gros calibre est installée et a le temps de tirer six coups sur l’ennemi dans la plaine de Saint-Maurice avant qu’il ne soit hors de portée. Au cours de la bataille de Montereau, Napoléon pointe lui-même une des pièces de l’artillerie à cheval de la Garde. Alors que plusieurs artilleurs sont tués à ses côtés et que son état-major l’implore de se retirer, l’Empereur répond : « Allons, mes amis, le boulet qui doit me tuer n’est pas encore fondu ! » [1]. Le tir réalisé par l’Empereur est efficace et provoquent des pertes dans les rangs ennemis.
Dissoute sous la Restauration, l’artillerie à cheval de la Garde est reconstituée en 1815 lors des Cent-Jours.
Durant cette période, elle combat lors de la campagne de Belgique, à Ligny et Waterloo, sous le commandement des généraux Duchand de Sancey et Desvaux de Saint-Maurice, le second étant à la tête de l’intégralité de l’artillerie de la Garde.
Le 17 juin 1815, Napoléon observe que la position des Quatre-Bras tant disputée la veille n’est plus tenue que par Lord Uxbridge et l’arrière-garde du duc de Wellington, dont l’armée s’est repliée en direction de Bruxelles.
L’Empereur s’y porte au galop avec l’artillerie à cheval de la Garde qu’il fait mettre en batterie pour canonner l’arrière garde alliée. Six pièces d’artillerie marchent en première ligne à la poursuite de l’ennemi en retraite, aux côtés de Napoléon, à la tête de cette colonne sur un petit et très léger cheval arabe. L’Empereur est constamment auprès des pièces, exaltant les artilleurs à cheval de la Garde par sa présence et ses paroles, et plus d’une fois au milieu des boulets de canon et des obus, il leur crie avec un accent de haine : « Tirez ! Tirez ! Ce sont des Anglais ! ».
Le lendemain, les artilleurs à cheval participent à la bataille de Waterloo. Vers 17h30, Napoléon détache deux batteries qui viennent se placer sur la gauche de la ferme de la Haie Sainte et infligent des pertes sévères à l’ennemi. Néanmoins, sans appui de cavalerie et d’infanterie, aucun résultat décisif n’est obtenu, au bout de deux heures d’échanges très meurtriers d’obus et de boulets de canon. A cette occasion, le commandant du régiment, Desvaux de Saint-Maurice est atteint par un boulet et meurt sur le coup. Aux alentours de 19h30, l’artillerie à cheval de la Garde participe, avec quatre batteries, à l’attaque de la Garde impériale sur le plateau du Mont-Saint-Jean.
Après cet ultime fait d’armes, l’unité est dissoute définitivement après l’abdication de Napoléon et le retour des Bourbons
Sur le drapeau du régiment sont inscrits en 1845 les faits d’armes suivants :
[1] Néanmoins, il existe une autre version pour cette phrase. En passant en revue les grenadiers de la Garde, pendant la bataille d’Arcis-sur-Aube, un boulet roule devant lui. Poussant son cheval sur l’explosif, celui-ci éclate et Napoléon roule à terre. Se relevant indemne, c’est à ce moment qu’il aurait prononcé sa phrase passé à la postérité.