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02- Le comité de l’artillerie
 

Le comité de l’artillerie

Il est dirigé par le général Soleille. C’est une instance consultative dont l’origine remonte en 1795, selon les dispositions de la loi du 18 floréal an III (7 mai 1795) et des trois arrêtés subséquents. Il est chargé de :

  • "donner des avis motivés sur les objets du service de l’artillerie, tant du personnel que du matériel, qui pourraient lui être soumis par le gouvernement,
  • de présenter le travail des inspections,
  • de donner au gouvernement, sur le perfectionnement du service de l’artillerie en général, des vues résultant des discussions qui avaient eu lieu pendant la durée de la session".

Après une période de mise en place et de définition hésitante de son rôle, qui dure jusqu’à la fin du Premier empire, le comité de l’artillerie a exercé ses attributions avec une constance et une régularité exemplaires pendant près de cent ans.

Néanmoins, il n’a qu’un rôle consultatif et ses avis ne sont pas toujours suivis. Ainsi Napoléon III ne l’informe pas de l’étude et de la réalisation du canon à balles de Reffye. Le ministre de la Guerre et les bureaux du ministère se réservent toujours le choix des sujets de consultation du comité et ne lui demandent que des avis ou des propositions de programmes d’expériences qu’ils n’approuvent pas toujours.

Cette dissociation de la responsabilité et de la réflexion présente un défaut. Le comité, qui est chargé de réfléchir, n’est pas aiguillonné par les exigences de la réalité. Il prend son temps et multiplie sans fin les expérimentations.

Son activité étant commandée par les demandes du ministre, il ne prend pas d’initiative, notamment en matière d’études. À la différence des méthodes actuelles qui, faisant une large place aux crédits d’études et de recherches, expriment une politique volontariste et orientée d’exploration et de découverte, il n’existe pas, avant 1870, d’actions de recherches. Il existe néanmoins sous le Second Empire des ordres d’études auxquels le comité n’est malheureusement pas associé. Napoléon III, qui porte un vif intérêt à l’armement et notamment à l’artillerie, fait ainsi étudier des matériels nouveaux et expérimenter des armes étrangères, mais ni le ministère, ni a fortiori le comité, ne font financer des études générales, par exemple sur les nouveaux aciers. Le ministère et le comité se bornent à trier les nombreuses idées des inventeurs civils et militaires. Ils font réaliser certaines d’entre elles et, le plus souvent, ils se limitent à essayer les prototypes construits aux frais des solliciteurs. L’initiative appartient généralement aux particuliers ou à l’industrie. Le comité l’exprime explicitement dans son avis n° 69 de mars 1868 : « Il appartient à l’industrie de perfectionner ses procédés, son intérêt le lui commande, l’artillerie fera son profit des résultats ».

Le comité de l’artillerie a joué un rôle important mais, dépourvu de pouvoirs, il ne pouvait être un organe d’action et il a fait preuve d’une extrême prudence. Dans son rôle de conseil, ses avis ont néanmoins été généralement judicieux.


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