Le principe de l’orthophone, l’écoute binauriculaire, a été établi en 1915 par le lieutenant Labrouste du Service de la Radiotélégraphie militaire.
Ce principe est simple : lorsque la ligne qui rejoint les deux oreilles d’un observateur est rigoureusement perpendiculaire, en son milieu, à la source sonore, le bruit arrive simultanément aux deux oreilles. Par contre si la source se trouve en dehors du plan médian de la tête, le son arrivera à une oreille avant l’autre (son à droite ou à gauche).
Le maréchal des logis Claude (Maurice) de la S.R.S. n°4 reprend le principe et conçoit son orthophone. Cet appareil comprend deux cornets orientés simultanément vers la source à localiser, et éloignés l’un de l’autre de 2 à 3 mètres.
Cet éloignement permet d’augmenter la précision. Un tube spécial relie les cornets aux oreilles de l’opérateur.
Le Grand Quartier général, avec l’avis favorable du général Bourgeois, Directeur du Service Géographique de l’Armée, décide la construction de soixante orthophones Claude.
Ce matériel est mis en service pour la première fois à Lihons dans la Somme. La section est dotée de quatre orthophones.
Le général commandant en chef les armées alliées en Orient demande en 1917 l’envoi de deux sections de repérage par le son avec le personnel au complet. En septembre de la même année, trois sections de repérage par le son et une section d’orthophones débarquent à Salonique et sont envoyées sur le front dans la région de Salonique. Cette section aux ordres du sous-lieutenant Claude sera le noyau à l’origine de la création de 10 sections d’orthophones.
Ces unités vont permettre la localisation de canons de tranchées, les obusiers situés à moins de 2 km et les mitrailleuses.
Le 6 août 1918, sur ordre du commandant en chef des forces alliées, la section d’orthophones n° 204 et la moitié des moyens de la section n° 205, commandées par l’adjudant Barral, sont mises à la disposition de la IIème armée serbe. C’est le sous-lieutenant Claude qui est chargé de l’installation des matériels.