En 1856, Napoléon III demande au général de la Hitte, président du comité, de lui présenter dans les plus brefs délais un nouveau matériel de campagne profitant des progrès accomplis grâce aux rayures. En 1858 est approuvé un canon de 4 de campagne, ainsi qu’un canon de montagne de même calibre. Le calibre est désigné ici par le poids du projectile en kilogrammes, et non plus en livres. Le canon-obusier de 12 est conservé mais il est aussi rayé, le canon 4 n’étant pas assez puissant.
Le nouveau matériel de campagne est composé d’un canon de 4 et d’un canon de 12, pouvant tirer des obus ordinaires, des obus à balles, des boites à balles. Comme pour les fusils, on avait diminué la vitesse initiale par suite de l’adoption d’obus allongés plus lourds que les boulets ronds. Les projectiles étaient à ailettes sans forcement.
Les qualités balistiques sont appréciables pour l’époque, avec des portées utiles de 2000 à 2500 m et une précision considérablement augmentée par rapport à l’ancien matériel. Ces progrès sont néanmoins limités à cause de l’insuffisance des fusées.
Les canons de sièges et de places sont rayés également. Ils sont de calibres 12, 16 et 24 (le calibre est le poids en kg de projectile).
Le système « La Hitte », d’abord destiné à des pièces nouvelles, est ensuite appliqué aux matériels lisses anciens. Il s’applique aux matériels suivants (voir les caractéristiques en cliquant ici) :
Des essais de chargement par la culasse avaient eu lieu, mais seule la marine adopte le système du capitaine Treuille de Beaulieu à vis à filets interrompus, l’artillerie de terre étant réticente pour son utilisation en campagne.
Pendant ce temps la Prusse effectuait elle aussi des recherches secrètes sur l’artillerie rayée, et dés 1861 elle disposait de pièces à canon rayé se chargeant par la culasse, système qui fut généralisé à partir de 1869. Ces canons ont des qualités balistiques supérieures à celles des pièces françaises, et permettent une meilleure cadence de tir.
Le système La Hitte tombe en désuétude dès 1870 avec les travaux de Jean-Baptiste Verchère de Reffye et le développement du chargement des canons par la culasse.
A côté des pièces du système « La Hitte », subsiste de nombreuses pièces lisses du système Valée, lui-même issu du système Gribeauval.