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04- D’Austerlitz à la Bérézina
 

D’Austerlitz à la Bérézina

Héritière de l’artillerie de la Garde consulaire, l’artillerie à cheval de la Garde impériale est considérée comme l’élite de l’artillerie napoléonienne et sera de toutes les campagnes et batailles des guerres de l’Empire.

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L’artillerie à cheval de la Garde prend part à la bataille d’Austerlitz le 2 décembre 1805, où elle appuie l’attaque de la cavalerie de la Garde avec ses 2 compagnies.

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En 1806 et 1807, les artilleurs à cheval de la Garde participent à la campagne d’hiver contre la Prusse.

Lors de la bataille d’Iéna (14 octobre 1806), les artilleurs soutiennent l’attaque du maréchal Ney contre les positions prussiennes. Ce dernier se retrouve au milieu des lignes ennemies, et le soutien de l’artillerie est décisif lorsque le général prussien Hohenlohe décide de contre-attaquer avec toute sa cavalerie.

L’artillerie à cheval s’illustre une nouvelle fois à la bataille d’Eylau (8 février 1807) en pilonnant les lignes russes, sous le commandement du général Baston de Lariboisière qui est à la tête de l’artillerie de la Garde impériale. Le régiment d’artillerie à cheval avec l’ensemble de l’artillerie de la Garde soutient toute la journée du 8 février 1807 le centre de l’armée avec une « grande batterie » de 40 pièces de canon.

Le régiment participe ensuite à la bataille de Friedland (14 juin 1807) sous le commandement du général Baston de Lariboisière. Alors que la cavalerie du général Latour-Maubourg se met au galop et repousse une charge russe, une batterie de 30 pièces de canon dont ceux de la Garde est rapidement et habilement mise en place, faisant de lourdes pertes chez l’ennemi.

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En 1808, Napoléon intervient personnellement en Espagne à la tête de la Grande Armée. Les artilleurs à cheval de la Garde sont présents et participent à la prise de Madrid le 3 décembre où quatre officiers sont blessés. L’unité bivouaque à Chamartin, en périphérie de la capitale. Le lieutenant Bosc écrit à sa famille : « les officiers sont logés avec les soldats dans leur quartier. Il n’y a pas le moindre meuble, ni lit, ni chaise, ni banc. Nous couchons sur le carreau. J’aime à peu près autant le bivouac où je suis aujourd’hui qu’un tel logement. Il est inutile de vous dire qu’on n’a pas tous nos aises en Espagne. ».

Le 6 janvier 1809, un convoi de deux pièces de l’artillerie à cheval de la Garde commandé par Bosc est pris à partie par les Espagnols et doit se replier, non sans avoir laissé sur le terrain trois tués et deux blessés.

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Après avoir combattu en Espagne, notamment à Somosierra (30 novembre 1808), l’artillerie à cheval de la Garde participe à la campagne d’Autriche en 1809.

A cette occasion, les deux régiments d’artillerie de la Garde (à cheval et à pied) sont réunis sous les ordres du général Lauriston. Ils se distinguent à la bataille de Wagram où l’artillerie joue un rôle décisif dans la victoire française.

Le régiment est engagé à Wagram (5-6 juillet 1809), où il fait partie de la grande batterie centrale du général Drouot, ouvrant une brèche dans le centre autrichien et permettant aux troupes de Macdonald de s’y engouffrer.

Alors que les troupes du maréchal Masséna ont essuyé de lourdes pertes dans la matinée du 6 juillet 1809 et ont été contraintes au repli, les Autrichiens décident de renforcer leurs ailes mais affaiblissent leur centre. Napoléon décide alors de faire intervenir son artillerie au centre afin de préparer sa contre-offensive. Il ordonne au général Lauriston d’y concentrer toutes ses batteries. L’artillerie de la Garde déploie quarante-huit pièces dont vingt-quatre à cheval. Ces unités sont renforcées ensuite par l’artillerie de ligne pour un total de cent pièces sur un front de 1 400 mètres. L’action de cette « grande batterie » éreinte le centre autrichien en début d’après-midi. Cela permet la contre-attaque des troupes de Macdonald qui coupe l’armée autrichienne en deux et forçant l’archiduc Charles-Louis à se replier en Moravie, avec une armée diminuée d’environ 50 000 hommes.

Au cours de la bataille, ’artillerie française a tiré près de 96 000 coups de canon et utilisé environ 250 000 livres de poudre.

La bataille de Wagram est la plus meurtrière des guerres napoléoniennes, jusqu’alors, et ne sera égalée ou dépassée que par les batailles de Borodino et Leipzig. Après le combat, épuisées et ayant subi de très lourdes pertes, les forces françaises ne peuvent poursuivre leur ennemi. Néanmoins, la situation des Autrichiens, déjà très difficile avant le combat, devient alors désespérée après la défaite.

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L’artillerie à cheval de la Garde participe également à la campagne de Russie de 1812 avec le 3° corps de cavalerie du général Grouchy, et s’illustre notamment aux batailles de la Moskowa et de la Bérézina.

Dans la nuit du 6 au 7 septembre 1812, Griois avance ses pièces d’artillerie pour rejoindre le 4° corps d’Eugène de Beauharnais sur le flanc gauche, en vue de la bataille de la Moskowa. Il a beaucoup de mal à franchir « les ravins escarpés et fangeux qu’il fallait traverser sans guide, tantôt dans l’obscurité la plus profonde, tantôt au milieu de feux de bivouac qui [les] éblouissaient et [leur] faisaient perdre toute direction. ». L’artillerie a un rôle déterminant pendant la bataille de la Moskowa, où pas moins de 60 000 coups de canons sont tirés par les artilleurs français et alliés selon un bilan officiel dressé par le général Baston de Lariboisière, inspecteur général de l’artillerie de la Grande Armée. En se basant sur 50 000 coups de canons russes, on obtient un chiffre de 3 coups de canon par seconde pour les dix heures de bataille.


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